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sur 45 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelques jours avant Noël, le cadavre d'une jeune femme est retrouvé quelque part dans le sud de l'Angleterre. Deux policiers sont chargés de l'enquête : Ander, le narrateur, et Gary, son assistant.
Un suspect a rapidement été appréhendé : Mr Wolphram, voisin de la victime et professeur de lycée à la retraite. L'homme clame son innocence et, de fait, les preuves sont loin d'être accablantes. Mais le profil de Mr Wolphram joue en sa défaveur : c'est un solitaire, vivant dans une certaine aisance, ayant des goûts raffinés en musique, cinéma, voitures anciennes, toujours tiré à quatre épingles. Il n'en faut guère davantage pour que les tabloïds prennent le raccourci et le taxent d'étrange, puis de louche, puis de suspect, pour en arriver à le traiter de pédophile et d'assassin. Un lynchage médiatique en règle, amplifié par les réseaux sociaux et nourri par les « témoignages » (grassement rémunérés par les journaleux de caniveau) de voisins ou d'anciens élèves.
Au milieu de ce tumulte et malgré la pression, Ander n'est toujours pas convaincu de la culpabilité de Wolphram. Son propre passé lui revient en pleine face, en particulier ses années d'internat au lycée, où Mr Wolphram a été son professeur. Un pensionnat privé, chic et cher, dans lequel les problèmes de harcèlement étaient aussi courants qu'étouffés.

Si vous chercher un polar trépidant et plein de rebondissements, passez votre chemin, ce « Jetez-moi aux chiens » n'est pas pour vous. Ici le rythme est lent, presque contemplatif tant on a l'impression qu'il ne s'y passe rien et qu'en réalité tout se déroule dans le passé commun à Ander et Wolphram. Un fil relie cependant le passé et le présent : le harcèlement. Celui (même si on n'employait pas ce terme-là à l'époque) dont ont pu être victimes de nombreux enfants et adolescents dans les internats des années 90 en Angleterre de la part de leurs professeurs, et celui, contemporain et relayé par les réseaux sociaux et une certaine catégorie de médias, qui peut se déchaîner à l'encontre de tout qui ne correspondrait pas à la norme, et qui servirait par conséquent de bouc émissaire à la vindicte bien-pensante.
Un roman psychologique bien plus qu'un thriller, donc, finement mené dans une ambiance lourde et mélancolique, qui dénonce et décortique le processus du lynchage, et qui parle aussi des cicatrices laissées par les blessures d'enfance.

En partenariat avec les Editions 10/18 via Netgalley.
#Jetezmoiauxchiens #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Soupçonné du meurtre de sa voisine, un professeur à la retraite, célibataire et un peu excentrique, est médiatiquement lynché par la presse qui jour après jour le transforme en monstre.
Pour l'officier de police Ander, l'enquête est un peu spéciale car il a été autrefois l'élève de cet enseignant insolite dans un pensionnat privé.
Alternant l'évocation de la scolarité d'Ander et l'intrigue criminelle présente, l'auteur stigmatise le pouvoir malsain des tabloïds et nous offre une peinture au vitriol des méthodes d'enseignement dans les années quatre-vingt.
Ce roman est un petit bijou de grâce et de mélancolie.
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Ne lisez pas la quatrième de couverture !
Et ne croyez pas non plus qu'il s'agisse d'un polar.
Ces précautions prises, vous aurez sans doute grand plaisir à plonger dans ce roman.
L'argument est celui d'une enquête classique : dans un quartier chic de Londres, le cadavre d'une ravissante jeune femme à qui tout sourit est retrouvé horriblement mutilé dans des sacs poubelle. Deux enquêteurs que tout oppose en apparence vont tenter de trouver le coupable.
Décrivant avec dégoût et précision les implacables mécaniques de l'emballement médiatique, l'avidité des foules au scandale et au spectaculaire, Jetez-moi aux chiens est le miroir de nos défauts contemporains. Avidité à juger, condamner quiconque nous est servi sur un plateau et a le tort de ne pas sembler ordinaire, soif de se défausser, vite, très vite, de toute loyauté, de toute indépendance pour aller en troupeau s'abreuver à l'argent facile et à la délation jubilatoire.
Cette trame aux accents nostalgiques et désespérés est également l'occasion de peindre avec beaucoup de justesse des personnages étonnants dont on comprend petit à petit ce que leur trajectoire a fait d'eux. Dans l'univers des écoles anglaises privées, chic au-dessus, dégueulasse en dessous, on va moins trouver le spectaculaire d'un scandale que les minuscules brimades qui, à la manière d'une goutte d'eau sans cesse tombée au même endroit, finissent par creuser des abimes. Ou comment la violence n'a pas besoin d'être très démonstrative pour flétrir à jamais. Il lui suffit de suinter par tous les pores du système. de se reproduire à bas bruit. Et de stigmatiser tous ceux qui ne la cautionnent pas.
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Le corps d'une jeune femme est retrouvée près d'une rivière sur la côte Sud de l'Angleterre. Alexander Widdowson, un flic originaire de la région se voit confier l'affaire.

La dernière personne à l'avoir vu vivante serait son voisin, Michael Wolphram, un professeur à la retraite, un célibataire discret et sans histoire.

Mais être discret et sans histoire, dans le monde connecté d'aujourd'hui, n'est-ce pas déjà une ouverture vers la bizarrerie et la perversion, se demande Lynne Forester, la "journaliste" de la presse people dépêchée pour couvrir ce féminicide ignoble.

Widdowson reconnait dans ce coupable idéal, et déjà désigné par les médias, son ancien professeur de collège.

Un homme profondément humain qui l'a aidé dès son arrivé dans l'école privée de la ville, un établissement très sélect mais aussi très mal fréquenté, autant par certains professeurs que par certains élèves.

Il n'a pas d'alibi et se défend mal, il aime la musique et la littérature et tous ses voisins et anciens collègues de travail ont certainement beaucoup d'autres choses à ajouter devant les micros et caméras des télévisions d'informations permanentes. Ils faut bien meubler le temps.

Tous les codes du roman policier sont respectés, un duo de flics mal assortis mais forcément complémentaires, un meurtre sordide et un coupable idéal. Mais si Patrick McGuinness trempe sa plume dans l'encre noire de la série du même nom, c'est parce qu'il sait brillement utiliser les trames du polar pour nous raconter la Grande-Bretagne du Brexit tout en plongeant dans les souvenirs de l'Angleterre Thatchérienne et de son comportement terrible face au conflit irlandais.Du passé au présent, le romancier anglais dresse aussi le portrait d'hommes et de femmes qui, heureusement, ne se comportent pas tous en moutons de Panurge.

Le dynamitage en règle de la presse people et de ses lecteurs, des télés d'infos continues et de ses spectateurs est très bien venu, et la terrible description des pensionnats d'écoles privées et de ses professeurs tout puissants serre la gorge du lecteur prisonnier de ce véritable page turner.

" Jetez-moi aux chiens" se lit comme un polar qui n'en serait pas un et comme un roman politique et social qui se dévorerait comme un polar.

Une belle réussite à découvrir en poche chez 10/18.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Wolpharm a enseigné la littérature dans un lycée privé. Mais celui-ci semble le dernier à avoir vu Zalie Dyer vivante dont la dépouille a été retrouvée dans un sac-poubelle. Très vite soupçonné, l'unique suspect ne se laisse pas impressionner par un très long interrogatoire et refuse même l'assistance d'un avocat.
Sans preuve pour l'inculper, la police poursuit ses investigations, et pour cela elle collabore avec la presse par l'intermédiaire d'une journaliste surnommée Mad Lynne. Les méthodes efficaces, mais douteuses de ses interviews pour épingler des scandales réussiront peut-être à épaissir le dossier contre Wolpharm ou le disculper. L'engouement pour l'affaire se déchaine, et procure un quart d'heure de renommée à ceux qui ont connu de près ou de loin le suspect. Sa vie est passée au crible et publiée dans les médias. L'opprobre est jeté sur ce personnage singulier qui cadrerait à celui qui est bientôt surnommé le « Loup de Chapelton ».
Cependant, un dilemme se pose aux enquêteurs, car l'un d'eux, Ander se souvient de son ancien enseignant à l'opposé du portrait dépeint dans la presse. Alors, si ce n'est pas celui que tout le monde désigne, qui est le coupable ?
MON AVIS
Dans ce polar un peu particulier, la psychologie et la morale tiennent beaucoup de place, car l'enquête criminelle passe au second plan. le titre tout à fait approprié illustre la condamnation sans procès et la torture morale assénée à quelqu'un qui ne rentre pas dans le moule. le style d'écriture très agréable et son scénario original écrit en 2020 lui ont valu une réédition chez 10-18. La narration de Prof, l'un des deux enquêteurs s'alterne avec des chapitres un peu obscurs au début. Dommage qu'il faille attendre les 50/60 premières pages pour baigner effectivement au coeur de l'intrigue. Je dirais qu'il y a plusieurs histoires dans l'histoire, d'où une lecture divertissante malgré la morosité de l'ambiance générale.

L'ambiance sombre dans cette Angleterre d'aujourd'hui fait flashbacks avec des passages énigmatiques évoquant le vécu de deux collégiens. La poursuite de la lecture éclaire le lien à faire pour les relier au présent, c'est édifiant et stupéfiant. La cohérence est présente chez tous les personnages, même les plus négatifs.

LE PRÉ-JUGÉ
Un peu moralisateur sur les travers de notre société, ce livre donne une leçon d'humilité et rappelle les dangers de juger, de préjuger. Heureusement, sa noirceur à cause de thèmes dramatiques (pédophilie) est allégée par les personnages secondaires pour leur marotte extravagante (cf. la nièce de Prof et Madame Snow).

L'enquête policière doit neutraliser les préjugés qui condamnent sur les apparences. Exit la présomption d'innocence dans les esprits. L'atrocité de l'assassinat sordide d'une jeune femme stimule la foule encline à apporter sa touche pour médire du coupable tout désigné. La journaliste Mad Lynne, et tous les médias ou réseaux sociaux l'ont condamné, simplement parce qu'il n'est pas conforme à ce ce qu'il devrait représenter.

HORS-LA-NORME
Hors des codes normatifs, Wolpharm concentre contre lui toutes les haines. Ses tenues vestimentaires toujours impeccables, son goût pour les films d'art et d'essai, sa discrétion et sa sensibilité le singularisent, il détonne par rapport à ses collègues. En plus, sa vie sociale réduite le pénalise encore. Mais l'enquêteur, chargé de l'affaire, tout aussi atypique dans ses goûts et son mode de vie a gardé un souvenir reconnaissant de son ancien professeur. Alors sa subtilité et son opiniâtreté convaincront son adjoint de rester objectif. Mais comment innocenter quelqu'un que tout accuse ?

Beaucoup de thèmes
L'amitié, la différence, les traumatismes d'enfant, les souvenirs refoulés, la copie du schéma parental. Les rencontres par internet, les réseaux sociaux, retrouvailles par Internet.

L'illustration du lycée. Une génération de jeunes garçons a subi des sévices sexuels de la part de professeurs dénués de conscience. Devenus adultes, ils scolarisent leurs propres enfants auprès des mêmes enseignants.
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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Ça commence comme un roman policier avant de révéler des facettes bien plus complexes. Plus subtiles aussi. Contrairement au premier roman de Patrick McGuinness, l'excellent Les Cent derniers jours, qui nous embarquait dans la Roumanie de fin de règne de Ceaucescu, celui-ci est anglais jusqu'au bout des ongles. Dans son décor, ses protagonistes et surtout le regard qu'il pose sur la société anglaise et l'un de ses piliers : le collège anglais. L'auteur prend son temps, ignore les lignes droites et j'avoue qu'il m'a fallu m'y reprendre à deux fois pour entrer. Mais j'ai bien fait d'écouter la petite voix qui me soufflait de ne pas renoncer, petite voix certainement influencée par cette atmosphère qui s'accrochait à mon esprit malgré tout et laissait augurer d'un vrai fond.

"On prend toujours la question à l'envers : on s'intéresse à la manière dont les choses arrivent, jamais à la manière dont elles n'arrivent pas ; on ne pense pas assez à ce qui aurait pu arriver, à ce qui a failli arriver, à ce qui résonne encore, fantôme du peut-être, soupirant après sa vie dans l'anti-fait".

Dans un comté au sud de Londres, une ville portuaire, une jeune femme est retrouvée morte dans une décharge ; les soupçons de la police se portent sur son voisin, M. Wolphram un professeur à la retraite, vieux garçon solitaire, deux caractéristiques suffisantes pour que son entourage le trouve "bizarre". Placé en garde à vue et interrogé, ce dernier se montre peu coopératif tandis qu'à proximité du commissariat, l'hostilité de la foule monte, attisée par une campagne de presse persuadée de tenir son coupable. Wolpham est "le monstre idéal. En plus, il lit des livres". Gary et Anders sont les deux inspecteurs en charge de l'affaire. le premier est convaincu de la culpabilité du suspect tandis que l'attitude d'Anders est plus réservée et précautionneuse. Il faut dire qu'il connait Wolphram, quelques dizaines d'années auparavant il a été son élève dans le collège privé qu'il a fréquenté à l'adolescence. Des réminiscences affleurent alors et ses souvenirs se mêlent à ses recherches dans le cadre de l'enquête. Car si Anders s'intéresse à ce que l'on ne voit pas, s'il aime aller au-delà des apparences, c'est que ces années de collège lui ont appris bien plus que les contenus des matières étudiées ; microcosme très particulier, catalyseur du système de classes anglais, le collège est un lieu où se jouent de façon très précoce des trajectoires de toute une vie.

L'intrigue policière sert de prétexte à une exploration subtile du mécanisme du lynchage médiatique sur la base de rumeurs fondées sur des apparences ; la presse anglaise dont on connaît la brutalité des méthodes est ici photographiée au paroxysme de ses talents en la matière. Mais il s'agit aussi d'un livre sur les fantômes. Non pas ceux qui hantent les châteaux ou que l'on représente naïvement vêtus d'un drap blanc. Non, il s'agit des traces que laissent dans nos mémoires ou autour de nous, ceux qui nous ont précédé sur les chemins que nous empruntons. Pour nous emmener sur leurs pas, l'auteur s'entoure de personnages secondaires qui ont leur importance, comme la nièce d'Anders qui enregistre les bruits ou Vera, la vieille dame qui pense que "la mort de son mari n'est pas un obstacle à leur vie commune" ; et l'ensemble prend une vraie densité, ouvre les yeux du lecteur, lui demande d'aller plus loin, de ne pas se contenter de ce qu'on lui raconte, de prendre en compte chaque individu dans son entièreté et sa diversité. Et interroge sur la façon dont la société utilise la mort, la fétichise peut-être pour mieux oublier la peur qu'elle lui inspire.

Je m'aperçois en écrivant ce billet qu'il y aurait encore beaucoup à dire, à décortiquer. J'aime qu'un romancier se fasse l'écho de la complexité et parvienne à la faire appréhender par son lecteur ; j'aime que sa marque s'imprime durablement dans mon esprit. Si vous êtes comme moi et que vous cherchez un livre que vous ne consommerez pas en deux heures pour l'oublier aussitôt, alors vous pouvez vous intéresser à celui-ci. Il vous surprendra au-delà de vos espérances.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le suspect du meurtre d'une jeune femme, sa voisine, subit un interrogatoire serré mené par deux enquêteurs Gary Maffet et Alexander Widdowson. L'un des deux policiers le reconnaît comme ayant été son professeur au collège. Un laps de temps s'écoulera avant qu'Alexander révèle cette information à son collègue et que le prévenu, Michael Wolphram, se souvienne de lui. L'enquête qui devait se boucler facilement s'avérait dès lors plus complexe, remettant en cause la vision en tunnel observée par la police depuis le début de cette affaire.
Avec un titre pareil, Jetez-moi aux chiens laissait présager le pire. L'histoire ne se limite pas qu'au meurtre sordide survenu au temps présent mais se transpose rapidement dans les souvenirs d'Alexander, à l'époque de ses études secondaires dans un pensionnat dirigé par des hommes inaptes à la tâche. C'est ce tour psychologique donné au récit qui en fait toute sa force.
Les Cent derniers jours, son premier roman, m'avait impressionnée et ce second vient conforter sa position d'écrivain talentueux.
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Angleterre, on trouve un corps dans un sac plastique. Ander et son collègue Gary sont en charge de l'enquête. Très vite, un suspect est désigné, un voisin un peu âgé de la victime, ancien professeur. C'est là que le lien se fait avec le passé d'Ander. le professeur Wolpham a été dans le passé son professeur, dans un pensionnat assez rigide. C'était un bon professeur, et Ander a du mal à croire à sa culpabilité. de toute façon, en parallèle de l'enquête, la presse poubelle fait son travail et l'homme est désigné comme un monstre aux penchants douteux...
J'ai eu au départ un peu de mal à entrer dans ce livre, à passer du présent au passé d'Ander, et à comprendre le rôle de Wolphram dans ce passé. Et j'ai eu du mal à faire le lien avec la dernière de couverture, car l'affaire du passé et celle du présent n'ont pas du tout les mêmes enjeux, ce qui n'est pas réellement ce qui peut être compris...
Mais bon, après quelques pages, j'ai bien adhéré au livre, et même j'ai apprécié cette version d'un policier qui n'en est pas un, qui va s'intéresser plus à l'humain qu'à l'enquête...
Merci à netgalley et à 1018 pour cette lecture.
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Au Sud de Londres quelques jours avant Noël, une femme est retrouvée assassinée. le début de l'enquête amène à arrêter son voisin, M. Wolphram professeur d'une public school en retraite. Même s'il est présumé coupable donc présumé innocent, les tabloïds et les réseaux sociaux vont le jeter en pâture. Sa vie va être décortiquée, passée à la loupe, ses moindres faits et gestes détaillés le transformant en monstre. Ses anciens élèves, collègues, voisins vont être prêts tous pour dire qu'il ne peut être que coupable. le lynchage médiatique est commencé et aucun retour en arrière ne sera possible. Mais Ander qui est chargé de l'enquête se souvient de Wolphram quand ce dernier était son professeur au lycée…
Avec une construction digne d'un bon polar passant des réminiscences du passé d'Ander à l'enquête incriminant Wolphram, l'auteur est des plus percutants sur notre société. Il décrypte en fin psychologue et grand réalisme notre monde contemporain entre journaleux prêts à tout pour un scoop quitte à détruire la vie de quelqu'un et ces anonymes qui se croient juges juste pour avoir une minute de célébrité. Mais c'est aussi un très beau livre sur l'adolescence et les marques qu'elle laisse une fois adulte.
Des personnages bien construits, une intrigue palpitante, une style prenant, notre société décrite dans ses failles et sa perversion, de quoi passant un bon moment de lecture en tout cas, moi je me suis régalé entre douce mélancolie et froide réalité.
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Comment devient-on un bouc émissaire ? Il suffit d'être différent ou de se mettre à part pour que la société nous désigne.
Tout commence à l'école, dans une de ces publics schools anglaises où l'on est élève de père en fils et que l'on finance, devenu adulte, parce que l'on est forcément riche. Ces établissements sont des machines à reproduire des élites formatées et malheur à qui s'écarte du chemin que l'on soit élève (surtout boursier) ou même professeur. Ils sont aussi le refuge de la perversité d'individus aigris qui prennent plaisir à humilier des adolescents fragiles.

Des années plus tard plusieurs se retrouvent autour d'un crime à élucider dans une Angleterre livrée aux tabloïds et aux réseaux sociaux qui savent transformer en quelques minutes un inconnu en monstre, le lynchage médiatique étant devenu un sport national.

Voilà un livre âpre et rude qui pointe le danger de ne pas être conforme au reste de la société, l'intrigue policière n'est pas essentielle mais sert de fil conducteur pour relier différentes époques et personnages. Ceux-ci sont bien dessinés, l'auteur évitant le manichéisme et les clichés.

On pourra reprocher un peu de lourdeur psychologisante mais l'ensemble est une réussite qui provoque bien des réflexions sur le monde dans lequel nous vivons et livre de beaux portraits, avec un faible pour Gary ce policier qui sous son allure de beauf garde une morale sans faille.

Mais ce qui reste le plus marquant c'est la méditation sur l'enfance, les souffrances que l'on peut y subir et les marques indélébiles qu'elles nous laissent.
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