Adultes consentants, tome 1 : Baiser à Manhattan

Je te sens dans mes veines. Je n'ai rien sans toi. J'ai besoin de toi.

En fait, je devrais juste être ravie d’avoir attiré son regard… De me sentir de nouveau désirable. J’avais simplement oublié ce que je pouvais ressentir en présence d’un gars qui me plaît vraiment et qui désire me séduire.

En entrant au Cipriani, une heure plus tôt, j’étais loin de me douter que j’allais rencontrer un New-Yorkais-polyglotte-hyper-sexy. Aujourd’hui, la vie me réservait une surprise de taille.

Je ne suis plus Charline, une femme qui se trouve séduisante. Je ne suis plus une mère en devenir. Je ne suis plus un être profondément heureux. Alors, qui suis-je?

Le problème, c’est qu’il a une anatomie de rêve… Mais bon, je peux bien me rincer l’œil sans toucher. Pour la première fois depuis des mois, je me sens comme une vraie femme et non comme une endeuillée.

Nous nous aimons… mais, je dois l’avouer, nous avons perdu notre ancienne complicité. C’est assez difficile à accepter et je ne réussis jamais à en parler avec lui. C’est trop douloureux de me rappeler la cause de notre éloignement. Et, d’une certaine manière, j’ai l’impression que Tristan m’en veut, inconsciemment du moins, ce qui m’effraie. Je le comprends… J’ai brisé son rêve.

Avant que la chanson ne se termine, je la fais jouer de nouveau et me force à sourire en bougeant la tête au son de la musique. C’est ce dont j’ai désespérément besoin. Voler vers quelque chose de magnifique. Parcourir les rues de New York. Me changer les idées. Vivre le moment présent. M’émerveiller. Être heureuse. M’évader… loin de la douleur.

Ces quatorze derniers jours, Natasha a été un ange avec moi. Elle me consolait, m’entourait les épaules de ses bras chaleureux et me soufflait des paroles réconfortantes. Comment a-t-elle fait pour supporter mes pleurs ? Combien de fois m’a-t-elle rassurée lorsque je déprimais parce que j’avais brisé le cœur de Tristan ? Sans elle, je ne serais pas aussi excitée de revenir à New York. Heureusement, en ce moment, j’accepte ce que la vie m’offre et ce que l’avenir me réserve.

Mes yeux émerveillés détaillent chaque parcelle de ce bureau. Une chaise noire à haut dossier, des documents empilés un peu partout, de la papeterie et une fenêtre qui s’ouvre sur un arbre tout en fleurs. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour déambuler dans cette pièce, m’imprégner de la présence de mon amant, lire les titres de ses ouvrages et le voir au travail ? !

Pour me donner du courage, j’inspire un bon coup.

— Il faut que je te dise quelque chose.

Il plisse les yeux et s’adosse à sa chaise en croisant les bras devant lui. On dirait qu’il essaie de se protéger en s’éloignant de moi. L’atmosphère est lourde et la magie est définitivement brisée. En contraste, des rires fusent partout dans la salle. Pendant que les spectateurs s’amusent, moi, j’angoisse et me tords les mains.

— Je suis en couple, que je lâche d’un trait.