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Critique de marina53


Wall Street, N.Y. City. Dans la rue, un orateur clame haut et fort que l'homme sert, en général, l'état non pas en tant qu'humain mais en tant que machine. Seule une poignée d'entre eux le servent avec leur conscience. Il interpelle alors un homme passant par là, qui s'avère être un homme de loi. Plus précisément un notaire dont l'étude se consacre à la copie de titres de propriété, de valeurs mobilières et d'hypothèques. Il lui rétorque qu'il insuffle à ses employés l'énergie nécessaire pour s'activer... Des employés, Turkey et Nippers, qu'il retrouve justement dans son étude en train de se lancer des piques, de se plaindre de leurs conditions de travail, comme à leur habitude. Ginger Nut, quant à lui, était surtout préposé au ménage et autres petites courses. Si la vie de ce notaire était plutôt tranquille et parfois morne, l'arrivée de Bartleby allait bientôt changer tout cela...

Bartleby, le scribe, s'il effectue, au début, sans rien dire, les tâches qu'on lui incombe, travaillant visiblement de jour comme de nuit, il va bientôt changer d'attitude en refusant purement et simplement de faire ce que le notaire lui demande. « I'd prefer not to » deviendra alors son mantra. Ce qui, évidemment, laissera le notaire dans un état d'incompréhension, d'étonnement. Sur fond de capitalisme émergent, de servitude à l'état, l'attitude et la désobéissance de Bartleby s'apparente tout simplement au refus d'obéir, à tenir tête au capitalisme et à la bureaucratie. Sans nul doute que cet album, adapté d'une nouvelle d'Herman Melville, surprend, étonne et saisit le lecteur tant par l'ambiance un brin étrange, inquiétante, hors du temps, que par la morale de l'histoire. Une adaptation que José-Luis Munuera retranscrit brillamment. Graphiquement, son trait est élégant et tout en finesse, la ville de New York, sous la pluie ou sous la neige, de toute beauté et ses personnages expressifs. Les couleurs de Seydas, froides et ténébreuses, apportent de la profondeur à cet album remarquable.
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