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Après mes lectures enthousiastes du Blues de la harpie puis de Prodiges et miracles, j'avais déjà entrevu la capacité de Joe Meno à évoluer de style, d'un livre à l'autre. Avec La crête des damnés -traduit par Estelle Flory-, Meno nous embarque dans un nouvel univers littéraire, avec toutefois moins d'enthousiasme de mon côté. Et donc comme d'hab', quand j'aime moins, je fais court.

Une chose est sûre, Joe Meno reste un excellent portraitiste sur le motif. Avec Brian, adolescent invisible, on parcourt les banlieues du Chicago des années 80-90 et on ressent peu à peu l'humeur de l'époque : le lycée qui n'en finit pas sans espoir d'université au bout ; les clivages raciaux qui persistent, moins affichés mais toujours larvés ; les familles déstructurées qui éclatent dans l'indifférence ; les petits jobs qui permettent de subsister… Et la musique, celle du rock dur et du punk qui émerge alors et qui permet d'exulter sa rage. Celle des Ramones, des Clash, des Guns N' Roses, d'AC/DC ou de Motörhead. Avec au passage, quelques réminiscences personnelles pas désagréables…

Pas suffisant cependant pour suivre Meno dans son exploration intime des tourments de Brian, qui n'en finit pas de ne pas réussir à grandir. De glandouille en baston, de galoche en baisouille, de reniements en désillusions, mon intérêt du début a décru au fil des 350 pages pour virer à une forme d'ennui. Dommage car l'écriture reste léchée, et je ne doute pas que je me rabibocherai rapidos avec Meno. Dès son prochain livre, promis !
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Chicago, années 90, Brian Oswald est l'archétype du lycéen insignifiant comme il en existe dans toutes les villes du monde et à toutes les époques. On le croise sans le voir, pour un peu il serait invisible, fondu qu'il est dans la masse de ses congénères tous aussi incolores que lui.
Sauf que dans cet agrégat, chacun aimerait bien être vu, repéré, qu'on se souvienne de lui, en bien ou en mal aucune importance, tout plutôt que d'être ces fantômes qui peuplent les couloirs du lycée, les centres commerciaux et les salles de jeux...
Mais pour Brian, lui dont les hormones ne laissent aucun répit, qui voudrait bien être un mauvais garçon mais que l'hypersensibilité dont il est doté – option rare chez ses camarades – empêche de vraiment accéder à ce statut de macho-man pour qui les filles les plus en vue du lycée n'en finiraient soi-disant plus de se pâmer. Pour Brian donc, comment se faire remarquer quand on n'a rien d'autre qu'un petit corps de rat anémié et une intelligence à peine moyenne à mettre en avant ? Eh bien, fastoche : on mise tout sur son look, on fait des efforts, on se teint les cheveux ou on se les rase et on tente de se la jouer cool même s'il faut pour cela composer à chaque instant.
Sans compter qu'en plus, Brian, des raisons d'allumer le gaz, il en manque pas : musicien dans la fanfare de son école (alors qu'en fait, y'a pas de honte. Otto Pizcok du génial Punk Rock & Mobile Homes en faisait lui aussi partie, c'est dire si finalement c'est même assez glorieux), binoclard, amoureux de sa meilleure amie – grosse costaude bagarreuse – qui ne le voit pas autrement que comme une fille (ou une « fiotte » dans ses mauvais jours) et des parents en instance de divorce. En somme, il ne se prépare pas exactement des lendemains qui chantent. Pour le dire en clair : Brian est un loser de l'espèce transparente alors qu'il se rêve en charismatique leader d'un groupe de rock internationalement reconnu... Autant dire qu'il y a du chemin et qu'il va devoir le faire à pied.

Blindé de références musicales de premières volées, on pogote avec les Ramones et Glenn Danzig, en passant par The Descendents ou Chet Baker (du lourd, quoi), La Crête des Damnés est une chronique sur la fin de l'adolescence et la difficulté d'entrer dans l'âge adulte (pour quoi faire ?!) à l'heure des choix et des responsabilités. Un livre sur la musique, le racisme, la place qu'on cherche à se faire dans le monde et les k7 audio sur lesquelles on se créait des compils « trop chanmées », le tout parfaitement ficelé grâce à Brian, chouettard personnage-fil-rouge attachant qui nous rappelle que l'adolescence, ce ne sont pas que des baltringues aux voix qui muent et aux faces de calculette, c'est aussi l'innocence, la quête de soi, la tendresse et les Clash !
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Ce roman de Joe Meno sera une petite déception.
Brian, ado mal dans sa peau, bourré d'acné, loser dont la moustache n'arrive même pas à pousser est amoureux en cachette de sa meilleure amie.
On va suivre ses pérégrinations ; il est beaucoup question d'érections, de fantasmes, de besoin de se faire remarquer, d'être mal dans sa peau, de bagarres et de frustration.
Au delà de cette étape difficile dans la vie d'un jeune homme, sont abordés les relations avec les parents, la question raciale, l'ennuie, le rock, le divorce et la difficulté à déclarer son amour.
C'est bien écrit, on se laisse embarquer jusqu'à la moitié du roman puis cela tourne en rond, cela s'enlise et on finit par s'ennuyer.
Un avis mitigé au final.
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Ok, on va pas trop se mentir, le roman dont il est question n'a pas grand chose à voir avec la littérature noire. Pas le moindre crime, même pas le frémissement d'un fait divers ou l'évocation d'une dérive sociale dans cet ouvrage abordant la délicate période d'un adolescent en quête de liberté et d'émancipation au coeur d'une banlieue de South Chicago à la fin de l'année 1990. Tout juste pourra-t-on dire que son auteur, Jo Meno a écrit deux superbes romans noirs aux entournures à la fois poignantes et poétiques, le Blues de la Harpie (Agullo/Noir 2016) et Prodiges Et Miracles (Agullo/Noir 2018) avant de nous livrer son dernier opus, La Crête Des Damnés, évoquant le thème universel du passage de l'enfance au monde adulte, sur fond d'une bande sonore endiablée où l'on trouvera quelques classiques de groupes punks comme The Clash, The Ramones ou The Misfit, ou de hard rock comme Guns N'Roses, AC/DC ou plus surprenant, un morceau de Chet Backer interprétant Time After Time, un standard de jazz. Une compilation loin d'être exhaustive ne nécessitant pas forcément d'approfondir vos connaissances dans le domaine de la musique punk ou rock, puisqu'il y est surtout question de ces rapports complexes entre adolescents en quête d'amour et d'identité tout en rejetant le conformisme de modèles sociaux dans lesquels ils ne se reconnaissent plus.

Tout ce qui compte pour Brian Oswald, lycéen d'un établissement catholique de South Chicago, c'est d'inviter sa meilleure amie Gretchen, dont il est secrètement amoureux, au bal de promo. Mais comment un adolescent boutonneux et binoclard peut-il s'y prendre afin séduire cette fille un peu enrobée, au look punk destroy, qui n'hésite pas à mettre son poing dans la gueule de toutes personnes qui la contrarie ? C'est d'autant plus difficile que Gretchen en pince pour Tony Degan, un abruti de suprémaciste blanc âgé de 26 ans qui rôde autour du bahut afin de séduire les filles. Sans bagnole, plutôt insignifiant pour ne pas dire looser, Brian va tenter tant bien mal de surmonter toutes ces difficultés et se lancer dans la création de la plus belle compilation cassette-audio de tous les temps afin d'éblouir celle qu'il aime. Parce qu'en 1990, lorsque l'on a à peine 17 ans et des rêves de star du rock plein la tête, tout ce qui compte c'est la musique qui peut vous conduire sur le champs encore inexploré de l'amour. Mais rien n'est gagné d'avance et Brian ne le sait que trop bien.

Roman ultra référencé, rendant hommage à cette période des années '90 et plus particulièrement à la culture punk, sans que cela soit trop ostentatoire, on appréciera l'énorme travail de traduction d'Estelle Flory pour restituer cette ambiance ainsi que la multitude de références d'une époque imprégnée de culture underground dont on peut prendre la pleine mesure à la lecture de la biographie Joe Meno, natif de Chicago, tout comme Brian Oswald, personnage central de la Crête des Damnés affichant sans aucun doute les mêmes passions que son auteur. Rédigé à la première personne, dans un style parlé plein de spontanéité avec ce langage familier qui le caractérise, on découvre ainsi le quotidien presque banal d'un jeune homme évoluant dans une morne banlieue de Chicago. Mais c'est au travers de ces petits riens ou de ces micros événements qui ponctuent la vie de Brian que Joe Meno parvient à transcender ce quotidien insignifiant pour en restituer les enjeux essentiels avec un texte lumineux, bourré d'énergie au détours des scènes truculentes pleines d'humour et d'autodérision. Il y est donc surtout question de rapports humains finement restitués que ce soit lors de ces moments passés avec l'inénarrable Gretchen, cette fille complètement déjantée dont on découvre, au fil du récit, toute la vulnérabilité qu'elle dissimule derrière un look destroy faisant office de bouclier ou lors de ces instants poignants où le naufrage d'un mariage s'achève avec les adieux d'un père laissant à son fils ses rangers auxquelles il tenait tant. Roman d'apprentissage pour un jeune homme en quête de repères et d'émancipation, La Crête Des Damnés n'a pas pour vocation de nous révéler les grands secrets de la vie ou de nous entraîner sur une vague de révolte insensée, bien au contraire, puisque Brian ne désire finalement rien d'autre, parfois en dépit de grandes contradictions, que de s'intégrer dans l'environnement dans lequel il évolue tout en relevant tout de même quelques dysfonctionnements qui le heurte à l'instar de cette discrimination raciale qui règne dans son quartier et dans son lycée.

Fragment à la fois drôle et émouvant de l'existence d'un adolescent en proie aux doutes sur une douloureuse quête d'amour et dont l'épilogue reste ouvert sur l'incertitude d'une vie qu'il reste à construire, La Crête Des Damnés nous permet ainsi de nous remémorer avec une belle nostalgie ces instants décisifs lors de l'élaboration d'une compilation enregistrée sur une cassette-audio destinée à l'être aimé tout en se réappropriant les souvenirs d'une scène musicale à la fois riche et variée qui ne cessera jamais de nous bousculer. Un roman essentiel.

Joe Meno : La Crête Des Damnés (Hairstyles Of The Damned). Editions Agullo 2019. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Estelle Flory.

A lire en écoutant : The Magnificent Seven de The Clash. Album : Sandinista ! 2013 Sony Music Entertainment UK Limited.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Roman déroutant, truculent, La crête des damnés vous trompera par sa superficialité feinte et vous plongera au coeur des obsessions et affres adolescentes, dans un midwest presque mythologique. Joe Meno déconcerte le·a lecteur·rice par une langue brute et soumise au culte de la musique punk qui, de manière très habile et surprenante, contribue à l'expérience de la lecture. À la cadence singulière, l'histoire arbore par le biais d'une quasi nostalgie le désordre hormonal, les frustrations et la colère d'une jeunesse en quête identitaire.

L'astucieuse faculté de l'auteur réside justement dans le fait d'effleurer avec probité les afflictions qui réduisent au silence la jeunesse, une détresse baroudée par la musique, unique exutoire et indice pour clamer l'incompréhension de ce monde. Brian Oswald canalise ses angoisses et sa colère à travers la culture punk dont les listes de lecture constitue le point d'orgue et laisse paraître un rapport à la langue singulier, une réalité différentielle. La concentration d'expérimentations, des doutes, vastes soupçons d'une vie rugueuse, bercée par les détails d'une énergie lycéenne et les éclats du quotidien familial, la sève poivrée d'une époque contractée, entre les détractions raciales et les disparités sociales.

Chronique complète sur le blog.
Lien : https://lepointcul.wordpress..
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Chanmé

Il va falloir s'y faire. Joe Meno n'écrit jamais deux fois le même roman. « La crête des damnés » n'a rien à voir avec « Prodiges et miracles » qui lui-même était assez différent du « Blues de la Harpie ».
Changement de décor, changement d'ambiance pour ce nouvel opus. Direction les années lycées et les émois adolescentes.
Si vous avez oublié ce qu'est l'âge ingrat, Brian Oswald va vous rafraichir la mémoire…
Pour lui rien n'a de sens, sa vie familiale est merdique, il n'est encore qu'un vilain petit canard ravagé par l'acné et démangé par les hormones.
Deux obsessions : les filles, les filles, les filles, la musique, la musique, la musique.

Il m'a fallu un certain temps pour comprendre où ce livre m'emmenait car pendant un moment j'ai eu peur de lire simplement la vie d'un lycéen boutonneux.
Mais Joe Meno est très doué pour capturer l'angoisse de l'adolescence et pour rendre ça à la fois drôle et intelligent.
Brian expérimente. Il se cherche. Cette quête d'identité passe bien sûr par la musique et par le look qu'il faut arborer pour être intégré. Heavy métal, punk. Chaque groupe a ses codes.
On suit les tribulations musicales et amoureuses du narrateur le sourire aux lèvres et la tête pleine de bon vieux morceaux de zique.
Les Misfits, Guns N'Roses, Metallica, Iron Maiden ou Mötley Crue, on a vite fait de se retrouver à headbanger sur son bouquin.
« La crête des damnés » porte un regard amusant, tendre mais terriblement réaliste sur les ados de 1990 à travers le prisme de la scène musicale.
Ayant l'âge de l'auteur, les références musicales du livre sont toutes familières pour moi. Je me suis rappelé combien mes docks martens me faisaient mal au pieds et combien je trouvais les métalleux ringards avec leurs cheveux longs.
Le livre se fait aussi insidieusement politique quand Joe Meno se sert de « la vie de Brian » (petite référence ciné) pour aborder les démons de l'intolérance raciale et le conformisme dans les écoles catholiques.

Traduit par Estelle Flory
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Un auteur dont j'entendais parler depuis un certain temps, et une histoire pleine de références musicales rock / punk qui me parlent (pour la plupart...) : ce roman avait tout pour me plaire !

Ben c'est raté... une banlieue blanche aux States, ambiance classes moyennes. Une jeunesse un peu paumée, rebelle mais pas trop, aux vies bien ternes. Dope, picole et rock. Et du sexe aussi... des tentatives en tout cas. Rien que du très banal, du pas très exaltant.

Franchement, il ne se passe pas grand chose. Cette jeunesse, se définissant par un certain mal-être, du fait peut-être de cellules familiales qui explosent, semble n'avoir aucune perspective particulière, aucune envie. S'agit-il de nous parler des difficultés à trouver sa voie à cette période de l'existence ? Mouais... dans ce cas, je préfère nettement "leurs enfants après eux", bien mieux écrit... et lorrain.

"La crête des damnés" s'est donc révélé assez décevant au final. Mais j'ai quand même envie de découvrir les autres romans de Joe Meno...
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Brian, un adolescent des quartiers sud de Chicago, découvre la culture punk dans les années 1990. En compagnie de sa meilleure amie Gretchen, dans un environnement social et familial marqué par le conformisme catholique, le racisme et l'oppression de classe, il multiplie les expériences à la recherche d'une identité au travers de la musique, de son message et du look que promeut ce mouvement.
Bourré de références au punk, au rock, à la soul, aux films d'horreur de série Z (« avec nudité frontale »), de conseils pour se teindre les cheveux ou emballer une fille, voici un roman punk, rebelle à l'autorité, brut et furieux. Pas étonnant quand on sait que Joe Meno écrit pour le magazine underground Punk Planet. Mais on aime aussi écriture touchante de cet auteur dont les 3 premiers romans sont à découvrir. Car comme ses deux précédents polar j'ai adoré celui-ci
Lien : https://collectifpolar.com/
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Octobre 1990. Brian, lycéen binoclard de la banlieue sud de Chicago et fan de Guns N' Roses et de séries B d'horreurs dans lesquelles on peut apercevoir des femmes à poil doit se rendre à l'évidence : il ressent plus que de l'amitié pour Gretchen, sa copine punk adepte de baston et malheureusement éprise de ce gros crétin raciste de Tony Degan. le temps d'une année, Brian va grandir, tenter de trouver sa place dans un monde qui n'est pas encore celui des adultes – de ses parents qui ne s'aiment plus – et déjà plus celui de l'enfance. Un monde parfois dur et dans lequel les amitiés qui se forgent tout comme les conflits aident peut-être à se trouver. Il va y avoir aussi la découverte du punk rock et de tout ce qui gravite autour : la musique, bien entendu, mais aussi une manière de voir le monde, de s'extraire de la masse aussi, tout en se sentant appartenir à quelque chose de plus grand.

La Crête des damnés apparaît donc, bien entendu, comme un roman ultra référencé, bourré d'allusions à la contre-culture musicale des années 1980-1990 qui en ferait presque, sous divers aspects, une histoire à mi-chemin entre American Graffiti et Breakfast Club pour cette décennie-là avec la même volonté de montrer le chemin d'adolescents blancs de la classe moyenne, une certaine insouciance de façade qui dissimule mal l'angoisse de voir approcher l'âge adulte et le risque de finir comme leurs parents. Mais s'il décrit une époque et une frange de la génération concernée – celle de l'auteur, en fait – avec sa culture musicale et cinématographique particulière, le livre de Joe Meno est avant tout un roman d'initiation avec une portée bien plus large.

Meno, en effet, trouve à travers le récit à la première personne de Brian, entre candeur, autodérision et désarmante honnêteté, une manière de dire le mal-être adolescent, la douloureuse sortie de l'enfance, dans laquelle chacun peut en fin de compte se retrouver.

Sans que l'on s'en aperçoive, on se retrouve vite à suivre avec passion le quotidien morne de Brian, à se prendre d'affection pour ces personnages forts en gueule ou trop timides. À coups de musique, de petits boulots, de transgressions qui leurs paraissent énormes et ne vont pourtant pas chercher bien loin, ils forgent sous nos yeux leur identité à travers une culture peu académique mais émancipatrice. Ils peuvent aussi en toute innocence et honnêteté rejeter le carcan de la vie trop étriquée que leur offrent le conformisme du lycée et de l'Église et la démission de leurs parents pour se confronter à une liberté parfois effrayante. La vie, quoi.

À tout cela Joe Meno apporte une grande drôlerie mais aussi beaucoup de tendresse sous l'ironie. Un livre qui, bien après sa lecture, continue à coller à la peau.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Merci à Babelio et aux éditions Agullo pour ce partenariat.
Ce livre est ma première lecture d'une oeuvre de Joe Meno, un auteur que j'avais vraiment envie de découvrir, pour avoir croisé plusieurs fois ses précédents romans sur des blogs. J'ai lu ce roman presque d'une traite jusqu'à la page 180, et après, j'ai eu plus de mal, fractionnant ma lecture de quarante pages en quarante pages. Que s'est-il donc passé ? Et bien, rien de particulier. J'ai eu l'impression de tourner en rond dans la lecture, de ne pas voir de progression dans l'itinéraire du narrateur. Mais revenons plus en détails sur son parcours, justement.Nous sommes au début des années 90. Brian a un frère aîné, une petite soeur, il vit avec ses parents en banlieue de Chicago. Cette famille ordinaire est pourtant en train de dysfonctionner, sa mère semble indifférente, lointaine, et son père dort désormais sur le canapé, dans la cave : une séparation ordinaire, dans l'indifférence générale. Au lycée, Brian ne fait pas vraiment partie des élèves populaires, ses proches non plus. Il est amoureux de sa meilleure amie Gretchen, mais il est incapable de lui dire, de faire le premier pas, tant il craint d'être rejeté. Contrainte supplémentaire : il est élève dans un lycée catholique, et dans ces établissements, peu de choses changent. C'est pourtant après une punition supplémentaire qu'il rencontre Nick, et que cette rencontre le fait se singulariser encore plus, lui, le loser qui a viré au punk, sans vraiment savoir, finalement, pas plus que ceux qui l'entourent, ce que cela signifie vraiment d'être punk. Ce n'est pas désagréable à lire, attention. Cela nous questionne même sur cette Amérique de la classe moyenne, cette Amérique qui s'apprête à déclarer la guerre à l'Irak, cette Amérique où des mères n'en peuvent plus, et flanquent presque leur fils à la porte. Pas de racisme, non, pas vraiment, mais les élèves noirs sont ostracisés, ils ne se sentent pas formidablement intégrés, et ce sont toujours les blancs qui imposent leur choix, notamment pour le fameux bal de fin d'années. Une anecdote ? Pas vraiment, dans un pays où le bal est considéré comme une véritable institution. Oui, Brian se cherche, et il ne s'est pas trouvé à la fin du roman, lui le lycéen invisible sans véritable perspective d'avenir, lui l'amoureux de la musique qui apprécie véritablement les chansons qu'il écoute, qui les vit, devrai-je plutôt dire, lui qui se rêve musicien, et qui, en attendant, glandouille, se bagarre, cherche une fille avec qui sortir. Et se raccroche toujours à son amie amoureuse, Gretchen. J'ai apprécié le style de l'auteur : oui, le personnage est un ado, et il s'exprime comme un ado, non comme quelqu'un qui singe la manière de parler des ados. Son langage nous emporte et restitue ses années-là. Alors oui, il ne se passe pas grand chose d'important – pour nous – ce n'est pas forcément le cas pour Brian et les siens.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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