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EAN : 9782267022773
494 pages
Christian Bourgois Editeur (05/01/2012)
3.44/5   68 notes
Résumé :
Le printemps, tu t'dis qu'enfin on va vivre normal, sauf que la sève, ou un truc comme ça, démange où il faut, E tout le monde - toi pareil - se met à rouler sur les jantes.

Source : Fleuve Noir
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre est un road-movie dans les profondeurs de l'âme humaine. Au fil de cette histoire d'un médecin radié par ses pairs pour faute professionnelle, alors que lui-même se sait innocent de cette faute (avoir aidé une de ses patientes à mourir) mais coupable d'une autre que tout le monde ignore (il a poussé au suicide un mari brutal qui avait tué sa femme) c'est la psychologie du personnage qui est découpée au scalpel par un auteur qui analyse jusqu'à l'extrême limite l'histoire d'un homme que la vie use et grignote petit à petit tout en l'amenant à plus de conscience sur lui-même et à moins d'illusions sur la vie en général. Riche, concret, prenant, avec quelquefois un côté un peu larmoyant qui empêche d'adhérer totalement au personnage, ce livre décrit impitoyablement les rapports humains et le stress qu'engendre en nous le regard des autres, dans une écriture superbe et précise qui alterne descriptions psychologiques, descriptions de la nature et dialogues avec brio. En dépit de quelques longueurs qui donnent parfois l'impression de tourner en rond et du côté un peu décousu des événements qui s'enchaînent les uns aux autres j'ai vraiment aimé ce livre qui pose beaucoup de questions sur le désarroi de vivre, dans ce style très américain qui incite le lecteur à fraterniser avec le personnage, sans juger mais plutôt en étant renvoyé à lui-même.
L'humour, incisif et mordant, contribue largement au plaisir que j'ai eu à lire ce livre. Thomas Macguane est un auteur que je découvre mais dont je lirai d'autres oeuvres.
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Berl Pickett semble incapable de donner une direction claire à sa vie. Il flotte dans un monde qu'il regarde au travers des verres déformants que lui a conférés une jeunesse atypique. Fils unique d'un couple mal assorti, élevé par une mère fanatique de Dieu et adepte d'Églises toutes plus excentriques les unes que les autres et par un père ancien combattant incapable de revenir à une vie civile normale, il doit sa vocation médicale à un docteur excentrique venu s'installer au coeur du Montana pour ses réserves de pêche et de gibier.
Berl a fini par s'installer dans la clinique de sa ville natale pour exercer son métier. Mais sa façon de vivre en décalage avec le reste de la communauté, ses aventures sans lendemain avec les infirmières du centre médical, son incapacité à entrer dans le rôle conformiste qu'attendent de lui ses collègues finissent par susciter contre lui une cabale menée par Wilmot, un agent immobilier à la tête du conseil d'administration de la clinique. Quand Tessa – une aventure de jeunesse de Berl – décède après les soins qu'il lui a prodigués, Wilmot porte plainte contre lui. Il se venge ainsi de l'infidélité de sa femme qui le trompe avec le médecin. Jugé indésirable à la clinique, il ne peut compter que sur le soutien indéfectible de Jinx Mayhall, la pédiatre, et la défense organisée par son ami d'enfance, l'avocat obèse Niles Throckmorton.
Mais, la capacité de Berl à se plonger dans de nouvelles vicissitudes n'a d'égal que son manque de clairvoyance. Son existence devient de plus en plus chaotique et l'auteur n'hésite pas à la faire basculer du côté du burlesque, plutôt que du drame.
Thomas McGuane a un vrai talent pour nous décrire le parcours semé d'embûches de son héros, empêtré dans une maladresse comique. Mais, derrière ses gaffes, se dissimulent les blessures de l'enfance, l'ostracisme social dû à la folie religieuse de sa fêlée de mère, le dénuement matériel provoqué par les mauvaises affaires d'un père jamais tout à fait revenu des horreurs vécues à la guerre. Heureusement, Berl est veillé par de bonnes fées, le couple de fermiers Wiley et Gladys, le Dr Olsson qui le poussera à étudier et lui apportera son aide financière, les Hanson qui l'accueilleront chez eux quand il partira à l'université (et qu'il récompensera bien mal en devenant l'amant de Mme Hanson). Mais, seule Jinx – et son bon sens – pourront l'aider à dépasser le stade de confusion mentale dans lequel il évolue en permanence.
L'auteur sait donner à son histoire le cocktail juste d'ironie, de désespoir, d'humour et de sexe qui réussit si bien aux écrivains gravitant autour de l'Université de Missoula. Et la nature du Montana est si belle !
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Tout le roman de Thomas McGuane s'articule autour de la personnalité de son héros, Irving Berlin Pickett très marqué par son éducation. Elevé par une mère pentecôtiste et un père qui ressasse ses souvenirs de la guerre des tranchées ( et non "la guerre des haies") le narrateur revient tout au long du livre sur ces souvenirs.
L'histoire se passe dans une ville du Montana, où l'on est accepté qu'après reconnaissance de plusieurs générations, où les riches dirigent les cliniques, où les cow-boys règlent leur vie à coups de poing. Et pourtant, l'action se situe dans l'après onze septembre.
Berl parvient à se sortir du milieu familial grâce au Docteur Olson, qui lui transmet sa vocation et son goût pour la nature, la chasse, la pêche, les chevaux.
Mais, il est difficile de s'intégrer dans cette ville quand on est un vieux célibataire de quarante ans, un peu candide, un peu fantasque. Lorsqu'une de ses patientes, ancienne maîtresse, délaissée par la société meurt d'un coup de poignard suicidaire, le médecin Pickett est accusé par ses confrères d'homicide involontaire. Belle occasion pour les habitants et les dirigeants de la clinique de s'acharner sur cet être attachant et candide. Mais, Berl est surtout rongé par la culpabilité sur une autre histoire.
Ce sont donc les errements de cet homme qui alimentent le récit, entrecoupé de belles descriptions de la nature du Montana, de parties de pêche, de chasse, de découverte des oiseaux, de récit de ses rencontres amoureuses, de souvenirs de jeunesse.
Un roman dans le style de John Irving, quelque fois un peu long et lent mais qui, au final, décrit un homme idéaliste, ballotté par une société intransigeante et sectaire.
J'ai noté quelques constructions de phrase bancales, peut-être dues à la traduction.
Si vous aimez John Irving ou Brady Udall, vous pouvez être intéressés par ce roman un peu lent mais qui met en scène des personnages attachants (Berl, Jinx sa seule amie), une nature sauvage et qui prend toute son ampleur quand on a terminé la lecture.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Ce gros bouquin pourrait être sous-titré "de la biologie à la culture", ou bien encore "le hasard et la nécessité", ces deux titres étant déjà pris.

Et puis, il s'agit d'un roman, et non d'un essai. Sous un ton détaché, il aborde les grandes questions de la vie. le narrateur est balloté de situations dérisoires en événements moroses. Tantôt il est piloté par ses propres envies, tantôt il se laisse conduire, sans le vouloir vraiment... Un des éléments révélateurs est peut être la référence au flâneur, à la fois acteur et spectateur de sa propre vie comme l'avait théorisé Walter Benjamin.

Les aventures de notre ami sont souvent totalement triviales, et peuvent faire partie de l'expérience banale de n'importe qui (du moins, n'importe qui vivant dans le nord-Ouest des États Unis): aller à la chasse et perdre son chien, remplacer au pied levé une vendeuse de hot-dogs, renverser un pot de peinture, ou bien faire sauter un terrier de blaireau à la dynamite... Parfois l'improbable surgit aussi, tout en restant vraisemblable, mais je ne veux rien divulgâcher.

Désespéré le plus souvent (le couple est voué à l'échec, croire que le partenaire idéal existe toujours quelque part et en même temps, savoir que c'est une illusion, et j'en passe), notre héros (ou plutôt, l'anti-héros) dispose toutefois d'un repère solide: son job: la médecine, le soin des gens. Une vocation, un sacerdoce, auquel il s'accroche contre vents et marées. Même si l'auteur porte au passage un regard lucide sur le système de santé américain, et aussi sur son personnage: "j'étais un étrange mélange de compétence et d'imbécilité". Et n'est pas tendre non plus envers la caste des médecins, aristocrates satisfaits.

La description des réunions du conseil d'administration de la clinique est particulièrement juteuse, avec ses membres dirigeants choisis pour leur ignorance totale de la médecine: un fleuriste, un clown de rodéo, et un concessionnaire auto, entres autres. Une des médecins déclare: "j'ai bien peur que nous ne soyons toujours gouvernés par les désespoirs collectifs de la communauté" (Bonjour, Covid!). La musique country en prend aussi pour son grade: la moitié des chanteurs avoue avoir trompé sa femme, l'autre moitié ne rêve que de passer la bague au doigt à une dulcinée.

Le ton m'a fait penser à John Irving, celui de ses meilleurs livres. Un récit par lequel on se laisse facilement porter, entrecoupé de réflexions qui font mouche. Allez, une petite dernière pour la route, à méditer: quelle est la valeur de l'amour, si on l'apprécie seulement quand il est réciproque?
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Berl est un être errant, éternel adolescent romantique et idéaliste, qui n'a pas encore tout à fait coupé les liens du cordon ombilical et qui se laisse porter par le rythme lancinant de l'univers. Il ne cherche pas à aller à l'encontre des évènements, ni à leur rencontre, et souvent, quand il pense mener enfin les brides de sa vie dans la bonne direction, il se fourvoie dans des chemins de traverse. Il est un être humain qui essaie au mieux de mener sa barque dans l'immensité mouvante des évènements.



« Je me dis que si je pouvais revivre toutes les forces qui avaient agi sur ma vie – mes parents, ma tante nymphomane, le Dr. Olsson, mes professeurs, mes avocats, collègues, voisins, Jocelyne, même mes patients, mes rêves les plus fous, mon amour de la terre, mes érections les plus fortuites, mes tentatives d'aller à l'église, et mon travail -, par déduction, je finirais par savoir qui j'étais. J'avais volontairement laissé Jinx hors de cette liste, parce que, pour l'y inclure, il m'aurait fallu sortir de l'ombre de toutes ces choses qui me disaient ce que j'étais pour tenter d'en émerger comme un véritable être humain. » (p. 482)



Les seuls moments de pause et de rédemption sont ceux passés au coeur d'une nature sauvage qui ne réclame rien. Ces pages sont l'occasion de descriptions des paysages lyriques magnifiques, qui contrastent avec le monde étriqué de cette petite ville de province dans laquelle tout le monde juge, espionne, se trompe.



Un beau roman sur la recherche de soi et le passage à la maturité.



- Par contre, les errances psychologiques du narrateur, appelant à lui de multiples souvenirs, digressions, créent une oeuvre longue, lente, à laquelle il faut s'accrocher pour espérer toucher à sa fin.
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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critiques presse (4)
Telerama
08 février 2012
Alliée à la confiance narrative qui anime le romancier, la richesse du nuancier des sen­sations et d'émotions qu'il déploie fait plus que convaincre : McGuane ici tour à tour séduit, enchante, réjouit, emporte, bouleverse - Berl Pickett est son Don Quichotte, rien de moins.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
20 janvier 2012
De son histoire, McGuane a fait un très grand livre de sagesse stoïcienne, comme un bréviaire jeté dans la tourmente d'une époque où le bon docteur Berl Pickett n'a pas sa place.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
06 janvier 2012
Sens de la nature, détails cocasses, morceaux d'émotion, lyrisme et imagination en roue libre, scènes de la vie provinciale: le talent de McGuane est tout-terrain. Le mot de la fin, s'il en faut un, reviendra à la sérénité qu'apporte le temps qui passe. C'est grave, docteur?
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
06 janvier 2012
Hésitant volontairement entre premier et second degré, Sur les jantes se lit à son rythme, à condition d'épouser les ralentissements et les accélérations de son récit. Dans les meilleurs romans, on le sait, le dessin ne se révèle qu'à la toute fin.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je me rendais compte, grâce à plusieurs expériences similaires, que Wilmot devait être le genre d'homme capable de faire face aux maladies les plus graves, et même incurables, avec équanimité sans cesser de se plaindre de petits soucis -ses hémorroïdes, son eczéma, ses yeux trop secs, -parce que c'était des signes que la vie continuait.
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Il est possible que j'aie été habité par la même peur, la prise de conscience que, finalement, en s'écartant des règles de l'humanité pour satisfaire à l'émotion, on prend le chemin de la cruauté. Au plus strict minimum, on était dans l'erreur. Les pierres tombales assorties avec leurs coeurs ciselés m'encouragèrent à penser que la réalité sous toutes ses formes finissait toujours par se réduire à un produit de l'imagination humaine.
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Puis, toujours vêtu de ma salopette blanche froissée, je me rendis au cimetière, sécateur en poche et sur la tête un chapeau en papier, trouvé à la quincaillerie sur un présentoir de couvre-chefs similaires qui vantaient des marques diverses. J'en choisis un avec un rottweiler sur le devant (j'aime les chiens), sans m'apercevoir qu'il faisait la publicité d'une marque de préservatifs prisée par la culture hip-hop. Sur un côté on lisait : "Tu veux baiser sans capote?". Et sur l'autre : "Je vais me faire sauter ailleurs."[...] Je regrettais de ne pas avoir choisi celui qui disait "N'en fais qu'à ta tête", mais il n'y avait pas de chien dessus.
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J'étais instantanément passé du désir fugitif de la draguer à la crainte que ce soit l'inverse qui se produise.


-Je suis désolé.
- Je n'en doute pas une seconde. Tu n'es pas crétin, tu es juste ignorant. C'est encore pire. [...]
Mon séjour dans le cœur industriel des États-Unis me fit apprécier l'endroit d'où je venait davantage qu'avant de le quitter.
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Durant ces années, j'avais réussi à m'arracher à mon milieu d'origine, et je peux dire, sans me vanter, que j'étais devenu un peu moins bête, même si jen'étais pas à l'abri d'une rechute à n'importe quel moment, comme dans le cas d'un virus latent
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Videos de Thomas McGuane (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Thomas McGuane
À l'occasion du festival international 2019 du livre et du film "Etonnants Voyageurs" de Saint-Malo, rencontre avec Thomas McGuane autour de son ouvrage "Quand le ciel se déchire" aux éditions Bourgois.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2279560/thomas-mcguane-quand-le-ciel-se-dechire
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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