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Citations sur La mauvaise vie (23)

Ma mère disait à ses amies qu'elle était soulagée que j'aie pu l'oublier sans trop de mal ; elles lui répondaient que c'est le privilège de l'enfance, cette capacité à pouvoir se consoler si vite. Les enfants ne se consolent jamais vite de s'être sentis abandonnés par une femme gentille ; ils font seulement leur premier pas vers la mort et ça leur fait peur.
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Le truc le plus moche qui est enraciné au coeur de cette histoire c'est le mépris; celui du garçon pour le type qui le paye, celui du type qui paye à l'égard du garçon, celui des gens pour ce genre de transaction qui paraît déplaisante à presque tout le monde. (...) le mépris protège le garçon qui se croit indemne, il flatte le désir de puissance du client, il permet à chacun de rejouer indéfiniment tous les rôles de l'humiliation et de la honte.
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Je le regrette un peu, et vous aussi peut-être maintenant, mais j'ai appris à ne plus rêver aux réunions idéales; les parents divorcent, des amis se séparent, certains ne s'entendront jamais; cela ne diminue en rien la force des sentiments que j'éprouve pour chacun d'eux.
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Ces lacunes dans le rapport que j'entretiens avec la réalité s'expliquent sans doute par la peur que j'éprouvais enfant en appréhendant le monde extérieur et l'avenir, une peur que j'ai globalement surmontée mais qui a laissé des traces en m'incitant à ignorer ce qui est inquiétant, ce qui menace ma sensibilité et mon équilibre.
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L'autobiographie la plus juste n'est-elle pas celle de la vie qu'on aurait dû mener ?
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La passion est une maladie sournoise, elle excite les élans de pureté et d’angélisme et les pulsions de revanche et de traîtrise.
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"Je m'attendais sans cesse à des crises de de révoltes et de rage qui ne venaient pas ; sa détresse l'avait enfoncé bien plus loin que la colère et il ne lui restait que les larmes, le repliement et le silence."


"Ceux que j'ai croisés et que je n'ai pas oubliés. Ce fut parfois l'affaire d'un instant ou de quelques jours tout au plus, et depuis ils n'ont pas cessés de m'accompagner sans le savoir. Certains n'ont même pas remarqué ma présence, d'autres ont échangé quelques mots avec moi sans imaginer l'effet qu'ils me faisaient, quelqu'uns ont senti quelque chose et on poursuivit leur chemin sans y attacher grande importance. Ils m'ont tous laissé un éclair qui ne s'éteint pas, un sentiment violent de perte et de nostalgie, un désir en rêve qui flambe encore. (...) Je voudrais tous les noter ceux que j'ai côtoyé durant des mois en les ignorant et qui se sont révélés soudain par un regard, un sourire, une phrase que nous avons échangé par hasard et que si ont laissé une empreinte si légère que je pensais quand même les avoir oubliés. Il y a peut-être aussi qui se souviennent de moi, comme je me souviens d'eux, ils ne me l'ont jamais fait savoir. J'inscris leurs noms comme on envoie une bouteille à la mer."

"Le lien demeurait aussi solide qu'avant. Ça passait par de petits riens, son sourire quand j'entrais dans la cuisine (...) une même manière de vivre le rythme des journées, l'harmonie des habitudes, de franches rigolades puisque nous partagions le même esprit de dérision."
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Comme on le dit pour les drogues dures, je n’ai jamais tout à fait retrouvé le choc ineffable de la première fois, mais c’est sans importance car la vague qui me porte est bien plus puissante que la relative diminution d’intensité qu’entraîne l’accoutumance. Je me traite à l’alcool, une légère brume entretient la compulsion et il y a toujours un garçon que je n’avais pas encore remarqué. Je n’éprouve jamais de vraie déception
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On s’intéresse forcément à la vie privée des gens qu’on aime en secret et on remarque des détails, des indices auxquels personne ne fait attention.
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La solution Maghreb n’existe pas ; l’échange paraît facile, plutôt frustre, ce qui n’est pas forcément déplaisant, mais la transgression est absente, on sert de femme de remplacement et de livret de Caisse d’épargne ; les beaux gosses arrivent comme au sport et pour financer l’électroménager de leur futur mariage avec la cousine choisie par leur mère. De vieilles folles compulsives y trouvent leur avantage, il peut y avoir de l’amusement, et même des sentiments mais on ne tarde pas à comprendre que ce sont les familles qui mènent le jeu et gagnent à tous les coups. Quand on s’attache il n’y a pas d’autre solution que de changer de camp ; on devient grand frère, protecteur, ami fidèle, arbitre des conflits, parrain des études et concessionnaire en mobylettes et réfrigérateurs. On s’y résigne sans trop de mal en se disant que c’est une autre sorte d’amour qui circule entre les êtres, malgré tout.
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