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Critique de Matatoune


François Médéline propose un roman noir, sur fond de politique et de manoeuvres financières, s'inspirant fortement d'une affaire réelle. Au coeur du pouvoir français, La résistance des matériaux montre à travers son intrigue le monde du pouvoir où hommes et femmes sont prêts à tout pour le garder. Tous les coups sont permis dans leur monde à condition que le scandale passe inaperçu ou soit caché par un autre, même si c'est un autre mensonge. L'écrivain raconte le pouvoir qui rend fou avec précision et documentation. Est-ce que la fiction est en deçà de la réalité ?

Djamila jeune politicienne “beurette” est vice-présidente de la Région et députée de Lyon, suppléante du ministre Rugieri. Elle est la soixante-douzième députée la plus active de l'Assemblée. Son mari est le chef de cabinet du ministre. Elle porte d'ailleurs son nom, Garand-Boushaki.

Le Commandant Alain Dubak fait partie de la brigade financière. Ce poste lui fut attribué après de nombreux échecs et dérives personnelles. Difficile de faire moins motiver, tant Dubak chemine avec son mal-être encombrant ! Son équipe est restreinte avec le capitaine Joseph Filippo et la lieutenante Peggy Guilleminot, appelée à des responsabilités futures, certaines.

Gérald Hebert, issu d'une formation à la DST, choisit d'arrondir ses fins de mois avec des contrats complètement illégaux. Ses anciennes connaissantes lui servent dans ses projets actuels.

Et, pour Serge Ruggieri, ministre de l'intérieur sous Hollande, on lui reproche d'avoir détenu un compte bancaire non déclaré dans une banque du Luxembourg.

Vous trouvez que cela ressemble à une affaire connue. Toute ressemblance avec des faits ou des personnes n'est pas fortuite !

Tous les meilleurs journalistes d'investigation financière sont dans le roman de François Médéline : Denis Robert, l'homme de Clearstream, I et II, bien sûr, et, Fabrice Arfi, journaliste de Mediapart, y tient une place centrale au titre de l'enquêteur de l'affaire Cahusac. Au moment où l'ancien ministre refait surface en politique croyant qu'en morale, on peut repartir à zéro sous prétexte qu'on a purgé sa peine de prison, ce roman apporte des éclairages significatifs concernant le traitement médiatique, social et politique d'une affaire comme celle-ci.

François Médéline implante son décor en prenant son temps afin de permettre au lecteur d'appréhender toutes les ramifications de l'affaire. Celle-ci devient alors une tragédie à quatre protagonistes dont l'un pourrait être anéanti ! Car, il s'agit bien d'un roman et non d'une enquête. La fiction est très réaliste entre ces personnages qui racontent, comme un roman choral, leurs points de vue, entrecoupés d'articles ou d'extraits de documents de toutes sortes.

Mais qui se cache sous le pseudonyme de François Médéline pour être aussi bien informé ! Ex-conseiller politique, directeur de cabinet et directeur de communication, en fait, il connaît le milieu, les coups bas. Aussi, il décrit parfaitement les mensonges racontés droit dans les yeux, toute cette perversion du sens des mots qui gangrène actuellement notre classe politique. de par ses compétences en communication, les techniques de contre-feux médiatiques y sont détaillées.

La complexité de l'affaire est parfaitement documentée ! François Médéline réussit une fiction si réelle que le lecteur se prend à la détricoter en faisant des comparaisons avec des affaires réelles. Passionnante et très bien écrite, cette intrigue mérite toute notre attention pour comprendre les méandres des relations des puissants et tenter d'en déjouer leurs manipulations.
Une belle découverte pour moi !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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