Citations sur Gardiens des cités perdues, tome 3 : Le grand brasier (75)
- Elles y ont passé la journée, maugréa Fitz. Des heures qu’elles jouent à « Je suis invisible... Là tu me vois ! Et là tu ne me vois plus ! »
Biana réapparut, les yeux levés au ciel.
- Parce que tu n’étais peut-être pas agaçant avec tes « Je sais ce que tu es en train de penser, là ! Et là ! Et là aussi ! »
Keefe s’esclaffa.
- Pas de quoi ricaner, monsieur « Je ris et je pleure en même temps » ! le tança Fitz.
- Pardon, mais ressentir les émotions des autres pour la première fois n’est pas une sinécure, protesta l’intéressé.
- Oh là, du calme, Gigantor ! protesta Keefe en agitant les pieds dans le vide. Je ne laisserai rien ni personne lui faire du mal ! Mais nous connaissons tous Sophie : nul doute qu’elle aura besoin de consulter Elwin à son retour...
Même Dex, malgré le regard outragé de l’intéressée, ne put retenir un rire.
Qu’y pouvait-elle si elle détenait le record de visites au Centre de soins de l’école, sans compter les innombrables consultations à domicile d’Elwin ? Elle se serait bien passée de son allergie mortelle au limbium ou de ses capacités génétiquement augmentées qui échappaient parfois à son contrôle. Et plus encore de ce groupe de rebelles déterminés à la tuer... Raison de plus pour écouter les conseils de Sandor et le garder à ses côtés.
Que le doute était un sentiment étrange ! A travers son prisme, la frontière entre ombre et lumière se brouillait pour céder la place à un gris boueux. Chaque élément pouvait avoir une signification... ou ne rien signifier du tout.
- Tu n'as pas saisi le principe de la somnalène. Elle nous rappelle à quel point nous sommes minuscules face au monde gigantesque qui nous entoure. Une personne seule ne peut être le source de quoi que ce soit - tout découle de l'emboîtement de million de pièces. La somnalène nous montre qu'il y a toujours de l'espoir, de la lumière. Peu importe la densité des ténèbres.
- [...] Tu es sans doute la seule à comprendre combien notre monde est perturbé. Tous les autres, y compris mon père, préfèrent se convaincre que tout va s'arranger.
Toute créature vivant sur la planète avait sa raison d'être, et laisser la moindre espèce s'éteindre pourrait causer des dommages irréparables à l'équilibre délicat du monde.
Edaline finit par trouver une solution : elle transforma l’une de ses capes de dentelle en châle et montra à Sandor comment marcher, le dos voûté, avec une canne de fortune. De près, on remarquerait sans doute qu’il était bien musclé et armé pour une grand-mère. Mais de loin, il aurait tout l’air d’une adorable vieille dame un brin maladroite.
Devant ce spectacle, Keefe fut pris d’un fou rire interminable.
- Des nains qui disparaissent ? s’étonna Sophie, qui ne put s’empêcher de se sentir bête.
Elle était à deux doigts de demander s’ils s’étaient engagés aux côtés d’un hobbit afin de reconquérir la Montagne Solitaire. Mais le sang qui perlait sur la joue de son tuteur désamorça toutes ses plaisanteries.
Sois prudente. Et si jamais ce que tu poursuis te rattrape... ne marche pas : cours !
Vous êtes bien plus précieux qu’aucun d’entre nous … et je ne parle pas que de Sophie. Elle est d’une importance extraordinaire, bien sûr, mais elle a toujours eu besoin de la force et du soutien de ses amis.