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Citations sur Faillir être flingué (89)

Il sentait le temps peser sur son corps, mais plus qu'avant, il avait le goût des saisons, de leur succession et de ce que chacune mettait en branle et qui était toujours la vie, sous une forme nouvelle.
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On ne pouvait donc rien retrouver dans ce monde, ni personne, sans qu'une perte vienne aussitôt poindre son nez.
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Sally et Arcadia s’étaient entendues sur une nouvelle forme d’intervention musicale. D’un commun accord, elles avaient renoncé aux concerts qui mettaient tout le monde à feu et à sang et laissaient ensuite le saloon plus flasque qu’une baudruche essoufflée. Elles avaient opté pour une petite routine rassurante, cravachée de temps en temps selon les circonstances. Arcie se plaçait directement derrière son armoire en fond de salle et accompagnait le choc des verres et la confusion des conversations par des moulins bien huilés que personne ne semblait entendre mais qui faisaient tranquillement picoler tout le monde. Elle suivait les humeurs de la salle, en les contrant ou en les accentuant selon sa complexion du moment, et soulignait les entrées et les sorties qui devaient l’être. Quelques-uns avaient leur thème à eux. Le défilé des putes à l’ouverture était une petite marche bien enlevée avec de grossiers dérapages, et le gong de fin, une pluie rafraîchissante pour les crânes endormis ou bouillonnants. Quand elle voyait entrer son sauveur d’archet, Arcadia ne manquait jamais de le saluer en jouant une transposition de son cri de guerre qui faisait sursauter les âmes sensibles et dévier quelques trajectoires de verres.
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La gorge de Josh s'était nouée quand il avait vu partir les bœufs. On ne pouvait donc rien retrouver dans ce monde, ni personne, sans qu'une perte vienne aussitôt poindre son nez. Le scalp de l'Indien, il l'avait jeté aux cochons. Ça ne lui avait rien rapporté, mais ça l'avait soulagé d'un poids. Parce que cent grammes de relique, il en avait fait l'expérience, peuvent à l'occasion écraser leur homme.
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"Sally le regarda dans les yeux et lui déclara d'une voix grave et chaude qui pouvait augurer du pire comme du meilleur:
- Et pourquoi pas, tu commences à m'intéresser, cow boy."

"- Qui est venu ici avec le hongre pommelé qui est attaché dehors? (...)
- Et pourquoi, c'est le tien?
- Précisément, répondit Bird dont la main droite se crispa involontairement sur la crosse du fusil."
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Il sourit en pensant qu’il lui suffisait d’avancer pour s’enrichir. D’avancer et de se baisser de temps en temps. Il décida d’en faire sa ligne de conduite et reprit son chemin le cœur léger. Il sifflait en chevauchant.
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La bourse de plumes était le seul bagage qu'il s'était autorisé depuis qu'il avait jeté sa mallette de cuir dans le brasier où brûlaient les corps des hommes, des femmes et des enfants qu'il avait tués. Il s'était juré devant le premier nid qu'il avait observé après sa renaissance, que la connaissance des oiseaux serait la seule science à laquelle il s'adonnerait pour le reste de sa vie. La collecte des contes, le seul passe-temps. Il avait fait serment de ne plus jamais approcher ses mains d'une lancette ou d'une seringue, ni son esprit d'une plaie. Ce savoir blanc dont il s'était fait le passeur et qui avait provoqué tant de mal autour de lui, il l'avait jeté dans les flammes. Avec le désir de domination qui le sous-tendait et dont il ne s'était pas douté avant de décimer un village entier et de voir de ses yeux vivants, les corps gonflés et souffrants de ceux qu'il avait voulu sauver, détruits par ses soins. Des corps qui, la veille, étaient pleins de santé.
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Quand il revint, Josh était allongé sur un lit de camp à peine taché et bordé jusqu’au menton dans une couverture de bonne laine. Il était pâle et agité. Cristophia informa Zébulon qu’il trouverait dans la grand-rue un barbier qui savait s’y prendre avec les plaies et qu’en cas d’échec, il ne lui resterait qu’à tenter le diable avec les herbes d’une métisse canadienne qui passait en ville les jours de marché. Zeb remercia et paya le supplément en se demandant pour quelles raisons au juste il s’était chargé de cet homme blessé aux trois quarts délirant alors qu’il n’aurait pas levé le petit doigt pour sauver la moitié du vieux continent. Et pendant qu’il y était, il se remit en route à la recherche du barbier.
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Jeffrey marchait à grands pas et repassait dans son esprit les objets indiens qu'il avait vus à l'occasion de la veillée funèbre et des préparatifs de l'attaque. Les bols peints, les bâtons ornés de perles, d'os, d'écus. Les coffres rutilants, les jambières brodées, les capes polychromes. Les panières, les sacs de peau, l'osier. Il y avait une âme dans chacune des choses façonnées par leurs mains,et assez de raffinements pour témoigner de la liberté sans effrayer les Blancs. Brad était persuadé qu'il était possible de développer un autre mode de relation que la guerre entre les deux mondes.
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