Shuna, jeune prince d'une contrée balayée par les vents où la vie est rude et vraisemblablement sans espoir d'amélioration, se lance en quête d'une graine miraculeuse. Contre l'avis de tous, il part vers l'Ouest, chevauchant son fidèle yakkuru.
Son chemin sera semé d'embûches, de défis et de choix déterminants avant de pouvoir enfin entrer sur la terre des anciens, d'où serait originaire la mystérieuse graine providentielle. Mais pourra-t-il seulement sortir vivant de ce périple ?
Adapté d'un conte tibétain, Miyazaki lui reste fidèle grâce à une narration simple, sans beaucoup de dialogues et à des personnages clairement définis. Il s'en écarte toutefois en poussant un peu plus loin les séquelles psychologiques que rapportent Shuna du pays des anciens et du rôle de Théa, la jeune esclave qui croise le chemin du jeune héros, véritable héroïne de ce récit.
J'ai évidemment aimé retrouver les thématiques chères à l'auteur et son trait, reconnaissable entre tous. Quel travail sublime, quel talent dans son maniement de l'aquarelle. D'autant que comme l'explique
Alex Dudok de Wit dans sa postface de l'oeuvre, il s'agit d'un récit illustré et non pas d'un manga, contrairement à Nausicäa, oeuvre majeure du même auteur de la période. Ecrit dans un moment charnière de l'impulsion créatrice de Miyazaki au début des années 80, il est particulièrement agréable de retrouver dans l'histoire et dans les illustrations le reflet de ses oeuvres futures.
Le Voyage de Shuna est une oeuvre majeure qu'il est étonnant de ne découvrir en français que maintenant, quarante ans après sa publication.