Notez que ce qui se publie en philosophie comme en économie ou en histoire, en sociologie ou en géopolitique n’apprend jamais rien à celui qui lit, et n’est pas sensé apprendre, mais compléter la « connaissance », l’ « information », la distraction, donner à celui qui lit l’impression qu’il en sait davantage alors qu’il en sait moins qu’avant d’avoir lu, car les fragments de savoir coulés dans les caractères d’imprimerie ont été tant détrempés qu’il n’en reste quasiment rien qui permette de comprendre.
Notez que les romans très diffusés sont pour la plupart incolores, inodores et sans saveurs, distrayants comme une série télévisée.
D’autres sont porteurs d’une déliquescence chargée d’un message : rien ne vaut rien, tout est égal à tout, rien n’est bien et rien n’est mal.
(p. 42)
Notez que les ouvrages économiques qui suscitent un ample éloge reprennent en général des thèses aussi anti-capitalistes et infondées que celles figurant dans les manuels scolaires, dans la presse écrite, à la radio ou à la télévision et notez le fait qu’elles aient provoqué des calamités partout où elles ont été mises en œuvre n’importe pas, au contraire. L’introduction à l’économie la plus vendue en librairie est rédigée par un marxiste abruti, et use de slogans soviétiques : « le marché ne fait pas le bonheur », « ce qui a de la valeur n’a pas de prix ».
(p. 41)
Discernez l’usage récurrent de notions telles que « civisme » et discernez ce à quoi elles renvoient : une invitation sans ambiguïté à se conformer aux règles, aux lois sans poser de questions, juste parce qu’elles sont les règles et les lois, une incitation nette et stricte à se considérer soi-même non pas comme un individu en interaction avec d’autres individus, mais comme un fragment de la « collectivité », un maillon d’une chaîne, juste un maillon.
(p. 35)
…il ne s’agit pas de retraites dans ce qui se trouve présenté comme un « système de retraites », car, sous le nom de « cotisations», le système fait que les actifs d’aujourd’hui paient pour les retraités d’aujourd’hui, et devront compter sur de très hypothétiques actifs de demain, s’il y en a. Comprenez qu’absolument rien n’y finance les retraites du futur proche, car absolument tout est consumé au présent.
[…] Et comprenez que ceux qui paient doivent s’attendre à un avenir de pénurie et de rationnement là encore, voire à une absence d’avenir que le mot « répartition » cèle de plus en plus mal.
(p. 33)
Comprenez que le diplôme ira à ceux qui ont bien répondu, ceux qui n’ont plus d’aspérités et sont bien modelés auront de très bonnes notes. Certains d’entre eux pourront entrer dans la carrière [d’enseignant], dicter les bonnes réponses pendant le reste de leur existence.
[…] Comprenez qu’après l’enseignement , et en parallèle à l’enseignement il y a les médias.
(p. 36-37)
Jean-Michel Vernochet présente la thèse de son livre "Iran, la destruction nécessaire" (éd. Xenia) face, notamment, à Guy Millière, Gérard Chaliand et Alain de Benoist.
-- En savoir plus: http://www.editions-xenia.com/livres/vernochet/