Citations sur Gardiens des cités perdues, tome 3 : Le grand brasier (75)
- Tout vient à point à qui sait attendre, dit Sophie.
- C'est sans conteste l'expression la plus barbante que j'aie jamais entendue.
Seul un être exceptionnel peut voir les ténèbres en son prochain et ne pas le condamner.
- Sans vouloir te vexer, si je devais frimer, ce serait à mon sujet. Ou celui de Foster. Le plus souvent, je m’en tiens à mes exploits personnels.
- Sophie. Enchantée.
- Je sais. Quand bien même vous ne seriez pas la nouvelle vedette de notre monde, mon fils n’a que votre nom à la bouche.
- C’est faux, marmonna Keefe en baissant les yeux.
Sophie l’imita.
- Ecoute-moi, p’tit gars, intervint Keefe. Quand tu seras enfin prêt à révéler ton talent de Technopathe, que tu ferais bien de développer d’ailleurs, on fera équipe. On pourrait s’introduire dans le bureau de Dame Alina pour le remplir de crottin de dinosaure. Ou mieux, d’alicorne ! Ou on pourrait...
- Et c’est entre les mains de cet individu que vous remettez votre vie ? s’alarma Sandor, qui semblait prêt à étrangler le jeune homme.
- Merci. Oh... Sophie ?
- Oui ? demanda-t-elle, étonnée qu’il l’appelle par son prénom.
- Ne me déteste pas, d’accord ?
- J’en serais incapable, Keefe !
- Mais...
- Pas de « mais » qui tienne ! Il y a quelques heures à peine, un garçon assez futé m’affirmait que nos familles ne déterminent pas notre identité. Je dirais même mieux : nos parents ne peuvent nous façonner à leur guise. Regarde comme tu t’es rebellé contre ton père. En ton for intérieur, tu as toujours su que tu ne voulais pas devenir comme lui. Maintenant, tu sais enfin pourquoi.
- Tu as sans doute raison, marmonna-t-il.
- Tu es mignonne quand tu t’inquiètes, tu sais ?
Sophie jeta une poignée de banicante aux pieds de son ami, l’enveloppant dans un nuage doré de poussière malodorante.
Il riait et toussait à la fois.
- Oh ! Ça, c’est une déclaration de guerre !
Il la bombarda d’une énorme dose de poudre. Elle répliqua d’un jet qui atteignit le jeune homme à l’épaule avant de prendre ses jambes à son cou.
Keefe se lança à sa poursuite, jetant poignée sur poignée, que Sophie tentait d’esquiver. Elle était si absorbée par ses ripostes qu’elle oublia de regarder où elle allait, et percuta Lady Cadence, quelques secondes avant que Keefe asperge de banicante le visage de la Polyglotte furieuse.
Le freinage se révéla plus compliqué que prévu, et elle percuta Keefe, qu'elle entraîna dans sa chute.
- Tu sais, tu peux te montrer renversante d'autres façons... beaucoup moins douloureuses, la railla le jeune homme tandis qu'elle se relevait à grand-peine.
Sophie se détourna pour dissimuler ses joues empourprées.
Keefe ricana.
-Combien de fois devrais-je te le répéter. Envoie, Foster.
Je suis prêt!
- La prochaine fois que tu manques de tuer un Conseiller, tu veux bien m’appeler avant ? demanda Keefe, occupé à disperser une poignée de poudre dorée sur le sentier qui menait à l’auditorium principal.