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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans un français réinventé, une fin de Moyen Âge plantureuse et violente, Céline Minard dresse une épopée des mercenaires de la France des guerres seigneuriales avec des personnages improbables et un souffle qui coupe le souffle. L'auteur réinvente sa langue et son style de livre en livre mais toujours la même maîtrise.
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Guerre de 100 Ans revue, en vieux français, par Kurosawa et Jet Li : 100 pages de bonheur !

1437. Les hordes d'écorcheurs, compagnies de mercenaires vendues au plus offrant (ou au "laissant davantage piller") mettent à feu et à sang la France qui se débat dans les derniers soubresauts de la guerre de Cent Ans. Celle d'Aligot, bâtard de Bourbon, est l'une des plus violentes et des plus cruelles... Pillages, tortures, viols, le narrateur vit tout cela avec grand naturel, lorsque suite à des changements d'allégeance, il va rencontrer de biens curieux personnages, parmi lesquels se distinguent une moine shaolin et un authentique ronin...

Et là, sous vos yeux ébahis de lecteur enthousiaste, dans une langue moyenâgeuse superbement reconstituée, vous allez revivre le scénario... des Sept Samouraïs, dans lequel les villageois de Chaumont, encadrés et armés par les improbables compagnons, vont s'essayer à repousser la horde sanguinaire...

Un véritable régal, haut en couleurs, délirant, à la fois historique et déjanté de mélange des genres, tout en n'écartant pas quelques échanges bien sérieux et pensifs entre les protagonistes, le soir à la veillée ou au coin d'une taverne...100 pages de bonheur !

"Moi, Denysot-le-clerc, dit le Hachis et Spencer Five, ramassé deux mois devant dans le clos des Riceys, non point saoûl et nu comme on l'a dit mais vaillant sur la vigne et bien armé du baston, en défense, épargné ; je vis des femmes s'effondrer dans les fossés, des hommes courir, l'éclat des faucilles. Nos chevaux qui piétinaient la terre, frappaient et frappaient à coups redoublés. Je vis l'effroi sur le visage des fuyards qui trouvaient la porte close, la herse dressée devant eux leur barrant tout refuge. Pissaient et chiaient de trouille en appelant Baudricourt à ouvrir ! à ouvrir ! Ceux qui ne s'égaillèrent pas d'ailleurs furent pris en grand meslée avec les chevaux d'assault et tranchés roides - les eschielles posées sur leurs corps par-dessus la glace prise dans les fossés. Montèrent les piétons, dague aux deux poings, pendant que les archers arrosaient les remparts - mousche, mousche, mousche !
Le Bailly Baudricourt fit sonner les cloches, fit envoyer son élite casquée, ses long bow pris aux Angloys et les porteurs de hallebarde. Iceulx culbutèrent quelque eschielle mais la piétaille était dans la place, taillait de taille, piquait de pointe et moulinait à plain bras. Hamée ! hamée ! Baudricourt haut et court ! Pendu par la gorge !"

"N'eussent été les ordres du bastard, on les eût arsés sur le champ. Ni les vieillards ni les enfants n'en réchappaient. Il y en avait dès lors une bonne XIIzaine dans le puits, jetés là comme des balles de foin, si légers. On les entendait crier du fond, puis de moins en moins, puis plus du tout après qu'y soit précipité quelque moellon."

"A la mi nuit, par décision commune et unanime, il fut arrêté qu'atout gens de Chaumont, les sept samouraïs, capitaines désignés, mèneraient résistance pleine et entière à tout envahisseur que soit bastard ou aultre et ville tiendraient. Ainsi fut-il dit, très solennellement, et scellé par jurement, ce jour cinq de septembre mil quatre cent trente sept."
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C'est bien bel histoyre que nous chante le trobar Minard. Et dame, elle empile le vray, le fault, le hors temps et le merveilleux, avec force horions et grands navrements. Sans qu'on souffre la soif tant les muids de Gevrey item ceulx de Chambertin défilent heureusement et prestement. Les sept samouraïs en terre de Bourgogne, il faut clamer bien haut que ses oeilz n'appréhendent point la froidure. Dans cette aventure, mon compaing préféré est Vipère d'une toise, parentèle de Li Kui dit le Tourbillon Noir et ayant le même goût pour le garbouil. J'en sors ravi et tout esbaudi. Mon avis : Sus au bastard et à ses sbires, for ever !
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« le dix décembre mil quatre cens trente sept, les paysans entendirent un galop sourd monter dans les plaines et traverser les blés… » Denysot-le-clerc, dit le Hachis et Spencer Five a retranscrit pour nous les méfaits du Bastard et l'aventure d'une compagnie de héros qui s'opposèrent à sa puissance. le récit de l'équipée d'Enguerrand, Brucelet, Vipère-d'une-toise, raconté dans une langue vive et nette, se réclame des sept samouraïs et rivalise en rythme avec les meilleurs films hongkongais. Voici donc un roman frais et cinématographique à lire avec gloutonnerie.
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Le meilleur roman de kung-fu médiéval au monde!
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