Sur les jantes

Je m'étais toujours méfié du sexe comme de quelque chose qui imposait des liens auxquels on n'était pas prêt par ailleurs. La situation me rappelait un peu ces vieux films d'Hollywood où, à cause d'une tempête, tout un groupe de gens qui ne se connaissent pas se retrouve coincé dans une gare routière ou un autre endroit déplaisant du même genre.

En tout cas, tu tournes en rond comme un chat qui détruit une couverture à force d’essayer de trouver dans quel coin s’y installer.
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Je voyais bien, quand je croisais mes anciens professeurs, qu’ils continuaient à le considérer comme un cancre. Même si j’étais devenu un très bon élève à la fin de les années de lycée, on n’a jamais de seconde chance en matière de première impression.
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En vérité, l'ombre de tante Silbie continua de planer sur ma vie sexuelle jusqu'à très récemment, si tant est qu'elle ait jamais complètement disparu. Je me rappelle qu'elle expliquait la passion de nos ébats par notre proximité génétique. Je crois en tout cas qu'elle avait su instiller en moi une saine attitude face au sexe : elle pompait et je giclais.
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Les psychanalystes se concentrent sur ce que symbolisent les actes dans les rêves, ce qui est surtout une façon pour eux de se faire plaisir.
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J'espérais être à la hauteur, mais honnêtement, je n'en étais pas sûr.

Je pense qu'il se voulait drôle mais je n'en suis pas sûr. [...]
Ils me souriaient tous les deux d'un air rayonnant avec cet intérêt que l'on réserve à ceux dont on pense qu'ils ont peut-être quelque chose qui cloche.

J'étais instantanément passé du désir fugitif de la draguer à la crainte que ce soit l'inverse qui se produise.


-Je suis désolé.
- Je n'en doute pas une seconde. Tu n'es pas crétin, tu es juste ignorant. C'est encore pire. [...]
Mon séjour dans le cœur industriel des États-Unis me fit apprécier l'endroit d'où je venait davantage qu'avant de le quitter.

Il est possible que j'aie été habité par la même peur, la prise de conscience que, finalement, en s'écartant des règles de l'humanité pour satisfaire à l'émotion, on prend le chemin de la cruauté. Au plus strict minimum, on était dans l'erreur. Les pierres tombales assorties avec leurs coeurs ciselés m'encouragèrent à penser que la réalité sous toutes ses formes finissait toujours par se réduire à un produit de l'imagination humaine.

Un jour, je croisai un petit défilé qui célébrait une chose ou une autre, et je fus frappé par l'air de fatalisme sans joie sur le visage des manifestants. Je supposai qu'ils avaient été forcés à défiler par leurs supérieurs, mais j'appris par la suite que c'était une sorte de club des amoureux, dont la mission était de rallumer la flamme des premiers temps de leur passion.