Fabio Mitchelli fait partie de ma liste d'auteurs préférés. Chacun de ses romans est synonyme pour moi de plaisir littéraire absolu. Avoir pu découvrir celui-ci en avant-première par le biais de NetGalley a été un vrai bonheur !
Et pourtant…dévoré en 48 heures (moyenne générale de durée de vie sous mes yeux des romans de Fabio…), mon avis reste néanmoins mitigé.
Il est vrai qu'avec Fabio, je suis habituée aux serial killers ultra violents, or ici, nada. le serial killer, ce sont les jeux vidéos et l'addiction qui peut en découler. Ce sujet est vraiment pile dans l'actualité, avec la jeune génération qui a du mal à garder la tête hors de l'eau, entre délinquance, drogue et jeux vidéos qui ont tendance à les couper de toute réalité, et dont l'ultraviolence ne se cantonne malheureusement plus au jeu en lui-même.
Comme toujours, le travail de documentation et de recherche à dû être considérable et cela se ressent tout au long de la lecture. Fabio creuse la théorie selon laquelle les jeux vidéo, offrant souvent des contenus violents et dans lesquels les joueurs sont acteurs et pas seulement spectateurs, sont la cause de la violence perpétrée hors du jeu. Les évolutions techniques permettent de rendre totale l'immersion au cours du jeu. le geek incarne le personnage, il porte l'arme comme s'il l'actionnait lui-même. Cela vous fait peur ? A moi aussi ! N'étant pas joueuse du tout, je n'imaginais pas tout cela !
Jusqu'où cette spirale infernale pourrait nous mener ? Quels sont les risques d'une telle banalisation de la violence ?
L'écriture de Fabio est toujours aussi acérée et incisive, il s'amuse avec le lecteur, la frontière entre le jeu et la réalité est toujours très ténue, à plusieurs reprises je me suis demandée où j'étais ! le rythme imposé est vertigineux, la construction alternant les chapitres dévoilant les états d'âme et les aventures de chaque protagoniste y est pour quelque chose.
Les personnages, par contre, m'ont vraiment posé soucis…Je n'ai pas accroché, je n'ai pas réussi à ressentir de l'empathie pour eux. Kévin et Sofiane. Cela vous rappelle certainement le drame d'Echirolles. Fabio leur fait un hommage émouvant, mais du coup, pour moi, Kévin et Sofiane, c'est Echirolles et rien d'autre. J'ai eu beaucoup de mal à ne pas faire l'amalgame avec les personnages du roman.
La bande son proposée matche et se fond totalement dans les lignes, nous mettant totalement dans l'ambiance. Je trouve que c'est le petit plus qui permet au lecteur de s'immerger complètement dans sa lecture. J'adore les auteurs qui conseillent une playlist !
Le final laisse un goût amer en bouche. L'apocalypse, finalement, c'est quoi ? Quelle sera notre apocalypse ? Celle proposée ici glace le sang et n'est finalement pas si utopique que cela, loin de là.
Une lecture en demi-teinte, mais cela n'est que mon avis personnel. En toute honnêteté, je vous confie mon ressenti : la plume de Fabio est exceptionnelle, ses romans deviennent de plus en plus aboutis après chaque nouveau bébé, mais voilà, le sujet abordé ici ne m'a pas transcendée.
Je remercie les Éditions French Pulp et NetGalley pour cette lecture.