Il n'est rien qui soit pour un homme plus infinie torture que ses propres pensées.
John Webster, Le démon blanc
La vérité est rarement pure, et jamais simple.
Oscar Wilde, L'importance d'être constant
Il le toucha, et ce fut comme si une araignée filait le long de sa colonne vertébrale pour le prévenir qu'il s'agissait d'un objet merveilleusement sombre.
Quand tu crois que les choses sont devenues trop noires dans ta vie, Adrian, souviens-toi toujours qu'il n'y a que dans la nuit qu'on peut voir les étoiles.
(P51)
« Quand tu finiras par avaler ton acte de naissance, je mettrai sur ta tombe une épitaphe du genre : “Ici repose ma femme adultère, froide, comme toujours”, dit Pete, ravi de son humour.
— Et sur la tienne, je ferai inscrire : “Ci-gît mon époux, enfin raide.”
- Tu aurais fait un excellent homme politique, Jack Calvert, en admettant que cela existe.
Son regard s'arrêta sur un tableau au mur : Suzanne et les vieillards, la reproduction d'une toile d'Artemisia Gentileschi, une des premières artistes à avoir été reconnue dans l'univers phallocratique de la Post-Renaissance. Violée par un monstre nommé Tassi, la vie et la peinture d'Artemisia avaient été profondément influencées par le traumatisme du viol et le simulacre de procès qui avait suivi. Ses représentations graphiques étaient des tentatives, aussi cathartiques que symboliques, d'expression de la douleur physique et psychologique que lui avait infligées un homme.
Suzanne et les vieillards montre une jeune femme vertueuse harcelée par les vieillards de sa communauté. Ils l'espionnent alors qu'elle se baigne dans l'espoir de la faire chanter et de la posséder. Un des vieillards pose un doigt sur sa bouche pour lui imposer le silence pendant qu'un autre la lorgne d'un air aussi menaçant que complice. Ce doigt sur lèvres de Suzanne fait terriblement froid dans le dos ; en une scène, ce tableau raconte des centaines d'histoires.
La pluie tombait à seaux, comme si elle voulait débarrasser le ciel de sa croûte de crasse.
On a aussi trouvé une bonne quantité de marijuana. Apparemment, il voyait plus d'herbe que le cul d'une coccinelle.
Mais son cerveau refusait d'enclencher la première. Les choses les plus simples devenaient compliquées. C'est à peine s'il pouvait bouger, encore moins penser.