La Dame des émirats

Vous savez très bien pleurer quand il le faut, rougir quand il le faut, vous tromperiez n’importe qui avec vos airs d’écolière ! Belle écolière ! Qui vole et ment comme elle respire !

Ce n’est pas parce qu’on a souffert de son enfance qu’on est obligé de la traîner sans cesse après soi.

J’ai autre chose à faire qu’essayer de rendre bon moral à des écervelées qui se sont donné des bâtons pour se faire battre ! On ne dessine pas des trucs de ce genre quand on veut garder sa situation, ou du moins on évite de les laisser traîner. Je n’ai pas pour mission de raccommoder ce qui est cassé.

Quand on commence à glisser sur la pente, qui peut dire où on s’arrêtera !

Les êtres ne sont pas simples ! Il n’y a pas les bons d’un côté, les méchants de l’autre. Nous sommes un mélange de défauts et de qualités, de bête et d’ange. C’est cela que j’ai voulu vous faire comprendre en vous racontant cette histoire. Et qu’il n’y a pas d’exception, pas une, vous entendez ? Tout se paie, tout se monnaye, dans le monde où nous vivons !

Il y a beaucoup de pétrole sous le sable de ces pays-là ! Le conseiller financier du sultan, un Anglais du nom de Philip Howard, était censé arbitrer le match. En fait, il était acquis à l’une des deux sociétés mais le concurrent évincé s’en doutait. Il l’avait laissé entendre et n’était pas le seul à soupçonner l’honnêteté d’Howard. Mais Howard a la chance d’avoir pour femme une des plus belles créatures que j’aie rencontrées. Helen, un prénom prédestiné ! Sa beauté arrangeait souvent pas mal de choses. Il faut croire que cette fois-là, elle n’avait pas suffi à désarmer la méfiance du concurrent.

Par le canal des affaires et du pétrole spécialement, on obtient à peu près tout ce que l’on désire.

Par moments je l’adore au point que s’il me demandait de partir avec lui je quitterais toute séance tenante sans hésiter. A d’autres, je peux bien te le dire, il me fait presque peur. Comme si j’avais devant moi un Andréï inconnu et terriblement inquiétant.

Les femmes sont de petits animaux très rusés.

Elle avait l’impression de se mouvoir dans un monde fantomatique où tout semblait flotter comme dans ces rêves que l’on fait parfois, où l’on marche de façon aérienne, en longs pas élastiques, avec un corps dénué de pesanteur.