AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Poljack


Mon avis :
J'aurais pu titrer cette chronique : « Un polar AOC »…
En effet, quand l'auteur est un ponte de la maison Poulaga, ou du moins de l'une de ses succursales, on a la garantie que tous les ingrédients viennent du terroir. Ça sent le vécu jusque sous les aisselles des personnages ! Si Christophe Molmy ne les a pas croisés dans la réalité, toute ressemblance avec une personne existante ou ayant existé n'est sans doute pas complètement le fait du hasard ou de l'imagination du gars qui tient la plume.
Certes, Molmy n'est pas le premier enfant du sérail à appliquer sa connaissance du milieu et son expérience professionnelle à l'écriture d'un roman. Tous les dévoreurs de polars en ont certainement croisé d'autres, les exemples ne manquent pas : Arnaud Bassecourt, Olivier Norek, Hervé Jourdain (qui écrit en prose, bien sûr), Danielle Thiery, Christophe Guillaumot ou Laurent Bruno, par exemple. Ou encore Hugues Pagan et Jean-Marc Souvira, déjà chroniqués dans ces pages. Et j'en oublie sûrement… Tous ces auteurs ont un point commun : ils savent de quoi ils parlent et leurs romans ont un air d'hyperréalisme qui les distinguent immédiatement des polars purement d'imagination. Même de ceux qui collent le plus à la réalité. Leurs mots ne sonnent pas de la même façon. Peut-être leur plume est-elle du même métal que leur flingue ?
Si tous ont encore la boue du terrain collée aux semelles, chacun l'exprime à sa manière, avec sa propre sensibilité, et aucun ne ressemble à l'autre.
Christophe Molmy, parmi ceux que j'ai lus, est sans doute celui dont l'écriture serre au plus près les rapports entre les différents protagonistes, à travers des portraits très réalistes de ses personnages et de leurs rapports au sein d'un même groupe ou en interaction avec « l'extérieur ». Que ce soit au bureau pendant une réunion interservice, ou sur le terrain lors d'une planque, le lecteur a l'impression d'être assis aux côtés de ces flics, témoin direct de l'action. Ajoutez à cela une histoire solide, bien ancrée dans le présent, sans artifice ni recherche de suspense à tout prix, servi par une écriture vigoureuse qui puise son vocabulaire dans la rue et l'argot du métier, et vous obtenez un roman policier remarquablement juste, dont le ton n'est pas sans évoquer celui de la série télé « Engrenage ».
Une belle réussite, donc, pour ce polar aux cinq sélections littéraires.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}