L’œuvre d'art est en soi insaisissable. Combien de fois ne nous est il pas arrivé de rester bouche bée devant des farceurs, pendant que le véritable talent pourrissait dans les bas-fond de la société.
Préface.
Il se rappela parfaitement que, même sous les rayons du soleil au zénith, la couleur d’Eleonora reste inchangée : un noir-jaune, un noir doux, chocolaté.
Prăpastia aceea înfiorătoare avea pentru Negrișor ceva magnetic. De câte ori vizita pe domnișoara Eleonora, simțea parcă o nevoie stranie să se apropie de fereastră și să-și lase jumătatea superioară a corpului deasupra abisului.
Quel éclat dans ses yeux tristes ! Que ses beaux et grands cils s'allongeaient, nourris par sa douleur ! Il avait envie de s'agenouiller devant elle et de lui parler, de l'implorer :
- Oh, ne sois pas si triste, ne sois pas si belle pour lui ...
Ses cheveux de chocolat, ses pommettes, ses bras ronds, son cou et tout ce qu’on pouvait entrevoir de l’insatiable poitrine, le tout, absolument tout de la douce couleur chocolat, Negrişor les regardait avec l’envie que ressent un enfant devant un gâteau. Dans sa bouche cupide d’anthropophage, il les sentait fondre. Cependant, cette image, qui dilatait ses nobles sentiments jusqu’à la furie de l’instinct primitif de la faim, lui apparut trop grossière et il l’écarta, bien qu’indépendamment de sa volonté son palais ressentît le goût doux-amer du chocolat.
« Dites-moi la vérité, Negriþor, étiez-vous prêt à sauter ? »
Comment pouvait-elle avoir encore ne serait-ce que l’ombre d’un doute ? Lui pourtant croyait de tout cœur en absolument tout ce qu’il avait dit à Eleonora !
Il s'empressa d'essuyer l'arc-en ciel de ses larmes, où a percé le rayon d'un sourire.
– Dis-le ! n’est-ce pas que tu as choisi cette posture d’amoureux désespéré, un pied déjà dans sa tombe, avec des regrets larmoyants et des jacinthes, en croyant mieux m’impressionner ?
« Dites-moi la vérité, Negrişor, étiez-vous prêt à sauter ? »
Comment pouvait-elle avoir encore ne serait-ce que l’ombre d’un doute ? Lui pourtant croyait de tout cœur en absolument tout ce qu’il avait dit à Eleonora ! Comment ! Comment ?
(p. 46)
Je n’ai aucun dogme littéraire et je ne me risque pas à donner des avis critiques. Lorsque je me suis mis à écrire, je ne me suis pas dit : je relèverai de tel courant littéraire, car je considère les mouvements littéraires comme des phénomènes extérieurs, bien souvent mal interprétés. Le fond de ces manifestations reste toujours le talent. Être traditionaliste ou moderne, ce n’est là qu’une question de perspective, qui varie selon l’angle de vue. L’œuvre d’art en soi est insaisissable. Combien de fois ne nous est-il pas arrivé de rester bouche bée devant des farceurs, pendant que le véritable talent pourrissait dans les bas-fonds de la société !
(p. 7)