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Critique de hellrick


La saga des « Danseurs de la fin des temps » de Michael Moorcock s'intéresse à une poignée d'hommes vivant à… « la fin des temps » (c'était facile à deviner !). Devenus pratiquement immortels, décadents et uniquement préoccupés de leurs plaisirs et de leurs divertissements, nos arrière-arrière-arrière-etc. descendants oisifs s'ennuient car, comme disait l'autre, « l'éternité c'est long, surtout vers la fin ». L'un d'entre eux, Jherek Carnelian, nouveau J.C. comme on en rencontre beaucoup chez Moorcock (Jerry Cornelius, Corum Jhaelen et, forcément, Jésus-Christ) décide donc de tomber amoureux. Il choisit comme élue Amelia Underwood, prude jeune femme de la fin du XIXème siècle et, bien sûr, tout ne sera pas simple. Après UNE CHALEUR VENUE D'AILLEURS, ce deuxième tome poursuit la série avec un retour de Jherek dans le Londres victorien où il retrouve sa promise. Il y rencontre également H.G. Wells, très intéressé par ce personnage semblant tout droit sorti de son roman LA MACHINE A EXPLORER LE TEMPS, des pirates extraterrestres et des guerrières nues venues du futur. Bref, c'est la pagaille !
Datant du milieu des 70's, LES TERRES CREUSES anticipe joyeusement le courant steampunk (dont la naissance « officielle » date du début des années 80). Notons cependant que les premiers exemples de ce sous-genre littéraire sont contemporains de la saga de Moorcock et s'inspirent tous de Wells : MORLOCK NIGHT de K.W. Jeter et LA MACHINE A EXPLORER L'ESPACE de Christopher Priest. le roman de Moorcock inaugure aussi la tradition du clin d'oeil, le mélange de faits et fictions et les rencontres entre personnages historiques et protagonistes imaginaires qui seront, par la suite, indissociables du steampunk.
LES TERRES CREUSES témoigne aussi d'un esprit libertaire, baba cool et hippie de la SF dans ses thématiques mais aussi dans sa manière de bousculer les conventions sans se prendre au sérieux. Car le roman reste essentiellement une comédie, avec ces scènes / gags variablement inspirés (une des réussites nous montre le héros confondant une bicyclette avec une machine temporelle) et même sa grosse bagarre finale complètement loufoque où ne manquent que les tartes à la crème.
L'essentiel repose donc sur le comique de situation et les dialogues décalés, parfois théâtraux, l'intrigue n'étant, évidemment, pas prioritaire quoique le romancier soigne sa romance par-delà les millénaires, seul point véritablement traité avec sérieux dans ce déluge de situations cocasses. Si le lecteur peut parfois penser que Moorcock tire sur la ficelle en se disant que les plus courtes sont les meilleurs, l'ensemble reste divertissant et offre 200 pages plaisantes et souvent amusantes, à déguster entre deux lectures plus exigeantes.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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