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Je ne suis jamais allé en Corse. Et pourtant j'en reviens. Grâce à Eric Metzger.

Son héros, Emile foule le sol de Calvi pour un bel été de vacances après une année d'études épuisante. Il compte s'offrir un repos bien mérité, entre potes.

Vu de l'extérieur, Emile se veut hautain, il se donne un genre. Se crée un personnage. A l'intérieur, il est tout autre. Mais il ne veut pas le montrer. Ne veut pas se montrer. Pâle copie de lui-même aux traits mal dégrossis par une culture apprise dans les livres. Lorsque Julien Sorel pose ses valises en Corse … Lorsqu'un héros de roman devient un modèle encombrant…

Il y a dans ce livre ce personnage fier comme une île, fier comme la Corse.
Il y a ensuite ces étés qu'Emile va passer là bas, sur l'île de toutes les beautés. Il va connaître Andréa. le chat et la souris … Compte à rebours d'un non grand amour. Décompte d'orgueils mal placés, de ratés en non dits. Et si cette citadelle n'était que l'image de cet amour imprenable ?

Eric Metzger signe là un drôle de roman d'apprentissage. de désapprentissage de l'amour qui se devrait de n'être que romanesque. du non apprentissage du don de soi. J'ai aimé cette plume complexe et si claire à la fois. Une façon si sincère d'écrire la nuance des êtres. En les rendant réels. Parfois attendrissants, souvent agaçants mais tellement vivants. Il y a de la flamboyance dans l'obstination de rater le coche. de se trahir un peu …

J'ai aimé apprendre que les violons voyagent toujours côté hublot. J'ai aimé me dire que ce qui ne se passe pas à Calvi reste à Calvi malgré tout … J'ai aimé m'agacer souvent de cette constance dans la fierté mal placée …

Un jour, peut-être, je reviendrai en Corse et au pied de cette citadelle, je me souviendrai sûrement un brin ému de ce roman.

Comme on retrouve un vieil ami. A qui on n'a pas encore tout dit.

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Emile, jeune thésard imprégné par « Le rouge et le Noir » De Stendhal - sujet de son travail, s'échappe à Calvi le temps d'un été. Insouciante jeunesse - la fête est folle au festival du Théâtre de Verdure, au pied de la Citadelle, l'alcool coule à flot, les rencontres se multiplient et l'on s'évade, rejetant un instant les turpitudes de la vie parisienne. Dans ce cadre, Emile rencontre Andréa, jeune corse belle, libre et insolente pour laquelle il éprouve de vifs sentiments, de la haine à l'amour, gêné par un irrépressible orgueil.
L'orgueil est la trame dans la peur du rejet, toute garde dehors. Les étés se succèdent. Emile revient à Calvi, l'espoir au coeur, l'envie chevillée. Il attend et grandit, se croit fort et malin, lui le vaniteux qui, tel Julien Sorel, son double littéraire, s'empêtre dans l'amour malheureux à préférer l'échec.
Outre la merveilleuse ode à Calvi, ce roman est un cheminement – un fil sur la complexité d'une relation, quand chacun se protège, griffant avant de l'être, au détriment d'un bonheur simple. L'histoire se conte juste et réelle sur l'amour tu et ses désirs, histoire intemporelle, classique ou même moderne, de l'envie aux regrets au pied de la Citadelle, fière et majestueuse, si symbolique d'une forteresse des coeurs. 
Un roman fin et sensible.
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Je suis fascinée par la capacité d'un auteur à approfondir son talent romanesque de livre en livre. C'est le cas d'Éric Metzger, qui y va crescendo : chaque nouveau roman bénéficie d'un nouveau degré dans l'aboutissement et la qualité. de la sensibilité et des émotions contrastées, il en suscite depuis le début, c'est ce qui l'a d'ailleurs rendu profondément attachant, il constitue petit à petit une oeuvre globale. Et ce quatrième roman a le souffle incandescent des grands classiques qu'il affectionne : un cadre idyllique, des portraits parfaitement maîtrisés, une construction travaillée.

Dans ce roman, tout se passe en été. Cinq parties pour cinq étés et un unique but : rejouer la découverte de l'amour.
Le premier été, Emile découvre le « théâtre de Verdure » : un festival de Calvi qui attire dès juin les Parisiens et autres fêtards (le fameux « Calvi on the Rocks »). À l'époque, Emile est encore étudiant et cette semaine lui coûte très cher, chaque soir il arpente l'île de beauté à dos de scooter, accompagné d'amis friqués et de sublimes créatures.
La rencontre d'Andréa, jeune femme corse belle et insolente, va changer sa vie. Au départ, il pense la haïr, car son orgueil confond son désir. Plus tard, et pendant chaque été, il lui attribuera un nouveau rôle : ennemie, amie, confidente, absente. Chaque année il sera attiré inexorablement vers Calvi, là où tout a commencé, l'espoir en lui, la souffrance qui l'accompagne, et l'idée hautement romanesque et tragique qu'il se fait de l'amour.

Car Emile ne voyage jamais sans son double littéraire, Julien Sorel, héros du Rouge et le Noir de Stendhal. Il l'accompagne pendant tout le roman, il est un modèle et un contre-modèle, tour à tour source d'inspiration et exutoire pratique de ses contradictions. Emile-Julien lutte contre ses démons intérieurs, ses désirs et ses failles. Il préfère être désaimé plutôt que refusé. Et la belle Andréa ne lui facilite guère la tâche. Ils sont deux tempêtes caractérielles engluées dans leur fierté inutile.

Son amour, il le partage avec la deuxième héroïne du roman, la Citadelle de Calvi. Majestueuse et magnétique, elle abrite ses personnages et les observe, maternelle, au fil des ans, grandir, respirer, espérer. Elle est à la fois terre d'accueil et prison, témoin figé de la vie qui passe malgré tout, un lieu envoûtant auquel on revient toujours. le point de repère d'Emile est ce bar où il prend son café tous les matins, travaille son mémoire et donne rendez-vous à Andréa des années plus tard. C'est un lieu-clé, un point de repère du roman.

Les années et la maturité permettront-elles à Emile de s'apaiser et de conquérir la belle Andréa ? Pas si sûr… Car soumis à un sabotage permanent, l'amour insatisfait est nettement plus littéraire. Torturés, les héros d'Eric Metzger ont soif de toutes ces blondes, brunes, ces Eurydices inaccessibles qui ne cessent de disparaitre et de le tourmenter… pour mieux le pousser à la créativité. Quel piège infernal que l'écriture!

Un roman totalement abouti, une psychologie très fine des personnages, une plume parfaite et une superbe histoire d'amour impossible.
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Émile passe des vacances à Calvi avec ses amis et va rencontrer Andréa, rencontre qui va bouleverser sa vie.

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai connu Eric Metzger lors des sketchs qu'il effectuait pour l'émission de Yann Barthès. Je le découvre ici écrivain, et je dois bien admettre que ce fût une bien belle découverte.
Il s'agit ici d'une histoire d'amour sur l'île de beauté. Calvi et la citadelle sont ici des personnages à part entière du roman. Les paysages décrits sont très beaux et j'ai vraiment cru être en Corse. le roman est truffé de références littéraires et notamment du Le rouge et le noir de Stendhal. D'ailleurs, j'ai trouvé Émile un peu à l'image de Julien Sorel, se sentant défavoriser du fait de sa position, de sa condition, sociale. Quant à Andréa, elle joue à merveille le rôle de la femme belle mais qui semble inaccessible.
Ce roman vous apprend à dire aux autres que vous les aimez, vous pouvez sinon passer à côté d'une belle histoire. Vous oscillerez alors entre amertume et l'autre fantasmé, idéalisé. Entre Émile et Andréa, les rencontres sont électriques. Entre la haine et l'amour, il n'y a qu'un pas. J'ai souvent eu envie de secouer Émile en lui assénant d'aller se déclarer à Andréa. Très orgueilleux, il va en devenir maladroit et va parfois être blessant envers Andréa. Ils s'éloignent pour mieux se retrouver ou pas, lisez ce roman pour le savoir.

Bref, je rêve de relire ce roman au pied de la citadelle de Calvi. Merci à l'auteur pour ce très beau voyage.

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J'ai une profonde affection pour le courant romantique, mon préféré parmi les autres, et de loin. Je me répète quelques peu mais cela a son importance dans ma perception du dernier roman d'Eric Metzger, La Citadelle. On y retrouve la patte de ses précédents opus, en ceci que nous suivons les pérégrinations d'un trentenaire au prénom désuet, qui se cherche. Et ça me parle. Énormément. A ceci prêt que l'intrigue aurait tout aussi bien se dérouler en Bretagne, mais je suis pas sûr que les Vieilles Charrues eussent été propices au psyché torturé et tortueux de notre héros.

Là où nous avions fait une descente aux enfers et rencontrer les pires canailles dont elles puissent être habitées dans Les Orphee, nous entrons ici dans un cercle inédit. Celui de l'enfer personnel, intrinsèque à sa personnalité. Celui qu'on ne peut fuir, qui nous condamne à une vie d'errance perdue. L'enfer des romantiques. le mal être exacerbé et romancé, qui touche au sublime.

Et quoi de plus sublime qu'une histoire d'amour avortée, mal vécue par l'attente inassouvie et qui tend vers une haine tant l'être aimée est portée aux nues. Qui se passe dans un paysage changeant et isolé, à l'instar de la duplicité de son protagoniste principal, Émile. Jugez en vous même : « Après une année passée sous le soleil gris de Paris à rédiger des devoirs sans fin, Émile atterrit en Corse avec des amis. le paysage splendide de Calvi illumine son été, ainsi qu'Andréa, une jeune Corse rencontrée au pied de la citadelle. Par orgueil, Émile refuse de tomber amoureux, quitte à en éprouver de terribles regrets. L'énigme d'Andréa ne cessera jamais de le hanter, au point de bouleverser son existence. Ce sont là les débuts d'Émile dans la vie. L'histoire d'une défaite autant que d'un succès, où il est question d'espoirs, de remords et d'envie."

Nous assistons à un drame en cinq actes savamment orchestrés, dont les racines prennent source dans le caractère du héros stendhalien Julien Sorel. Dont Émile n'a de cesse de faire référence, car sujet de sa thèse, car double maléfique. On ne peut que se demander si son travail l'influence ou si sa personnalité en elle-même s'est portée sur ce choix de caractère. Malgré tout, c'est au Werther de Goethe que notre jeune ami m'a fait songé. Dans ce renoncement menant à l'agonie, qui le fait se perdre lui même. Andrea incarnant une Lotte au caractère fort et insaisissable.

J'ai aimé quitter les nuits parisiennes poisseuses pour une corse chaude et festivalière. J'ai associé l'ambiance italienne paisible du Talentueux M. Ripley à toute ma lecture, avec sa bande son en arrière fond musical. le fait du premier acte peut être. le fil d'Ariane de la condition sociale à la fois perçu comme frein et comme cheval d'orgueil certainement. Je n'ai pu que penser, dans les tourments dont son âme fait preuve, au « ver de terre amoureux d'une étoile » même s'il n'a pas le courage de Ruy Blas.

Car c'est de cela qu'il s'agit après tout. Émile est pleutre. Il a peur. Peur d'aimer, d'être aimé pour ce qu'il est et non pour ce qu'il essaie de paraître. Peur de la mise à nue de son âme, et plus Andréa s'en rapprochera, plus il la tancera et la repoussera. Cercle vicieux dont on attendrai une fin plus légère et joyeuse, mais dont on sait qu'elle sera impossible.

Je crois que quand il s'agit d'Eric Metzger je ne suis pas objective. Sa plume me parle réellement, je m'y retrouve par moment, et surtout je ne peux que constater qu'elle s'affûte à chaque nouveau roman. Avec La Citadelle, il signe un roman romantique au sens hugolien du terme, dont je ne pouvais par essence que vanter les mérites.

Belle lecture à vous !
Lien : http://lesjolismotsdeclem.co..
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La citadelle est mon deuxième roman d'Eric Metzger après les Orphée. Comme me l'avait dit l'auteur lors d'un salon du livre, les deux titres n'ont absolument rien à voir. Je les ai pour autant tous les deux beaucoup appréciés.

Cette fois-ci nous suivons Emile lors de ses vacances d'été en Corse. le roman s'étend sur plusieurs années et chaque chapitre commence avec le jeune parisien qui met les pieds à Calvi : d'abord en tant qu'étudiant pour faire la fête avec des amis, puis les années suivantes alors que la ville, sa citadelle et son habitante Andréa le rappellent comme un aimant.

J'ai beaucoup aimé suivre son évolution à chaque chapitre. On pourrait qualifier ce roman d'initiatique voire de sentimental, mais les sentiments ne concernent pas que des personnages. En effet Emile entretient quasiment une relation avec l'île de Beauté. J'ai choisi mon séjour près de Calvi pour le commencer, j'étais donc vraiment dans l'ambiance.

Le protagoniste peut avoir un côté énervant à être souvent hautain et auto-centré. On compatit pourtant bien aux émotions qu'il ressent. le lecteur les comprend d'ailleurs mieux que le héros lui-même. J'ai trouvé ce roman très réaliste avec tous les non dits, les regrets, la jalousie.

J'ai peut être été un peu déçue par la fin car on la voit venir longtemps à l'avance. Les premières pages sont un bon dans le futur, on a donc le temps de s'imaginer un scénario au fil des chapitres. J'ai trouvé qu'il y avait également quelques longueurs sur la fin avec les réflexions du personnage sur lui-même, mais rien de dérangeant.

En dehors - et même pendant ses vacances - Emile prépare une thèse et fait profiter le lecteur de l'avancée de ses recherches. Je n'ai pas lu le rouge et le noirDe Stendhal sur lequel porte sa thèse, mais j'ai pourtant apprécié les analyses des amours de Julien Sorel. ça m'a même donné envie de le lire pour me faire ma propre idée.

Cette lecture m'a confortée dans l'idée que je m'étais faite de la plume de son auteur avec Les Orphée. Je me ferais un plaisir de suivre ses prochaines sorties littéraires. La citadelle est un livre à lire lors d'un séjour en Balagne. 4/5
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Ce roman me laisse perplexe. J'ai aimé l'idée de cette obsession amoureuse jamais vraiment avouée et de cette frustration à la fois cause et conséquence de cet impossible aveu. Par contre, le fait qu'Emile fasse une thèse sur Julien Sorel, qui le passionne depuis longtemps m'a laissée dubitative, comme si l'auteur voulait expliquer les tenants et les aboutissants de son personnage, et ça m'a semblé un peu lourd.
J'ai aussi eu l'impression de lire un catalogue de figures de style, il y en a à chaque page, et parfois, franchement, je me suis demandé ce qu'elles apportaient. "Ils plongèrent dans un bar suintant de gens", passe encore, mais "Les nuages se raclèrent bruyamment la gorge", ou "une boule de feu trempait dans la mer devenue charbon"... Et c'est comme ça tout le temps. Pourquoi ?
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ACTE 1
A l'ombre de la citadelle de Calvi
Julien Sorel intrigue Émile.

Acte 1, Scène 1
Émile

Étudiant parisien, il passe l'été en Corse pour participer au festival de Calvi et se changer les idées après une année consacrée à sa thèse sur le personnage de Julien Sorel dans "Le rouge et le Noir" De Stendhal.

Acte 1, Scène 2
Entre Andréa

Jeune Corse, belle, libre, exubérante et pleine de vie.
Très vite, Émile se montre hautain, méprisant. Orgueilleux.
Et pourtant, intérieurement, Andréa lui plaît.
Amour ou haine?
Les deux se quittent à la fin de l'été sur une note d'incompréhension.

ACTE 2
A l'ombre de la citadelle de Calvi
Julien Sorel inspire Émile.

Acte 2, scène 1
Émile, Andréa

Andréa, objet de gloire d'Émile.
La gloire, la victoire après un combat.
Une lutte, une bataille. Contre quoi? Contre qui?
Contre soi-même, pour soi-même ?
Sauver le "je" du "nous"? Garder son identité, ne pas être dilué, englouti dans une entité aux contours obscurs ?
Pour prouver sa valeur? Affirmer son égo?
Émile agit comme Julien Sorel, sorte de double, et cache ses véritables sentiments aux autres tant qu'à lui même.
Il est odieux avec Andréa et ne cesse de la rejeter comme pour se protéger.

Acte 2, scène 2
Émile

Seul. Face à lui-même. La solitude comme gage de paix.
Émile écrit. Pour combler le vide, atténuer la déception.
Tente de comprendre Julien Sorel, de comprendre le monde, de se comprendre lui - même.

Acte 3
Dans l'ombre de la citadelle de Calvi
Julien Sorel leurre Émile

Acte 3, scène 1
Émile, la citadelle

La citadelle. Mystérieuse. Puissante.
Immobile, immuable, inchangée depuis des siècles.
La citadelle, à l'image d'Emile. Reflet de ses émotions.
Lui non plus n'évolue pas.
Chaque été passé à Calvi est un retour à zéro. Un retour au point de départ alors que le monde autour de lui évolue.

Acte 3, scène 2
Entre Julien Sorel

Sorel, mauvais modèle.
Sorel, double maléfique.
Figure de la peur de l'échec, de la peur du rejet.
Rejeter les autres, l'Autre, pour se protéger soi-même.
Pour ne pas être rejeté.

Rejeter ou être rejeté .
Apprentissage ou Désapprentissage.
Amour ou Désamour.
Rouge ou Noir.

Un monde binaire. Qu'Emile découvrira tellement plus riche en couleurs. En émotions.
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Lorsqu'Émile arrive à Calvi, un jour incandescent de juillet, il reste subjugué par l'imposante citadelle qui trône sur les hauteurs. Bien décidé à profiter de sa semaine de vacances après une épuisante année à travailler sa thèse, le jeune étudiant en lettres se laisse aller à la fête. En compagnie de Pierre et Vladimir, il passe ses nuits à danser, se laissant emporter par la musique du festival et les trop nombreux verres d'alcool. Lorsqu'il rencontre Andréa au détour d'une soirée festive, Émile se persuade que la jeune femme le laisse indifférent, au point de se montrer distant et cynique. Et pourtant, lorsque ses vacances s'achèvent, le jeune étudiant se jure de revenir l'été suivant, sans véritablement s'avouer les raisons de son éventuel retour.

Je n'avais jamais rien lu d'Eric Metzger, et je découvre son univers avec ce quatrième roman. Dans La Citadelle, l'auteur dépeint parfaitement les jeux de masques de la jeunesse et la douleur de l'orgueil. Tel Julien Sorel à la conquête de Madame de Rênal, (Le Rouge et le Noir est le sujet de sa thèse), Émile se met au défi de séduire Andréa, se répétant sans cesse qu'il la méprise. Pourtant, si Calvi garde un pouvoir hypnotique sur le héros, son amour pour la cité gorgée de lumière n'est pas le seul responsable de son retour en Corse.

Si la lecture a été plutôt agréable, je referme ce roman avec un peu d'amertume : j'ai aimé les passages lyriques et poétiques ainsi que les nombreuses références littéraires, mais le personnage principal m'a profondément dérangée. Je déteste les faux-semblants et les calculs, l'importance démesurée que l'on accorde à son image pour camoufler la détresse et la solitude. Si je pouvais comprendre la tristesse du héros, je ne peux m'empêcher de trouver son comportement absurde et vain, au point de n'éprouver aucune empathie pour lui. Quelle folie de passer à côté de son existence pour de la fierté mal placée ! Ma lecture achevée, il me restera en mémoire l'amertume d'une vie gâchée.
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Très bon livre, la découverte chaque été ce qu'il s'est passé dans l'année, c'est parfait !
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