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Quim Monzo, écrivain catalan, maître de la nouvelle... des mille et un crétins

Toutes les nouvelles commencent d'une manière banale, presque ordinaire. Mais et au fur et à mesure de la lecture, des évènements et des personnages vont changer la donne et la chute finale va vous surprendre. Comme ce fils qui va visiter son père dans une maison de retraite..Un personnage haut en couleur! (dévoilé à la fin) ou comme ce lecteur boulimique insomniaque qui trouve enfin quelques secondes le sommeil après l'orgasme sauf que sa femme ne l'entend pas de cette oreille...

On rit, on jubile, on trouve que l'auteur exagère, caricature mais c'est aussi pour masquer la peur de la maladie, la déchéance, la vieillesse : dans un service de gériatrie, un homme vexé que sa femme soit plus malade que lui va tout faire pour attirer l'attention des autres sur ses problèmes déambulatoires et respiratoires. On retrouve du Malade imaginaire de Molière à la sauce Quim Monzo. Manipulateur, il s'amuse à détourner les contes de fées : que penser du prince qui se retrouve crétin en prenant la place de sa belle au bois dormant.

Ces nouvelles percutantes sont très cyniques sur l'évolution des usages et des rapports sociaux. "Nostalgie" fait regretter à une mère de famille l'ancien temps où le petit écran nommé "télévision" rassemblait la famille. Dorénavant l'ordinateur est un plaisir solitaire. Quim Monzo continue sa critique acerbe de notre époque : "Au coeur de l'été" avec le temps des retrouvailles des familles et l'omniprésence des appareils photo numériques. Des petits clics et des grands flashs coupent la parole et détournent le regard.

Quim Monzo est un entomologiste du quotidien. Il sait capter les petits à cotés qui trahissent. Les petits gestes de la vie quotidienne en disent souvent très long sur les rapports du couple. "La fourchette" est un modèle du genre. Pendant une réception, une femme fait tomber sa fourchette et va subtiliser celle de son mari à son insu. "Le plaisir d'offrir" poursuit le but de rendre l'autre conforme à son idéal. "Shiatsu", une leçon de psychologie sociale, décrit tous ces groupes d'étudiants crétins qui, pour accueillir leurs hordes de semblables, lorgnent votre chaise et votre table...Restons stoïques!

L'écriture est vive, les phrases sont courtes, le rythme est percutant et la chute fait mouche.

Quim Monzo aborde par le rire et l'absurde les grandes et petites tragédies du quotidien et montre, à travers ses nouvelles, que nous sommes tous à notre manière les crétins des autres!

Un auteur de nouvelles à suivre..
.
ps : je suis le mille et unième crétins!

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Quim Monzo dit que "Mille crétins" est son livre le plus gai.

Eh! bien qu'est-ce que ça doit être les autres !!!

Car dans ces 18 nouvelles qui sont soi-disant traitées avec humour, je n'y ai pour ma part rien trouver qui m'amène ne serait-ce qu'un sourire.

Les 6 premières nouvelles je les ai trouvé complètement inintéressantes.

Heureusement les autres assez courtes à part "l'arrivée du printemps" un peu plus longue et qui ne traite absolument pas de choses légères comme on pourrait le penser ; montre "son humour corrosif et un usage anticonformiste des poncifs indémodables et des modes vite caduques".

" l'entaille" par exemple un gamin arrive dans sa classe blessé, et le maître lui fait une leçon de morale sur sa manière de se conduire et n'accorde aucun intérêt à sa blessure.

Celle que j'ai bien aimé n'en déplaise au puritain c'est :
"une nuit" sur le thème de la belle au bois dormant,
- un prince voit une jeune fille endormie, il l'embrasse doucement pour la réveiller, rien ne se passe,
- il devient plus pressant et lui prend la bouche plus sauvagement, rien ne se passe
- Il devient de plus en plus ardant et donne libre cours à la passion qui l'envahit, rien n'y fait
- Heureusement il n'y a personne pour l'observer alors il déboutonne le corsage de la jeune fille et lui suce les mamelons, toujours rien
- il se met à lui donner un baiser intime qu'aucune prince jusque là n'a donné à une princesse,
- puis ce qui suit va durer toute la nuit et au matin celui-ci s'endormira épuisé.

" quelques minutes plus tard, la fille ouvre les yeux, le contemple un instant - tellement mignon -, écarte son bras et se lève déconcertée. de quel rêve sort-elle ? Combien de temps y-a-t il qu'elle a fermé les yeux ?
Elle a beaucoup de mal à se rappeler quoi que ce soit, et elle s'éloigne peu à peu. le prince dort profondément, sans savoir que, lui, personne ne viendra jamais le réveiller".

Aucune autre de ses nouvelles n'a (je vous rassure peut-être !) cette légèreté et cette sensualité là.

Elles traitent principalement, de la douleur, de la vieillesse, de la mort, du désamour et des querelles mesquines.

Ecrivain Catalan qui a visiblement beaucoup de succès dans son pays.
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Cynique, drôle et tellement vrai... Quim Monzo écrit des nouvelles autour de non-événements, déconstruisant les codes, plus d'unité de temps, d'action ou de lieu... Génial.
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Les nouvelles sont de qualité inégale. Certaines sont très cocasses (une nuit), plus énigmatiques (Samedi) et d'autres plus ternes comme "Je regarde par la fenêtre". Malgré tout, c'est un recueil qui se lit avec plaisir et que je vous conseille.
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Mille et une crétineries du quotidien et nous voici embarqués dans un monde où peu d'individus, vous, moi ne pouvons parfois y échapper. Maintenant, reste à pointer du doigt ce qui nous semble plus crétins que nous...il y a toujours une faille plus ou moins grande où nous nous engouffrons par stupidité.
Là où se trouvent les crétins, la population croit que la présence d'un être de cette espèce porte bonheur à la famille.
Un livre qui remet chaque chose à sa place.


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M. Beneset : Un homme va voir son père dans sa maison de retraite. Celui-ci enfile des vêtements de femme, sans que personne ne s'en émeuve.

L'amour est éternel : un homme rencontre par hasard son ex-petite-amie et recommence une histoire avec elle, presque par pitié, car elle est gravement malade.

Samedi : une femme se débarasse de tout ce qui appartenait à son mari qu'on devine parti loin d'elle.

Voilà pour les trois premières nouvelles ; dans toutes, à partir d'une situation banale, Monzo part dans des digressions loufoques, irréelles ou oniriques. Ce qui devait se dérouler tranquillement, dérape et dérive bizarrement.

J'avoue une nette préférence pour les deux premières longues nouvelles et surtout pour la seconde partie du livre contenant les très courtes histoires, plus percutantes. Beau choix de la phrase en exergue de cette partie et signée Roland Topor (tirée de Alibi d'enfant) : "Maman, a dit le petit Serge en se réveillant, un monsieur est venu et il a fait pipi dans mon lit."

A découvrir, même si, comme dans quasiment tous les recueils de nouvelles, on n'accroche pas à toutes.
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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Deuxième tentative de trouver un intérêt à la lecture de ces nouvelles : deuxième échec.
Faussement décalé, franchement ennuyeux, vraiment un livre pour perdre son temps.
Allez oust, direction la boîte à livres de ma ville où il fera peut être un ou une heureuse !
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De très surprenantes nouvelles, pour certaines très drôles. Belle découverte
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J'ai bien apprécié ce recueil de nouvelles. On me parlait souvent de Quim Monzó comme le bout-en-train par excellence de la littérature catalane — et de fait j'apprécie beaucoup son humour (je pense à la nouvelle intitulée "Entaille" ou "Le sang du mois prochain"). du moins quand il en fait. Car ce serait mal le lire que de ne pas le prendre au sérieux; y compris lorsqu'il table sur des situations absurdes (avec par exemple la première nouvelle "Monsieur Beneset"). Monzó est un bon écrivain: là je pense particulièrement à sa nouvelle "Je regarde par la fenêtre" du livre, moment très touchant.
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