Personne ne connaît ses limites tant qu’il ne les a pas dépassées.
- Tu vas te retrouver à compter les poissons rouges dans la fontaine du patio de l'ambassade. (Ivan à Miles).
- Ben voyons...
- Hé, crois moi, c'est sérieux et c'est un vrai boulot ! Et difficile avec ça. Ils n'arrêtent pas de bouger, tu sais.
Miles s'arrêta, les yeux pétillants.
- Comment le sais-tu ? Il t'a pas obligé à faire ça, quand même ?
Les doigts de Miles pianotèrent contre la couture de son pantalon, là où d’habitude se trouvait son holster. La Terre, la vieille Terre, la vieille Terre civilisée. Le commandant Quinn, à ses côtés, lui effleura discrètement le coude. Il la rassura d’un bref sourire – non, Miles Naismith, commandant en chef de la Flotte des Mercenaires libres dendarii, n’allait pas s’emporter. Il était simplement fatigué, voilà ce que disait ce sourire.
Ô Seigneur… que voulait-elle dire par là ? Sa poitrine se serra. Etait-ce de la camaraderie ou une invitation déguisée ? Si c’était de la camaraderie et qu’il prît ça pour une invitation, penserait-elle qu’il essayait de s’attirer ses faveurs ? Dans le cas contraire, se sentirait-elle à nouveau insultée ? Et si elle décidait de ne plus lui adresser la parole pendant des années ? Paniqué, il préféra sourire.
Miles aurait préféré se mettre en civil. Son strict uniforme gris et blanc d’amiral dendarii était trop visible au milieu de cette galerie commerciale. Si, au moins, Elli s’était changée, ils auraient pu passer pour un soldat en permission avec sa « petite » amie. De toute façon, ses vêtements civils avaient été cachés dans une caisse sur une lointaine planète. D’ailleurs, les récupérerait-il un jour ? Réalisés sur mesure, ils avaient coûté une fortune, non en signe de son statut social mais par pure nécessité.
La voix du clone n’était plus qu’un murmure.
-Comme je te hais !
Miles s’éclaircit de nouveau la gorge et décida de le tutoyer lui aussi.
-Je pourrais te faire remarquer qu’en fait nous nous sommes déjà rencontrés,il y a trois nuits de ça.Quoi qu’on t’ai fait, ce n’est pas moi le responsable .
-Le simple fait que tu existes me pourrit la vie,ça me fait mal que tu respires.