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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« L'éducation est devenue une distraction, et la distraction un fléau. Les jeunes adolescents, ivres de leur journées alcoolisées et du sang versé virtuellement, sont à présent las, fatigués. Ils s'effondrent sur le canapé. (...) Fascinés, éblouis, les yeux dans le vague, ils ne pensent pas, ils ressentent la bestialité qui les a habités et qui s'est imprimés au plus profond de leur cortex cérébral. le feu d'artifice neuronal dont ils se sont délectés n'a pas fini de cheminer, de creuser des sillons de violences dans chaque hémisphère de leur cervelle. L'écran du téléviseur diffuse une lueur bleutée sur leurs visages épuisés, imprime un masque invisible : celui de l'obsession, de la convoitise et de la vengeance. »

La grande originalité de ce thriller n'est pas en soi de s'emparer de la thématique des conséquences tragiques dans la vie réelle de l'ultra-violence de certains jeux video en ligne mais d'être tout entier une dénonciation quasi moralisatrice. Tout est fait ici réfléchir sur les dérives de notre société contemporaine qui a perdu pied et failli à éduquer.

Pour une fois, Fabio M. Mitchelli délaisse ces habituels serial killers solitaires. Ou plutôt, si. Là, le serial killer est en fait un wargame ultra-violent, ultra-réaliste, qui plonge le joueur dans une addiction et une immersion impossibles à déconnecter. Pour ancrer sa démonstration dans le réel, de très nombreuses références «  documentaires » sont insérées entre les chapitres. Procédé très efficace qui glace le lecteur, rajoute une couche au récit en lui-même déjà terrifiant : articles de presse, rapports de l'ONU, citations judicieusement choisies ... tout concourt à mettre le cerveau en ébullition. J'ai été particulièrement saisie de découvrir qu'il était possible d'imprimer en 3D des armes à feu en thermoplastique, chez soi, sans aucun contrôle. Aux Etats-Unis, un tribunal fédéral a bloqué in extremis le libre accès aux plans d'armes le 1er août 2018 !

Même si la thématique ne m'a pas passionné au sens strict, je me suis faite baladée par la construction très intelligente de ce roman, avec une habile bascule à mi – parcours qui éclaire des premiers chapitres souvent déroutants dévoilant les états d'âme des protagonistes sans qu'on sache si on est dans la réalité ou la fiction du jeu vidéo. L'action reprend le dessus par la suite et une fois que tu as bien compris où l'auteur veut te mener, tu fonces avec plaisir tout en gardant ton cerveau vigilant et prêt à s'indigner.
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Un avis mitigé sur ce roman sur les dérives du virtuel et une jeunesse violente et décadente, sans âme.

Après une première partie un peu rébarbative et trop longue à mon goût, j'ai pu un peu plus apprécier cette lecture, même si je préfère quand on parle de choses positives plutôt que de donner de mauvaises idées à une jeunesse décadente, une génération perdue et perdante qui n'en a pas besoin...
Dans ce livre, l'auteur nous sert l'étude d'une société en perdition, où la violence est constante parmi les jeunes noyés entre réalité et virtuel.

La qualité de la plume est là, le contenu un peu trop répétitif à mon goût, même si l'auteur se rattrape en seconde partie avec une intrigue qui bouge enfin et évolue.
Par contre, il faut aimer les romans défaitistes, sombres et tristes car rien dans cette histoire ne laisse percer un soupçon d'espoir.
C'est ce que je regrette car c'est aussi ce que je reproche aux médias : de surfer sur le sensationnel, le glauque, pour faire parler d'eux et par effet rebond, d'instaurer une ambiance de peur et de tristesse auprès de la population.
Là, c'est pareil. Plutôt que montrer les bonnes choses, on a droit aux pires clichés d'une jeunesse qui part en vrille totalement, engluée dans le virtuel, une violence décrédibilisée à cause de jeux vidéos hyper violents auxquels ils ont accès trop jeunes notamment.
De meurtres en meurtres, de règlements de compte en règlements de compte, de manipulation en manipulation, on avance dans cette histoire, à éviter pour ceux qui n'aiment pas les histoires négatives qui plombent le moral.

Un avis en demi-teinte donc, malgré une belle plume.
Lien : http://cocomilady2.revolublo..
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Une lecture assez étrange avec ce bouquin, j'aime beaucoup les écrits de Fabio Mitchelli mais il est vrai qu'ici c'est plutôt difficile de décerné les vrais faits de ce qui se passe dans le jeux.

J'ai cependant beaucoup aimé le thème de ce récit et les choses que l'on y apprend notamment sur les impressions en 3 d'et dans les vrais rapports mentionnés dans ce récit.

Je referme ce livre ce jour après qu'il y ai eu une nouvelle fusillade aux Etats-Unis et cela fait froid dans le dos, on y apprend également beaucoup sur ce que les concepteurs de jeux vidéos veulent mettre en place (ressenti de la sensation de chaud ou de froid, de la douleur suivant l'endroit ou l'on est touché dans le jeux).

Une lecture qui fait forcément vraiment réfléchir mais ou la construction est un peu compliqué à suivre. En tout cas le nombre de page plutôt court permet la lecture à un rythme addictif (tous comme le sujet de celui-ci en somme)
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Dans « Apocalypse transferts », Fabio M. Mitchelli nous livre un bien curieux récit de par sa construction et ses personnages. Ainsi, j'ai été au départ déstabilisée par l'histoire hors des chemins classiques.

Cet auteur, justement, est quelqu'un qui ose des intrigues particulières sans se préoccuper des modes du monde de l'édition. En ce sens, il est à part dans le polar français. Bien sûr, cela veut dire qu'il ne peut pas plaire à tout le monde. Pour ma part ce n'est pas le roman que je préfère de Fabio M. Mitchelli car les personnages ne m'ont pas vraiment touchée. Et pourtant, évidemment, de nombreuses qualités sont présentes dans « Apocalypse transferts ».

J'ai apprécié, comme dans ses précédents polars, les références autours du cinéma et de la culture pop en général. Fabio M. Mitchelli est sans conteste un écrivain très cultivé et rien n'est inepte dans ses propos. Il sait manier la dérision au bon moment pour faire rebondir son intrigue. Avec lui, on est entre de bonnes mains !

« Il ne veut plus mettre sa vie en danger ou être contraint à prendre des décisions catastrophiques comme il a pu le faire par le passé. Il doit résoudre, interpréter, déchiffrer, c'est comme cela qu'il conçoit son métier de flic depuis le drame. Terminé le théâtre des opérations, terminé les interventions musclées aux côtés de la BRI ou du GIPN. Il estime que son rôle de flic à la Schwarzy ou à la Bruce Willis est terminé. Piège de cristal, ce n'est plus pour lui. »

Le style est très visuel et symbolique à la fois car il parvient à jongler avec les mots du marasme et de la noirceur afin de faire ressentir la détresse de ses protagonistes. L'humour est incisif dans les dialogues et dans les réflexions de chacun d'entre eux.

« Melissa Delgado dévisage silencieusement le capitaine Alexandria. Elle ouvre grand les yeux, comme si elle venait de voir filer la comète de Halley, bien consciente qu'elle ne la reverrait pas avant au moins soixante-quinze ans. »

Le sujet tournant autour des jeux vidéos violents est maîtrisé. le message sur les dangers de l'addiction est bien clair. Mais là où le roman m'a moins accrochée c'est que ces propos sur les jeux virtuels sont trop répétitifs. le discours de l'auteur est certes très pertinent mais revient trop souvent.



Ce n'est que dans la seconde partie que l'histoire devient plus palpitante. C'est alors que les personnages prennent toute leur ampleur. Dans cette dernière partie j'ai beaucoup aimé le côté sombre mis au service de l'action. Chaque élément est placé et les protagonistes sont susceptibles d'appuyer sur la gâchette. Et tout devient explosif. L'auteur nous montre à la fin du livre que la nature humaine est souvent désespérante.

« Apocalypse transferts» renferme de grandes qualités et j'ai ressenti que l'auteur a mis beaucoup de sa sensibilité dans l'histoire. La façon dont les paragraphes se succèdent plaira à plus d'un lecteur ! Néanmoins pour ma part, j'aurais voulu que l'intrigue décolle un peu plus tôt. J'attends le roman suivant pour savoir ce que Fabio M. Mitchelli nous réservera encore une fois comme originalité.
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Fabio Mitchelli fait partie de ma liste d'auteurs préférés. Chacun de ses romans est synonyme pour moi de plaisir littéraire absolu. Avoir pu découvrir celui-ci en avant-première par le biais de NetGalley a été un vrai bonheur !

Et pourtant…dévoré en 48 heures (moyenne générale de durée de vie sous mes yeux des romans de Fabio…), mon avis reste néanmoins mitigé.

Il est vrai qu'avec Fabio, je suis habituée aux serial killers ultra violents, or ici, nada. le serial killer, ce sont les jeux vidéos et l'addiction qui peut en découler. Ce sujet est vraiment pile dans l'actualité, avec la jeune génération qui a du mal à garder la tête hors de l'eau, entre délinquance, drogue et jeux vidéos qui ont tendance à les couper de toute réalité, et dont l'ultraviolence ne se cantonne malheureusement plus au jeu en lui-même.

Comme toujours, le travail de documentation et de recherche à dû être considérable et cela se ressent tout au long de la lecture. Fabio creuse la théorie selon laquelle les jeux vidéo, offrant souvent des contenus violents et dans lesquels les joueurs sont acteurs et pas seulement spectateurs, sont la cause de la violence perpétrée hors du jeu. Les évolutions techniques permettent de rendre totale l'immersion au cours du jeu. le geek incarne le personnage, il porte l'arme comme s'il l'actionnait lui-même. Cela vous fait peur ? A moi aussi ! N'étant pas joueuse du tout, je n'imaginais pas tout cela !

Jusqu'où cette spirale infernale pourrait nous mener ? Quels sont les risques d'une telle banalisation de la violence ?

L'écriture de Fabio est toujours aussi acérée et incisive, il s'amuse avec le lecteur, la frontière entre le jeu et la réalité est toujours très ténue, à plusieurs reprises je me suis demandée où j'étais ! le rythme imposé est vertigineux, la construction alternant les chapitres dévoilant les états d'âme et les aventures de chaque protagoniste y est pour quelque chose.

Les personnages, par contre, m'ont vraiment posé soucis…Je n'ai pas accroché, je n'ai pas réussi à ressentir de l'empathie pour eux. Kévin et Sofiane. Cela vous rappelle certainement le drame d'Echirolles. Fabio leur fait un hommage émouvant, mais du coup, pour moi, Kévin et Sofiane, c'est Echirolles et rien d'autre. J'ai eu beaucoup de mal à ne pas faire l'amalgame avec les personnages du roman.

La bande son proposée matche et se fond totalement dans les lignes, nous mettant totalement dans l'ambiance. Je trouve que c'est le petit plus qui permet au lecteur de s'immerger complètement dans sa lecture. J'adore les auteurs qui conseillent une playlist !

Le final laisse un goût amer en bouche. L'apocalypse, finalement, c'est quoi ? Quelle sera notre apocalypse ? Celle proposée ici glace le sang et n'est finalement pas si utopique que cela, loin de là.

Une lecture en demi-teinte, mais cela n'est que mon avis personnel. En toute honnêteté, je vous confie mon ressenti : la plume de Fabio est exceptionnelle, ses romans deviennent de plus en plus aboutis après chaque nouveau bébé, mais voilà, le sujet abordé ici ne m'a pas transcendée.

Je remercie les Éditions French Pulp et NetGalley pour cette lecture.
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