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Trouvé en solde dans ma librairie préférée, avec les romans belges et allemands dont j'ai déjà parlé. Pour une fois, les éditions Acte Sud ou Babel sont abordables. Les écrivains étrangers ne semblent pas avoir autant la côte que les Français, pour se retrouver ainsi dans les bacs soldés. Et c'est bien dommage car la littérature reste un très bon moyen de connaître un pays. Mais, passons. C'est donc complètement par hasard que je suis tombé sur cette petite pépite espagnole. Sara Mesa est une jeune auteure dont la plupart des livres sont traduits mais reste encore largement méconnue en France. Dans ce roman, elle nous parle de Sonia, une jeune trentenaire, qui s'ennuie prodigieusement dans son travail de bureau et chatte sur Internet où elle fait la connaissance de Knut Hamsun, pseudo d'un homme avec qui, s'en sans douter, elle va commencer une relation pour le moins étrange. Knut, sous couvert de lui faire découvrir la littérature, va lui envoyer des colis de livres qu'il dit réussir à voler dans les grands magasins. Puis, aux livres vont se succéder rapidement des articles de lingerie, des parfums que Sonia, un peu gênée, va tout de même accepter, ravie d'avoir un admirateur. Au fils des années de cette relation, l'homme va se révéler un véritable cleptomane fétichiste. Elle acceptera de lui envoyer des photos d'elle dans les sous-vêtements de luxe qu'il lui envoie. Ils vont même se rencontrer le temps d'une journée. L'homme ne manifestera aucun désir de coucher avec elle, juste de l'admirer. Mais bien évidemment, ce qui va s'apparenter à du harcèlement va finir, au bout de plusieurs années, par fatiguer Sonia qui va mettre un terme à cette relation. L'ultime fin est assez surprenante, et amène le récit sur un terrain auquel je ne m'attendais pas, et m'a fortement ému. On prend conscience que ce qui apparaissait comme une relation sommes toutes pas très saine, va se charger d'une forte émotion amoureuse de la part du jeune homme, on le sait déjà, mais surtout de Sonia. Avec l'idée d'un ratage sous-jacent. Comme le dit un journaliste de El Pais en quatrième de couverture : "Toute notre époque est dans Cicatrice : obsessionnelle, voyeuriste, déchirante." Sara Mesa est parfois comparée à Houellebecq dans les média espagnols. Je vois ce qui peut faire penser à cette comparaison. le côté assez malsain, fétichiste et obsessionnel d'une relation virtuelle, témoin de notre époque déshumanisée. Mais, comme chez Houellebecq d'ailleurs, l'amour parvient à s'insinuer, par où on ne l'attend pas. Je vous laisse découvrir ce roman que pour ma part, je ne suis pas près d'oublier.
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J'envisageais de lire Un amour de Sara Mesa et je suis tombée par hasard sur Cicatrice, son deuxième roman.
Cicatrice débute - je passe sur le chapitre 0 qui relate le seul contact physique entre les deux personnages - par la rencontre, sur un forum littéraire, de Sonia, jeune stagiaire qui s'ennuie dans une administration, avec un homme qui a pris pour pseudonyme Knut Hamsun, Nobel norvégien accusé de soutien au régime nazi. Très rapidement, se noue entre eux, une correspondance quotidienne, sous forme de messages, qui va durer longtemps.
Sonia mènera une vie "normale" en parallèle -travail, mariage, enfant, divorce- mais, malgré différentes tentatives, ne parviendra à mettre fin à cette relation que bien des années plus tard.
Et pourtant on ne peut pas dire que cette relation soit épanouissante. Elle est même plutôt glauque et déprimante. Bien sûr, il y a de nombreux échanges littéraires, mais il y a surtout une emprise malsaine de la part de Knut qui ensevelit Sonia sous une montagne de colis composés de produits volés par ses soins, des livres toujours, puis des cadeaux plus personnels, comme des parfums ou de la lingerie et des vêtements luxueux.
Les deux protagonistes jouent et se cachent derrière des personnages mais la relation virtuelle parait déséquilibrée. Knut, garçon sans charme et névrosé, manipule Sonia, la fantasme et projette sur elle ses désirs. Il lui voue un amour désincarné, la fétichise, et étend son pouvoir sur elle par le biais de présents dérobés. Mais les cadeaux en sont-ils quand on ne les a pas payés ?
Les motivations de Sonia sont plus difficiles à cerner. Elle oscille entre répulsion et attraction, entre passivité et culpabilité. Une citation de l'écrivaine espagnole Maria Sanz placée en exergue prévient le lecteur que les cicatrices sont le produit de la culpabilité et que cette dernière est une façon insipide d'affronter le monde.
Que peut-elle retirer de ce jeu pervers ? Une forme de dépendance qui la rassure, une troublante double vie sans risques, une façon de donner du sens à sa vie bien terne, un plaisir masochiste, une quête narcissique ?
Elle n'est pas attirée par l'argent, refuse de se faire acheter en acceptant les somptueux cadeaux de Knut. Elle les revend d'ailleurs sur Internet, pour s'en débarrasser et se venger.
Sous les coups et les perfidies de son étrange correspondant, elle semble pourtant se construire, nourrir son ambition littéraire et elle pourrait bien parvenir à se rendre maître du jeu.
Critique acerbe des dérives de la consommation et des réseaux sociaux, Cicatrice, roman froid, sans chair et sans émotion, sur une drôle d'histoire de rapport de force, me laissera une trace indélébile.





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Entre Knut et Sonia, ça aurait pu n'être que ça : ils se rencontrent sur un "chat" consacré à la littérature et leurs échanges deviennent rapidement passionnants, notamment parce que celui dont le pseudonyme est Knut Hamsun, du nom d'un célèbre écrivain norvégien, est très cultivé, et qu'il a mille et un conseils de lecture à donner à Sonia (que j'ai moi aussi noté en passant 😅). Elle, elle travaille dans un bureau et s'ennuie ferme. Alors ses discussions avec Knut lui permettent de passer le temps, éveillent son intérêt, et puis les attentions de cet homme lui font tellement plaisir.
Sauf que rapidement, ça devient beaucoup plus que ça: en échange d'une petite photo d'elle bien innocente, Knut propose de voler pour elle tous les livres qu'elles souhaiteraient lire, et de les lui envoyer. Et Sonia accepte.
Alors se met en place entre ces deux-là une relation troublante, complètement pervertie, au rythme de l'escalade de cadeaux les uns plus chers que les autres que Knut se délecte à voler pour Sonia. Il est froid, calculateur et obsessionnel, mais il donne à Sonia l'impression d'être spéciale, unique et intéressante. Dans le même temps, elle le trouve révoltant, dégoûtant et surtout envahissant. Mais comment se détacher quand on nous donne tout ce qu'on désire ?
Cette dépendance réciproque et absolue de deux êtres qui ne se sont jamais rencontrés, ce marchandage de sentiments qui régit leur relation, la soumission et l'obsession qu'il exige, #SaraMesa les analyse avec acuité. le lecteur se retrouve lui aussi pris au piège de cette relation et d'une ambiance toxique et malsaine qui croit au fil des pages.
Ça colle, c'est repoussant mais on a envie d'en savoir plus, de voir jusqu'où cette histoire virtuelle peut aller, en espérant toujours que la vraie vie, celle que Sonia tente de se construire avec mari et enfant, reprendra le dessus.
Un roman marquant, par son ambiance glauque au possible et les questionnements très actuels qu'il suscite. Une autrice à suivre assurément.
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"Elle ne voulait tromper personne, pense-t-elle à présent. Seulement vivre d'autres vies. Sa curiosité était -est-trop grande pour se contenter d'une seule existence. "

À l'occasion d'un forum littéraire, Sonia fait la connaissance de Knut. Ce mec un peu trop sûr de lui, monsieur je sais tout, j'ai tout vu, tout lu, l'intrigue. S'en suit une relation à distance assez étrange.

En un clic c'est le déclic...

Knut offre à Sonia des livres et autres babioles, le tout issu de ses larcins dont il ne se cache pas, bien au contraire.

"Pour acheter, il suffit d'avoir de l'argent. Voler dit- il, exige d'autres qualités. "

Ce qui au départ était un échange amical se transforme en véritable harcèlement.

" Alors voilà je te persécute maintenant, à la limite du harcèlement ! C'est vraiment ce que tu crois ? "

Un jeu pervers, des échanges malsains, une culpabilité qui ronge, des fantasmes inavouables, de multiples manipulations, mais qui est coupable ? Qui manipule l'autre dans cette relation diabolique ?

" A quel moment tout a commencé à mal tourner ? "

Sara Mesa disséque les travers de notre société. le virtuel a pris une place phénomènale dans la vie de nos contemporains. Se croyant protéger par une barrière invisible, personne ne se méfie suffisamment. Et pourtant le virtuel peut laisser de bien pire Cicatrices, bien plus difficiles à soigner.

Ce roman nous parle d'obsessions, de harcèlement, de rencontres et de relations virtuelles. Un récit qui dérange, interpelle. Une histoire troublante, diabolique, perverse qu'il serait bon de ne pas rencontrer dans la vraie vie.

Une lecture un peu mitigée, pas complètement inintéressante de part l'écriture et le style qui m'a conquise mais pas complètement appréciée, une légère impression d'avoir joué les voyeuses sans pouvoir intervenir quand ça ne me plaisait pas...

Malgré tout, une lecture nécessaire pour mettre en garde contre le danger du harcèlement.

Grand succès en Espagne, Cicatrice paraîtra bientôt en Amérique, en Hollande et en Italie.


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Lorsque Sonia reçoit un message de Knut sur le forum consacré à la littérature qu'ils fréquentent tous les deux, elle est rapidement émerveillée par l'étendue de ses connaissances et de sa culture. Un jour, Knut demande une photo d'elle à Sonia, juste une. En échange, il lui enverra tous les livres qu'elle souhaite, sans exception. Commence alors entre eux un échange épistolaire en ligne, oscillant entre jeu intellectuel et littéraire et relation faite d'attraction et de répulsion. Petit à petit, leur relation à distance évolue et les fantasmes de chacun s'immiscent dans leur quotidien, laissant entrevoir toute la complexité de leur relation, ainsi que le rapport dominant-dominé qui semble régir leurs échanges. Rapidement, c'est l'escalade et Knut semble refermer son emprise sur Sonia qui, bien qu'elle ne soit pas à son aise, n'apparaît pas décidée à couper les ponts. Comment y parvenir quand prendre une telle décision signifie également, pour elle, dire adieu à ces cadeaux incessants et ce sentiment, prégnant, d'être le centre du monde d'un autre que soi ?

Après mon coup de coeur absolu pour le dernier roman de Sara Mesa (Un amour, Éditions Grasset, mai 2022), je me suis jetée à corps perdu dans ce roman-ci et je n'ai pas été déçue. A nouveau, Sara Mesa analyse comme personne les relations entre les individus sous le prisme de notre monde actuel. Au fil des pages, la tension monte et devient malsaine, gangrène tous leurs échanges jusqu'à mettre en danger leurs réalités respectives… mais quand on a tout ce que l'on souhaite à portée d'un clic de souris, la réalité vaut-elle encore la peine d'être vécue ?

Bienvenue dans le métaverse version Sara Mesa, qui signe ici un roman aussi addictif que glauque dont les pages vous collent à la peau encore longtemps après les avoir tournées. J'ai adoré.
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Un grand coup de coeur.

Sonia mène une vie ordinaire, routinière, un peu ennuyeuse. Une vie quelconque. Elle rencontre Knut sur un forum littéraire, c'est un membre discret, mais qui semble très intelligent. Entre les deux, se noue une étrange relation, qui commence par un contrat : elle lui envoie une photo d'elle et il lui volera tous les livres qu'elle veut. Très vite, leur échange dépassera la messagerie du forum pour devenir protéiforme.

Entre thriller psychologique et analyse minutieuse de l'âme humaine, ce livre m'a plongée dans une spirale infernale de laquelle je n'ai pu sortir qu'à la fin de ma lecture. C'était un récit qui m'a tenu en haleine du début à la fin. Je m'enfonçais avec les personnages dans la noirceur et la complexité de leur relation.

Knut est un personnage cynique, intelligent et froid, qui dissèque les travers humains d'une façon tout à fait placide et acerbe. Sonia est sous l'emprise volontaire de cet homme, qui la couvre de cadeaux et la fait se sentir spéciale. Leur histoire se construit sur une sorte de jeu particulier, à la fois celui du chat et de la souris, et à la fois un jeu d'attraction et de répulsion. Qui sont-ils vraiment ? Ceux qui apparaissent lors des échanges ou bien ces personnes enfermées dans leur quotidien ? Un texte très intéressant, qui résonne d'autant plus en moi qu'une partie de mes amitiés sont aujourd'hui virtuelles et dématérialisées.

Outre une intrigue qui fonctionne déjà du tonnerre, je pense avoir énormément apprécié cette lecture du fait de la qualité de sa traduction. Même si je ne l'ai jamais lu en langue originale, la traduction m'apparaît comme précise et élégante. J'ai beaucoup aimé ce roman dont l'écriture était très belle.
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Désolée d'avance pour le côté un peu fouillis de cette chronique, mais voilà un roman bien dérangeant, sur lequel j'ai encore du mal à me faire un avis tranché. En le refermant, je me suis dit "mouai... bof...". Et puis, je me suis attelée à l'écriture de ce post, et après cette petite analyse mon avis est un peu plus positif.

Pour tuer le temps au travail, Sonia traîne son ennui sur les forums littéraires. Un jour, elle reçoit un message privé d'un certain Knut Hausmann, qui lui propose un marché : en échange d'une photo d'elle, il volera les livres qui lui font envie et les lui enverra. Intriguée, Sonia accepte. L'échange se met en place, les colis se font de plus en plus imposants. En parallèle, Knut et Sonia commencent une correspondance toujours plus exigeante, par mails puis par lettres. Leur marché prend peu à peu une ampleur qui dépasse Sonia. Elle tente mollement de s'éloigner de ce mystérieux Knut, mais finit toujours par céder à cet être étrange, aux moeurs bien particulières, qui tantôt la dégoûte et l'épuise, tantôt l'attire. Ce qui a commencé comme un "simple" marché prend un chemin de plus en plus malsain, où Knut révèle sa nature manipulatrice et maniaque, renforçant son emprise sur Sonia, s'immisçant toujours plus dans sa vie.

Une idée plutôt originale pour nous faire réfléchir sur les relations amoureuses virtuelles, mais également à notre rapport à la consommation et à la convoitise. "Tu le veux? je le vole et je te le donne" propose Knut à Sonia. Sans contrepartie financière (sauf les frais de port). Sans "cadeaux" en retour, si ce n'est une simple photo d'elle. Mais cet échange est-il pour autant gratuit? Fasciné par Sonia, Knut semble vouloir en faire sa "chose", sa créature, la modelant au gré de ses exigences. Non content de lui imposer ses goûts littéraires et de la former intellectuellement, il s'attelle également à son apparence, jusqu'au plus près de son intimité : aux livres s'ajoutent d'abord des parfums qu'il lui demande de porter. Viennent ensuite des vêtements, puis des sous-vêtement et des chaussures. Toujours volés par ses soins. Persuadé que la jeune femme possède un certain talent littéraire, il lui enjoint d'écrire un livre, proposant d'être son mécène. L'échange intellectuel laisse place à une relation virtuelle érotique empreinte de fétichisme, mais terriblement froide, dans laquelle Sonia se perd : à la fois dépendante et lassée de cette relation, elle ne parvient pourtant pas vraiment à y mettre un terme.

J'ai eu beaucoup de mal à "rentrer" dans ce roman, et un peu près autant de mal à écrire à son sujet. Aussi bien en le lisant qu'en rédigeant cette note, j'avais l'impression que quelque chose m'échappait et que je n'avais peut-être pas tout saisi... C'est un peu frustrant. Il y règne constamment une atmosphère de malaise, très pesante, ce qui n'est pas pour me déplaire. Les deux personnages, de vrais anti-héros, sont aussi agaçants l'un que l'autre, mais au final je dois avouer avoir adoré les détester et pester contre leurs réactions parfois aberrantes. Mais j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs, et certaines situations, trop répétitives, m'ont donné l'impression que l'intrigue tournait un peu en rond, me laissant un sentiment d'ennui. Au final, une lecture pas désagréable mais qui ne m'aura pas non plus emballée. Je m'arrête là, car j'ai l'impression que moi aussi je commence à tourner en rond :)


Lien : http://pointplume.blogspot.ch/
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Un jour d'ennui, Sonia erre sur un forum littéraire. C'est pas ce biais qu'elle fait la connaissance de Knut. La conversation s'engage et ce dernier fait une proposition singulière à la jeune femme : en échange d'une simple photo, il volera pour elle tous les livres qu'elle désire.

Par curiosité, par défi et parce que la personnalité de Knut l'intrigue, Sonia accepte la transaction. Les colis se succèdent. Toujours plus imposants, fruits de vols organisés avec un soin maniaque. La contrepartie prend la forme d'une correspondance littéraire et exigeante à laquelle Sonia se plie malgré elle. Knut veut tout savoir d'elle, mais aussi de ce qu'elle a pensé de chacun des ouvrages envoyés. Il est obsédé par la jeune femme, veut la satisfaire à tout prix, croit en son talent d'écrivain, s'improvise même mécène. N'en est pas moins froid, mordant, tyrannique, pervers.

Bien qu'elle soit submergée par les envois – après les livres, ce sont les CD, les parfums, la lingerie, les vêtements, les chaussures de marque – et que sa duplicité se rappelle parfois à elle, Sonia accepte de poursuivre ce jeu malsain pendant plusieurs années. Par convoitise d'abord. Parce qu'elle se sent flattée et que son morne quotidien en est bouleversé. Par fascination aussi pour cet homme particulier dont elle n'est plus capable de se passer. Au point de le rencontrer. Au point de l'embrasser. Au point de voler avec lui. Pourtant tout ce qu'il est et tout ce qu'il fait la révulsent. Elle lui ment, entasse les cadeaux dans une armoire et – sacrilège – met certains d'entre eux en vente sur la toile. Il ne lui pardonnera pas. La correspondance s'achève enfin. Mais le souvenir de l'un ne cesse de se rappeler à l'autre.

Étrange histoire, étrange roman, étranges personnages aux étranges moeurs. J'ai apprécié la lecture (le texte est particulièrement bien écrit et bien construit), mais le récit en lui-même me laisse un goût amer et l'impression finale de ne pas avoir saisi toute la portée du propos. Un roman dérangeant qui ne laisse pas insensible, nous interroge beaucoup sur les relations amoureuses virtuelles, sur la convoitise, la société de consommation, nos valeurs.
Je ne sais pas si j'en encouragerai la lecture. En tous cas, je ne la regrette pas pour autant…
Lien : https://figuresdestyle2017.c..
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Attention, toute ressemblance avec des personnages traînant sur Bookstagram ne serait que le fruit de votre imagination (ou de votre expérience 🤷🏻‍♀️).

Au commencement, il y avait l'ennui.
L'ennui de Sonia au travail. Pour le combattre, elle commence à traîner sur des forums de discussion, et finit par atterrir sur un forum littéraire.
De fil en aiguille, elle entame une correspondance avec un jeune homme dont le pseudonyme est Knut Hamsun (rien que ça).
Basée au départ sur leurs goûts littéraires, la conversation dérive rapidement sur des échanges plus malsains.

Après Un amour (enfin techniquement avant mais selon mon ordre de lecture, après), Sara Mesa signe un récit trouble, truffé de références littéraires, où l'interdépendance s'habille de manipulations poisseuses.
J'y ai retrouvé cette atmosphère oppressante et légèrement glauque qui m'avait déjà tant plu dans Un amour.

Assurément une autrice que je vais prendre plaisir à suivre.
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Cicatrice est un petit OVNI délicieusement pervers et intrigant à souhait. C'est un mélange d'étude sociologique et d'introspection psychologique plus ou moins inconscientes.

Tout part d'un banal échange de messages sur Internet au sein d'un groupe férus de littérature. Chacun peut faire part de ses lectures, de ses avis, de ses critiques... Jusqu'à ce que certains membres décident de se rencontrer et d'échanger face à face. Tous ne se rendent pas au rendez-vous, mais Sonia elle, va finir par faire plus ample connaissance avec un des absents qui se surnomme lui-même Knut Hamsun, nom d'un écrivain norvégien dont le talent sera terni par son soutien au parti nazi. Tout va très vite aller crescendo. Souhaitant se rapprocher de Sonia pour tenter d'étancher sa fascination pour la jeune-femme, il va commencer par lui envoyer des livres en échange d'une simple et banale photo d'elle. Mais sans le savoir et sans parvenir à rien contrôler, Sonia va entrer dans un cercle vicieux qu'elle pensait pourtant bien vertueux au départ.

On ne s'ennuie pas une seconde tant l'intrigue est intelligemment menée et fait preuve d'originalité. L'atmosphère est très pesante et on en vient à se demander ce que l'on ferait à la place de Sonia. Où, quand, comment aurait-il fallu s'arrêter, ou ne serait-ce que freiner un peu...?

Ce livre est un concentré de stress, d'unicité et de remise en question. Cela faisait vraiment très longtemps que je n'avais pas déniché un livre si singulier et si marquant.
Je recommande grandement ce petit extraterrestre qui saura vous embarquer dans sa relation épistolaire chaotique et névrosée !
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