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3,11

sur 98 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Rentrée littéraire 2021 #31

« Je ne devrais pas être là, je devrais être à l'école, de l'autre côté de l'océan. (…) Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses. Les gens souffrent, les gens meurent. Des écosystèmes entiers s'effondrent, nous sommes au début d'une extinction de masse et tout ce dont vous pouvez parler, c'est de l'argent et du conte de fée d'une croissance économique éternelle. Comment osez-vous ? Depuis plus de quarante ans, la science est claire comme du cristal. Comment osez-vous regarder ailleurs et venir ici en prétendant que vous en faites assez ? (…) Greta Thunberg au siège des Nations-Unies en septembre 2019.

C'est avec beaucoup de tranchant que Lydia Millet aborde frontalement la crise climatique du point de vue des jeunes à travers sa narratrice Evie, une quinzaine d'années, et toute une petite troupe d'enfants et d'adolescents dont les parents, tous issus d'une classe sociale privilégiée culturellement et financièrement, ont loué une grande demeure pour les vacances d'été. Son roman s'ouvre dans une ambiance presque intemporelle et hédoniste de jeux, de cabanes dans les arbres et autour d'un lac ... jusqu'à ce que ne surgisse les smartphones et nous ramène au monde d'aujourd'hui. le scepticisme et l'arrogance adolescente semblent toute familières, faisant des premiers chapitres une comédie sarcastique. C'est cru, dérangeant même de voir ses jeunes faire sécession, bannir de leur vie leurs parents aux comportements ineptes pour former un clan à part, déjà autosuffisant.

Puis le roman se métamorphose et bascule dans un Sa Majesté des mouches dystopique lorsque une tempête apocalyptique transforme les vacances d'été en puissance allégorie. Les intentions de l'auteur sont très claires : incarner la colère des jeunes qui blâment l'inaction et de l'incurie des générations précédentes qui n'ont pas su changer leur mode de vie. Lydia Millet questionne très justement sur la parentalité. Est-ce que le rôle des parents se résume à élever, éduquer, apporter un confort matériel immédiat ? Ou être un vrai parent, c'est avant tout comprendre que l'avenir de ceux dont ils ont la garde doit être préservé et agir en conséquence ? C'est saisissant de voir les parents plongés dans la panique et sombrer dans l'alcool, l'adultère et la dépression au lieu de tenter de relever le défi de la tempête. C'est troublant de voir les enfants se débrouiller seuls, explorer leur territoire ravagé et résoudre des problèmes en utilisant la raison.

Le titre originel est « A Children's Bible » et suggère un jeu de piste pour repérer les références bibliques. Bien sûr, on repère des parallèles entre le récit de l'Ancien Testament et les calamités qui s'abattent sur les personnages de Lydia Millet. Mais ce ne sont que des échos qui faussent toutes nos repères, n'induisant à aucun moment fatalisme ou messianisme. Si Jack, le petit frère d'Evie, se sert de sa Bible pour enfants comme d'un manuel de survie improvisé, il reste partisan méthodique de la science. Jusqu'à un beau dénouement qui suggère que l'Art et la Science sont essentiels à la survie de l'Homme, prenant à contre-pied nombreuses théories politico-religieuses qui ont cours aux Etats-Unis.

Le roman est intellectuellement très satisfaisant par sa réflexion douloureusement tonique et stimulante sur le conflit générationnel autour de la question du réchauffement climatique. Je suis cependant restée en surplomb de ce texte que j'ai trouvé très froid alors qu'il bouillonne d'idées et d'intelligence. Peut-être parce que par moment, son hermétisme m'a éloigné, peut-être aussi parce que je me suis attachée à aucun personnage, même par les enfants. Cette insensibilité ressentie tout au long de la lecture m'a un peu dérangée car j'aurais voulu me sentir plus proche d'eux.
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Un des meilleurs livres de l'année claironne le New York Times. C'est dit.Je ne mets pas en cause la traduction , mais la forme est quelque peu négligée.
C'est Evie , une ado, qui raconte : des parents ont organisé des vacances dans une propriété bordant un lac, ils sont accompagnés de leurs enfants. ils ne se connaissent pas et le premier jeu des ados est de relier les parentèles. En effet les parents sont démissionnaires , laissent leurs enfants grandir seuls, quant à ces ados ils sont peut-être trop matures.
Désabusés , ils décident de s'éloigner des adultes qu'ils méprisent alors que survient une tempête de fin du monde. Les parents dans leur maison restent apathiques, les jeunes eux dans une nature en folie essaient de s'organiser, doivent faire front à des hordes de détrousseurs, et toutes les avanies possibles en gardant toujours une part de bon sens.
Que restera t-il d'amour dans le monde post apocalyptique en vue?
Je suis restée en dehors de ce roman, un petit garçon peut-être est attirant, lui qui essaie de comprendre la "Science" mais qui ne se lasse pas de lire une version de la Bible pour enfants. C'est ce paramètre qui me semble intéressant.
Merci aux Edts de l'Escale et à Babelio.
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J'aime bien lire les romans qui se sont retrouvés dans la liste finale d'un prix littéraire sans toutefois en remporter la palme. Ainsi en est-il de ce roman, finaliste du National Book Award et que le New York Times a qualifié d'un des meilleurs livres de 2021.
Des parents amis et leurs enfants respectifs (quinze en tout), se retrouvent, le temps d'un été, dans une maison louée près de la mer. Adolescents pour la plupart, les jeunes se partagent le grenier comme territoire inviolable et passent leurs journées à l'extérieur à ramer, nager et investir les cabanes dans les arbres. Tous jugent leurs parents inadéquats dans leur quotidien et blâment leur attitude veule face aux changements climatiques. « Néanmoins, le pire de leurs crimes était difficile à déterminer, et par conséquent, difficile à punir correctement : la qualité même de leur être. L'essence même de leurs personnalités. » Alors qu'un ouragan déferle sur les côtes, chacun se voit alors confronter à ses manques et à ses peurs.
D'abord, je n'ai pas aimé le ton moralisateur de la narratrice, Evie, une ado assez imbue d'elle-même. Les figures parentales sous-développées apparaissent également assez vite imbuvables à côté de celles des enfants, élevées au panthéon des êtres doués de prescience. L'écriture ne rachète pas le reste, ce qui aurait peut-être permis au roman d'atteindre à une certaine transcendance. Bref, ce roman apocalyptique m'a laissée de marbre tout du long. Difficile de croire qu'il se soit hissé parmi les finalistes du National Book Award.
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J'ai aimé ce livre, mais...
La situation de départ nous dépeint deux mondes qui coexistent sans s'apprécier : celui des parents et celui des enfants. Un groupe de vieux amis de l'université loue une grande maison pour se retrouver avec leur progéniture. Celle-ci décide de faire front commun -alors que ces enfants de 10 à 18 ans environ ne s'étaient jamais rencontrés avant- et invente un jeu: deviner qui est le parent de qui. Des enfants hyper indépendants et méprisants et des parents jouisseurs qui ne pensent qu'à boire, fumer et b...
Une forme de haine qui me dérange, une caricature des relations entre parents et adolescents. Peut-être parce que je n'ai vécu cela ni en tant qu'enfant ni en tant que parent?
Ceci dit, je me suis laissée emporter par ce roman apocalyptique et post-apocalyptique. Ces enfants demandent des comptes à leurs parents lorsque la catastrophe est là : vous n'avez rien fait et n'êtes pas capables de nous aider. L'abandon des enfants reflète celui des parents. D'ailleurs la seule mère qui essaie de rejoindre les enfants n'y survit pas.
Nos enfants nous demandent des comptes. Qu'avons-nous fait pour prévenir la catastrophe? Rien. Les températures augmentent mais nous nous entêtons dans notre attitude d' "après nous le déluge", nous ne renoncerons pas à nos privilèges et nous abandonnons nos enfants dans un monde qui sera invivable dans quelques toutes petites décennies.
C'était ma tirade écolo.
Un livre pas génial loin s'en faut, qui pose quelques questions, mais la morale semble être : méprisez vos parents mais profitez du fric qu'ils ont gagné car même en cas d'apocalypse c'est lui qui va nous sauver. Et ça, ça me gêne beaucoup.
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"L'enfance sous nos latitudes est un privilège, et la maturité un apostolat" dit Daniel PENNAC

Lors d'un été, un groupe de parents, anciens étudiants, décident de louer une maison de vacances, en compagnie de leurs enfants respectifs. Les adultes choisissent de vivre entre eux et de laisser les enfants en pleine autonomie.

Le but des enfants est d'éviter au maximum les adultes avec pour challenge de cacher aux autres l'identité de ces derniers et ainsi leurs filiations.

Au cours de cette parenthèse estivale, les rôles sont inversés. Les parents se révèlent totalement immatures et insouciants et ne préoccupent plus de leurs progénitures. A l'inverse, les adolescents dont preuve de plus de hauteur et de maturité que leurs ainés.

Mais cette république des enfants va être bouleversée par des dérèglements climatiques majeurs. Comment survivre dans un monde post apocalypse ?

Dans ce récit les enfants deviennent les adultes et vice versa.

Roman très étonnant qui surprend le lecteur. Ce livre m'a rappelé le roman de Jean Hengland "dans la forêt" ou encore la série Jericho (diffusée sur M6 en 2006).

Personnellement, je trouve que le titre original "la bible des enfants" aurait dû être conservé.

Roman bien construit. A découvrir !!!




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Une idée de base intéressante : "un roman prophétique sur le monde de demain" et des enfants qui suite à une catastrophe climatique, vont tenter de s'en sortir en ignorant des parents apathiques qui leur journées dans une torpeur "où se mêlent alcool, drogue et sexe".

Une promesse attirante : "un des meilleurs livres de l'année" pour The New York Times, un roman finaliste du National Book Award, et j'en passe...

Résultat : un ressenti en demi-teinte : une première partie assez poussive, celle décrivant la mise en place des personnages, leur arrivée dans une grande maison de vacances au bord d'un lac. Il est difficile de s'accrocher à l'un des adolescents qui vivent dans le sillage d'adultes totalement irresponsables et égoïstes.
Puis arrive la 2nde partie, celle post-apocalypse. le pays est plongé dans le chaos après une succession de tempêtes. Les ado, d'une maturité surprenante, vont quitter la maison, emmener les plus jeunes avec eux, afin d'échapper à une vie sans espoir. Ils devront s'organiser, faire confiance, affronter le pire, faire des choix d'adultes.

Le traitement est assez moralisateur et très caricatural : les adultes n'ont rien compris, leur faire confiance est impossible et seuls les jeunes pourront sauver le monde en cas d'apocalypse.
Mais le style est agréable et l'on se laisse prendre par la façon dont les jeunes vont réagir.

Pas l'un des meilleurs romans de l'année mais un détour possible à faire.
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j y ai vu une critique de la société de la part d'ados matures envers des boomers ne pensant qu'à la luxure et la défonce...pourquoi pas??? par contre je n ai pas du tout adhéré au style..comme ça l'a été dit, profusion de personnages, y peut s'y perdre très vite. J'ai aimé la première partie (jusqu'à la tempête et la fin) l histoire de la prise en otage je l ai trouvée mal ficelée....je conseille ce livre nénmoins
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Une grande maison d'été, louée chaque année par plusieurs familles avec enfants au bord d'un lac, un cadre idyllique pour les vacances. Les adultes se la coulent douce entre alcool, drogue et sexe. Les enfants, la plus part sont adolescents se regroupent et refont le monde sans leurs parents qu'ils méprisent allégrement. La narration se fait par la voix d'Évie, une des ados en utilisant la première personne du pluriel comme si elle parlait au nom de tous les enfants. Une tempête s'abat et les cartes vont devoir être redistribuées, c'est l'apocalypse, le déluge. On observe alors un changement radical dans le roman, une transformation en quelque chose d'imprévu et d'inédit. L'action se situant aux Etats-Unis, je n'ai pas été surprise de voir arriver des groupes d'hommes lourdement armés. L'auteur a choisi de prendre une direction violente et brutale qui n'est pas sans rappeler le schéma de nombres romans « post apocalyptiques ». le ton du roman reste cependant surréaliste, une fin du monde, teintée de religion avec de nombreuses références bibliques plutôt pesantes. Les thèmes abordés sont le changement climatique, le système capitaliste, la démission des parents… Les personnages du groupe des ados sont touchants dans leur maturité et j'ai aussi aimé la relation de cette jeune fille avec son petit frère de onze ans Jack, qui lui pense surtout à sauver les animaux. J'ai mis du temps à entrer dans ce roman qui débute par le point de vue des adolescents sur leurs parents, plutôt classique pour cette tranche d'âge. de nombreuses métaphores jalonnent le récit qui oscille entre des messages à caractère religieux et d'autres qui nécessite de croire en la science. L'auteur nous montre une jeunesse capable de voir plus loin que leurs parents qui peinent à lâcher une vie qui ne sera plus jamais comme avant. Un récit pessimiste et sombre avec une vision de la société plutôt chaotique et sans espoir. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Nous vivions dans un pays d'été.
Lydia Millet

Ça commence comme des vacances de rêves.
Une immense demeure louée par leurs parents plutôt aisés.
Un contrat (à l'initiative des enfants) stipulant que les enfants vivront ces vacances sans avoir de liens avec leurs propres parents mais avec les adultes en général et sans accès aux portables ni ordinateurs (à l'initiative des parents).
Les enfants vont nager, discuter et surtout critiquer ces mêmes adultes qui n'ont conscience de rien puisque pour eux les 3 mots d'ordre sont : boire (beaucoup d'alcool et toute la journée), baiser (discrètement ou pas) et fumer (de préférence des substances illicites).
Il fait beau, c'est l'été et Evie (et 7 autres enfants entre 5 et 16 ans environ) nous raconte ces vacances.
Mais les vacances vont virer au cauchemar quand une tempête va s'abattre, obligeant les adultes à réagir : entasser des provisions, calfeutrer les fenêtres…
Devant tant de désorganisation et d'inefficacité les enfants vont choisir de fuir ce chaos pour trouver de l'aide ailleurs.
Ce qui ne sera pas forcément une meilleure idée, le danger pouvant venir de l'extérieur.
Un roman dans la veine apocalyptique qui m'a dérouté.
Ça commençait vraiment comme des vacances d'été entre jeunes qui tournent à la catastrophe.
Si j'ai énormément apprécié la description de l'ouragan en lui-même (le fracas des arbres, la montée des eaux…) et les efforts déployés pour y faire face, l'attitude hautaine et prétentieuse de ces enfants beaucoup moins.
Quant à l'attitude complètement inadaptée des parents je n'en parle même pas.
Une lecture cependant agréable tellement elle est surprenante.

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J'avais été assez appâté par le bandeau signalant "un des meilleurs livres de l'année" mais je suis vraiment resté sur ma faim. Rien ni dans l'intrigue ni dans ke style ne m'a vraiment convaincu. Resté une galerie de portraits d'adolescents face à un mode survie lors d'une tempête.
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