La. possession de ce livre reste une énigme pour moi. Elle est probablement le résultat d'un achat lors d'une brocante. En manque de livre, j'ai donc farfouillé dans un carton de déménagement et suis tombé sur celui-ci.
Je l'ai lu jusqu'au bout alors que, par bien des aspects j'ai été irrité par ses propos mais son histoire m'a captivé.
C'est un homme représentatif de son milieu : militaire, breton, de droite nationaliste( probablement sympathisant OAS) et anti-communiste. Il a fait toute sa carrière dans la médecine coloniale et en représente tous les stéréotypes. Il est donc convaincu des bienfaits du colonialisme apportés aux populations autochtones. L'intérêt, à mon sens, réside dans le fait que son livre s'attache essentiellement à un plaidoyer pro domo pour un aspect particulier de l ' « aventure coloniale » : l'épopée sanitaire, pour reprendre ses termes, de tous les médecins français partis en Afrique et en Indochine entre 1920 et les années 60.
Les qualités littéraires du livres sont correctes sans plus mais son parcours géographique ( Afrique-indochine-Afrique) et chronologique ( avant et pendant la deuxième guerre mondiale ) lui permet d'illustrer par des récits brefs toutes ses rencontres avec ses condisciples coloniaux et les populations aveec le prisme permanent des grandes endémies.
La variole , la lèpre , le paludisme, la maladie du sommeil etc... permettent de remettre en perspective la pandémie actuelle , ne serais ce que par les chiffres où le million de morts était l'unité de compte.
J'aime aussi les livres pour la manière dont ils peuvent s'imposer dans notre histoire personnelle Par le plus grand des hasards, Il se
trouve que je suis allé à Lambaréné où l' auteur rencontre
Albert Schweitzer à la fin de sa vie. Les lieux décrits et l'ambiance ont étés bien
rendus : omniprésence religieuse et ascétisme sous la figure tutélaire du grand homme…. Ambiance très très étrange...
C'et un livre s'étalant sur un demi-siècle d'outre mer où il y a beaucoup de …. blancs . Il évoque les tirailleurs sénégalais mais, pas un mot sur la manière dont la France a traité ces combattants après la guerre.
Du coup, pour ma culture personnelle j'ai revisité l'histoire en me plongeant dans les articles WIKI sur cette période( cf article sur la médecine tropicale, l'école du pharo etc.. )
Je n'ai pas beaucoup d'empathie pour la personne mais, toute sa vie, il a mis les mains dans le « cambouis » des grands maux sanitaires
Son compteur de vies humaines sauvées pèse bien plus lourd que sa vision binaire du monde où ,quand même, parfois, il laisse poindre un léger doute sur la supériorité globale de l'occident chrétien vis à vis des autres civilisations.
Je me prends à rêver que
Robert Merle( aucun lien entre les deux) aurait certainement écrit un grand roman sur ce canevas.