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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marina, Danielle et Julius sont amis depuis l'université. L'arrivée de Ludovic et celle de Bootie dans le trio d'amis va entrainer une succession de chassés-croisés amoureux ou chacun tente malgré tout de prendre le dessus sur l'autre dans un jeu ou l'amitié est mis à mal. Claire Messud dissèque les sentiments de cette classe privilégiée d'intellectuels New-yorkais, habituée aux soirées mondaines et superficielles. Elle nous donne une photographie de trentenaires intelligents et attachants, égoistes et immatures, dont les attentats contre le World Trate Center viendront accentuer leur questionnements et leurs peurs et révèleront leurs vrais personnalités. Un grand roman sur une génération occidentale dorée mais tout aussi perdue. A petit pas, Messud déroule son histoire entre légèreté et profondeur pour nous emporter par un récit diablement efficace.
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La vie de quelques personnages à New York les mois précédents les attentats du 11 septembre. Une pauvre petite fille riche et belle qui adore son papa et qui n'en finit pas d'écrire son bouquin sur la mode enfantine (trés énervante), sa meilleure amie moins jolie mais plus intelligente (et qui finit par être la maîtresse de son père), le père donc un journaliste de la gauche bien pensante trés médiatique, mais aussi l'ami homo des deux filles et surtout Bootie, le cousin un peu plouc qui s'incruste (le personnage le plus attachant )et Ludovic, l'arriviste qui veut créer une revue et qui admire Napoléon (très bien campé, j'adore ce genre de personnage à la fois fascinant, inquiétant, mystérieux: génie ou imposteur? sincère ou manipulateur?).
C'est peut-être le roman sur le 11 septembre le plus malin dans sa narration (on découvre les personnages en mars 2001 et on les suit presque mois par mois jusqu'au 11 septembre), le plus sobre (on ne verse jamais dans le pathos même quand description des avions fonçant dans les tours, des décombres, des annonces accrochées par les gens cherchant leurs familles, etc.). Qui plus est, il ménage un retournement final étonnant. Mais surtout, sa principale qualité est que l'auteur évite toute leçon de morale sur les conséquences individuelles des attentats du 11/09.
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« Les enfants de l'empereur » de Claire Messud prend place à New York en 2001 et fait le portrait de trois trentenaires en quête d'identité.

Danielle Monkoff est documentariste, on la découvre en Australie où elle prépare un reportage sur les aborigènes. Elle est provinciale mais se sent « new yorkaise dans l'âme. » Elle possède un petit appartement, rempli de livres, qu'elle entretient avec maniaquerie car « la seule façon de ne pas devenir folle dans ce minuscule studio était de le maintenir parfaitement en ordre. » Danielle est également célibataire et elle rencontre en Australie Ludovic Seeley qui semble s'intéresser à elle. de retour à New York, elle doit revoir ses ambitions professionnelles à la baisse puisque son reportage sur les aborigènes est refusé. Elle doit le remplacer par un reportage sur la chirurgie esthétique, reportage qui se trouve être beaucoup plus symptomatique de notre société narcissique. Ses projets sentimentaux sont également modifiés avec l'arrivée de Ludovic Seeley à New York puisque celui-ci se détournera d'elle pour une autre conquête plus intéressante socialement. Danielle a conservé de ses années à l'université deux amis : Julius Clarke et Marina Twaite.

Julius Clarke se voudrait journaliste, il a connu quelques succès avec ses premiers articles. Mais depuis il est resté pigiste. Il a beaucoup profité de sa jeunesse : « Toujours est-il qu'entre 20 et 30 ans il avait mené une vie de débauche et d'insouciance digne d'Oscar Wilde. » Julius est d'ailleurs lui aussi gay et il passe d'aventures en aventures. Arrivé à l'âge de 30 ans, il aspire à plus de stabilité dans sa vie professionnelle et personnelle.

Marina Twaite se veut elle aussi journaliste ou écrivain. Elle tente depuis plusieurs années d'écrire un livre sur la mode enfantine sans en voir la fin. Après cinq ans, son petit ami al la laisse tomber ce qui oblige Marina à retourner vivre chez ses parents.

Son père, Murray, est l'empereur du titre du roman. C'est un homme éminent, un journaliste engagé reconnu par l'intelligentsia new yorkaise. « Il prétendait se battre contre l'injustice, avoir consacré sa vie à ce qu'il appelait un « journalisme moral ». Il prétendait ne vivre que par et pour son indépendance d'esprit, ses talents d'écrivain. » Sa stature de commandeur s'élève au-dessus de ce petit monde.

Deux personnages vont troubler cet ordre établi, vont chercher à déboulonner la statue du commandeur. Ludovic Seeley arrive à New York pour lancer un nouveau journal censé révolutionner le monde. Ludovic est extrêmement ambitieux, il ne supporte pas l'influence intellectuelle de Murray Twaite. Pour s'en rapprocher, il séduit Marina, se marie avec elle et tente de lui montrer, ainsi qu'aux restes du monde, que Murray « (…) n'est pas une sorte de Dieu mythique, rien qu'un journaliste médiocre avec un ego incroyablement surdimensionné. »

Le deuxième personnage est le propre neveu de Murray, Bootie. Celui ambitionne également de devenir écrivain. Il vient à New York car il admire son oncle. Murray le prend comme secrétaire particulier. Bootie découvre alors certains secrets de son oncle. Murray s'est en effet entiché de Danielle qui devient sa maîtresse. Bootie, déçu de la fausseté de son oncle, écrit un article dévastateur sur Murray qui le chasse de chez lui.

Un évènement va confirmer le passage à l'âge adulte de ces personnages et va marquer la fin de l'innocence : les attentas du 11 septembre. Danielle assiste à toute la scène de son appartement : « (…) elle voyait toujours des gens hagards, couverts de poussière, certains en larmes, qui tous remontaient l'avenue, une foule immense, comme des réfugiés de guerre, se dit Danielle (…) ; à la télé derrière elle, on parlait des avions, imaginez leur taille, tout ça était trop énorme, trop inouï, elle n'avait qu'une envie à présent, éteindre la télé, tout éteindre. » le 11 septembre va bouleverser les vies de Danielle, Julius et Marina pour les pousser à grandir, à voir le monde tel qu'il est.

Ce roman nous parle des travers de notre époque. Nous vivons dans un monde tourné vers l'intérieur uniquement, chacun se préoccupant avant tout de lui-même. Les personnages n'ont qu'un but dans la vie qui leur semble être la clef du bonheur : « Devenir soi-même, trouver son style : ces quêtes typiques de l'adolescence et du début de l'âge adulte se prolongeaient, dans une civilisation obsédée par la jeunesse, au moins jusqu'à la quarantaine. » Danielle, Julius et Marina vivent dans un monde doré, privilégié, sans s'en rendre compte, sans en être satisfaits. Chacun n'est préoccupé que de sa réussite professionnelle et personnelle. Ce monde égoïste devrait cesser avec le 11 septembre mais ce bouleversement ne déclenche pas de réelle prise de conscience chez les personnages. On ne voit aucun d'entre eux aller sur groundzero pour aider les secouristes comme Jay Mc Inerney le décrivait dans « La fin de tout » où il parlait également de l'impact du 11 septembre sur les New Yorkais. Les différents personnages ne s'inquiètent que d'eux-mêmes et de leurs proches. Il ne s'interrogent que sur leur avenir, que sur leurs vies post 11 septembre. Claire Messud décrit un monde narcissique et égoïste incapable de se remettre en cause, ce monde où l'individualisme forcené est la panacée. Ce monde, malheureusement, est le nôtre.
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Quelques mois de la vie d'un petit groupe de trentenaires new-yorkais qui tentent de donner un sens à leur vie au tout début du XXIème siècle.
Danielle, productrice de documentaires, Marina, son amie, qui n'arrive pas à finir le roman qu'elle doit rendre à son éditeur et Julius, homosexuel du Michigan, qui galère d'un petit job à l'autre. Tous trois se sont connus à l'université et une amitié qu'ils croient indéfectible les réunit. A l'occasion d'un repérage en Australie, Danielle rencontre Ludovic, journaliste qui ambitionne de créer l'hebdo qui transgresserait le genre mais qui va surtout dynamiter la relation entre Danielle et Marina. Pendant ce temps, Julius pense trouver l'amour de sa vie en la personne de David et va s'éloigner de ses grandes amies. Il y a aussi le père de Marina, journaliste éminemment médiatique et assez vain, Frederic alias Bootie, son neveu, mal dans sa peau entre ego disproportionné et faible estime de soi et Annabel, l'épouse qui s'occupe d'enfants déshérités pour mettre les infidélités de son mari à distance. Tout ce petit monde se démène pour exister dans un tourbillon de faux-semblants et de relations sentimentales aussi lamentables les unes que les autres. Tout ceci prendra une toute autre direction après... je ne vous dirai pas quoi, il ne faut pas gâcher le dénouement.
Pour tout dire, les personnages ne sont pas vraiment sympathiques, mais ils sont magnifiquement brossés et mis en scène. le lecteur suit le cheminement de la pensée et des actes des uns et des autres que l'auteur décrit très minutieusement. Rien n'échappe à la loupe et au scalpel de Claire Messud qui fait montre d'un grand art dans l'analyse des névroses de ses personnages. Il s'agit ici d'une oeuvre ambitieuse aussi par la manière de dérouler le récit et par l'implacable façon dont l'auteur décrit la comédie des ambitions et des sentiments dans une New York qui se croit encore toute puissante.
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Trois amis trentenaires dans le New York de l'avant 11 septembre, le pitch pourrait ressembler à celui de "Sex and the city" (après tout, on a les références qu'on mérite!), mais il n'en est rien. Ces trois amis sont en quête d'amour, de réalisation personnelle, certes, mais ils sont aussi névrosés, en manque de reconnaissance, en pleine recherche de soi. Tellement humains en somme. Ni glamour ni paillettes dans ce roman, mais le portrait d'une génération qui se cherche, à l'aube d'un cataclysme qui changera la ville, tout comme les personnages, en profondeur. L'écriture est nerveuse, complexe, les événements sont montrés par le prisme des personnages, et donc teintés de leurs émotions. Les changements de points de vue sont vraiment très habiles, remettant sans cesse en cause la perception des événements. Quant au dénouement, je dois avouer qu'il m'a laissée perplexe et je ne suis pas vraiment certaines d'en comprendre le pourquoi. Quoi qu'il en soit, ce roman m'a vraiment donné à réfléchir et j'en ai vraiment apprécié la lecture.
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