AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 73 notes
5
13 avis
4
7 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Passant devant les Éditions du Tripode, lors d'un Salon du livre à Paris, je me suis laissée tenter par l'achat de ce livre dont j'avais entendu parler. L'étude des langues fait partie de mon quotidien, de façon personnelle mais aussi conjugale puisque depuis quelques décennies je partage la vie d'un linguiste chevronné et reconnu. J'espérais donc un travail intéressant, utile, enrichissant, et qui - de surcroît - m'amènerait à cette « poésie » annoncée par le titre.

Quelle déception ! Malgré l'évident travail fourni par l'auteur, je ne trouve qu'un fatras d'évocations succinctes de langues venues de tous les horizons, avec, quand même, un fil conducteur mais si ténu qu'on le perd très vite. Je trouve une accumulation superficielle d'observations ponctuelles sur des langues, un certain nombre d'enfonçages de portes ouvertes (Ah ! la notion de genre en français!!) et, de temps à autre, une remarque intéressante qui mériterait qu'on la retienne.

Manifestement, l'auteur s'amuse à ce procédé, mêle un humour assez condescendant à son propos mais, franchement, n'apporte pas grand-chose d'essentiel. On a surtout l'impression qu'il se fait plaisir !

Il vaut tout de même mieux avoir quelques connaissances en linguistique pour lire cet ouvrage, quoi qu'en disent critiques et lecteurs de sites consacrés aux livres. Faute de quoi, on risque de s ‘ennuyer ferme, voire de décrocher rapidement. Sans compter qu'on n'aura aucun point de vue à opposer aux fortes considérations de l'auteur, spécialiste de basque et d'estonien , notamment sur les “ vrais ” linguistes tels Chomsky (avec sa recherche de métalangue universelle) qu'il traite un peu par-dessous la jambe...

Bon, on peut s'amuser aux noms tarabiscotés de langues à peu près inconnues, rire des tentatives difficiles de classification des langues, sourire aux imprononçables phonèmes, s'intéresser à certains morceaux de phrases qui évoquent un vécu local. Il n'en reste pas moins que ce livre, rédigé par un collectionneur émérite de “ grammaires ”, relève essentiellement du catalogue, demande une lecture double à chaque page puisqu'il est l'adepte du culte de la “ note de bas de page ”, parfois plus volumineuse que le texte lui-même. On aurait aimé , pour pouvoir dire qu'il s'agit là d'un essai de vulgarisation, un corpus plus riche, retraçant des éléments de vie quotidienne, des remarques sue les sociétés citées, voire des photos, des cartes ( la carte à peine esquissée de l'expansion des langues austronésiennes n'apporte pas grand-chose), que sais-je! de quoi nourrir l'appétit à peine stimulé par un apéritif très frustrant! Monsieur le professeur, bref, on vous aurait aimé plus didactique, plus convainquant!

Vous avez des comptes à régler avec l'espéranto et ses défenseurs (je viens de lire une réaction outrée d'un espérantiste!), avec certains linguistes reconnus tandis que vous en vantez d'autres fort peu prisés dans le milieu (je ne ferai pas le plaisir de les citer!). Quant à la bibliographie, limitée à douze spécialistes, comment ne pas la trouver bien insuffisante?

Les notes de bas de pages sont nettement plus intéressantes que le texte lui-même. Quant aux phrases citées le long des pages, elles m'auraient bien plu si elles avaient restitué des proverbes, par exemple, (je n'en trouve qu'un) en lieu et place de phrases usuelles.

Et si on avait pu appeler France Cloarec-Heiss de son vrai prénom, au lieu de Florence (joli, mais ce n'est pas elle, on se connaît depuis longtemps!)...

Et, une question : pourquoi diable faut-il écrire, de nombreuses fois et en caractères gras avec police grandissime : les éditions DE GRUYTER- MOUTON ? Est-ce le fruit d'un pari ? Ou comme sur les stades, la promotion du sponsor ? Juste une rigolade de plus ?

Enfin, ce qui manque à ce livre, c'est la bande-son ! On aimerait entendre les clics, le sifflement, le « trill bilabial » valant consonne etc. mais là, j'en demande peut-être beaucoup !

Au final, donc, une curiosité, sans plus.

Tout de même, un grand merci à J-P Minaudier pour sa traduction de l'estonien du livre « L'homme qui savait la langue des serpents » d'Andrus Kivirähk, livre que j'avais adoré.
Commenter  J’apprécie          84


Lecteurs (204) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
853 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}