Le cri étranglé de Mrs. Raitliffe est aigu, sans artifice, comme celui d’un nouveau né. Le regret, le remords, la confusion, l’impatience, tout cela se mêle dans un hurlement étouffé à vous glacer le sang.
La solitude était sa place de parking, son studio meublé, la solitude était la différence qui avait marqué ses explorations aux confins jaunis de la mémoire, vers ses vingt ans et ses soûleries nocturnes et solitaires à New York ; vers son adolescence ; vers les humiliations subies par le bambin joufflu des photos ; vers la petite enfance, même, où la solitude était comme une langue étrangère, pareille à un rêve absent.
Ils utilisent un dialecte ésotérique composé d’excentricités idiomatiques, d’expressions et de tics de langage propres à cette tribu en voie de disparition, les puritains ancestraux, les occupants de ce continent depuis trois cent ans, le dialecte de la rectitude et de la vertu qui cache cependant tout un passé de honte et de regret, implicite dans les silences, la fréquentation des églises, les problèmes de boisson, de diction et de comportement.