Dans la voix de sa fille, c'est toujours le printemps.
Paris laisse pour le moment Mercedes Cruz aux bons soins d'un agent en uniforme et pénètre dans le bâtiment.Il est aussitôt assailli par l'odeur de la mort,par le parfum humide du lieu à l'abandon.Rapide examen des lieux:ampoules de crack,capotes usagées,débris de verre,emballages de fast-food.../...Les toiles d'araignées pendent en cascades épaisses dans tous les coins;le sol est jonché de cadavres d'insectes, d'excréments d'animaux, d' ossements minuscules.(p 105)
Paris sort un instant, soulagé de retrouver l'air glacé matinal. Il allume une cigarette et contemple le couloir extérieur qui dessert les portes rayées et mal en point du Dream-A-Dream Motel. Toutes pareilles. D'innombrables drames dissimulés derrière chacune d'elles. D'innombrables drames à venir.
Mais c’est l’aspect de la tête de l’homme qui glace le sang de Paris.
La tête est enveloppée dans du fil de fer barbelé.
La photo ressemble à un cliché de police standard pris sur le lieu du crime, mais ne porte aucune mention officielle. Les bords jaunis et les blancs légèrement brunis lui indiquent que la photo est ancienne. Quinze, vingt ans peut-être. Une adresse écrite à la main à l’encre bleue, figure dans le coin supérieur droit. Une adresse dans la Vingt-troisième Rue Est.
Paris retourne la photo et croit un instant à une illusion d’optique avant d’identifier ce qu’il découvre au dos.
C’est une phrase. Six mots manuscrits qui n’auraient pas du être écrits au dos de cette photo dans le bureau d’un mort, d’un homme qui ne respire plus depuis deux ans. Du fond de sa tombe glacée, Michael Ryan a écrit en rouge :
« Le mal engendre le mal, Fingers. »
Ça fait dix-huit ans qu’il monte les escaliers les plus sombres de la ville, qu’il descend dans les caves les plus humides, s’aventure dans les ruelles les plus menaçantes, évoluant parmi les habitants de la nuit les plus miséreux. De Fairfax à Old Brooklyn en passant par Collinwood et Hough. Ça lui a coûté son mariage et quelques millions de neurones imbibés d’alcool, mais l’adrénaline est toujours là, et son cœur bondit toujours dans sa poitrine quand il se retrouve devant une affaire. Le corps n’est peut-être plus ce qu’il tait, il a plus de mal qu’auparavant à courser un suspect, mails il met toujours une ferveur de jeune homme à jouer à ce jeu de crime et châtiment.
Paris repense à la cérémonie qui s'est déroulée dans cave de la vieille dame,et comme elle lui a paru décalée,violente et païenne.Il concède cependant en regardant autour de lui que le catholicisme a lui aussi ses rites,des cultes étranges que d'autres religions peuvent trouver dérangeants.(p374)
- (...) Oh, mon dieu ! Est-ce que ma question relevait du harcèlement sexuel ?
- Ca dépend... Voyons voir : qui à l'avantage ici ?
- Je dirais qu'on est à égalité. J'ai un stylo. Vous avez un flingue.
Putain, se dit Paris. Mignon. Nichons. Le livreur ! En une seule conversation. Il a l'impression que le sol vient de s'ouvrir sous ses pieds.
On s'y perd un peu dans les personnages . Parfois confus
Les actes de violence connaissent souvent un bref répit le lendemain de Noël.Si les gens sont prêts à s'entre-tuer pendant les fêtes et donnent tout ce qu'ils peuvent le soir du réveillon ou le jour de Noël,le 26 décembre,à midi, les couloirs du centre judiciaire sont souvent tranquilles.(p273)