Mon midi, mon minuit

... Je ne sais pas tout. Je ne peux pas vivre ta vie pour toi. Je ne peux même pas te protéger autant que je le voudrais. Tu vas devoir te lancer dans le monde et construire ta propre vie. Tu devras suivre ton cœur, commettre tes propres erreurs, et tu en commetras beaucoup, car tout le monde se trompe et personne n'est parfait.

« Aux enterrements, nous pleurons sur nous-mêmes, notre chagrin, notre perte, notre douleur, et cela ne passe pas au bout d’une semaine, d’un mois ni même d’un an. Le problème, c’est qu’après un certain temps il devient inacceptable de se montrer égoïste, et donc inacceptable de s’abandonner au chagrin. »

C'est drôle, comment tourne le monde, comment nous gagnons et perdons, sans jamais savoir ce qui nous attend alors que nous ne cessons de faire des projets. Comment nous survivons et continuons d'avancer. Une certaine tristesse apparaît avec la survie, mais aussi des bonheurs nouveaux.

Je lui ai dit que je n'avais pas le pouvoir de changer quoi que ce soit, et que pour la première fois je comprenais pourquoi et je n'avais envie de rien changer - de toute façon, si j'avais eu le contrôle de la vie et de la mort, j'aurais sûrement tout fait foirer.

J'ai déjà dit que le chagrin est égoïste par nature. Aux enterrements, nous pleurons sur nous-mêmes, notre chagrin, notre perte, notre douleur, et cela ne passe pas au bout d'une semaine, d'un mois ni même d'un an. Le problème, c'est qu'après un certain temps, il devient inacceptable de se montrer égoïste, et donc inacceptable de s'abandonner au chagrin.

Les psys spécialisés vous diront que le processus du deuil comprend cinq étapes : le déni, la colère, la négociation, la dépression, et enfin l'acceptation. Moi, je pense qu'il y en a six : le déni, la colère, la négociation, la dépression, la culpabilité et, enfin, l'acceptation.

Le deuil vous dévore. Le deuil vous isole. Le deuil est égoïste.

Notre chez nous était devenu un musée et mon présent était désormais le passé.

Nous allions nous occuper l'un de l'autre parce que nous étions amis.