AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,33

sur 30 notes
5
2 avis
4
2 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il arrive parfois qu'un traducteur change le nom d'un oeuvre. C'est le cas ici. Je crie au génie pour cette liberté prise. Il n'est pas sans rappeler un célèbre roman…
Ce roman est une uchronie. L'auteur part du principe que ce sont les états confédérés qui ont battu l'union. À partir de là, les choses ont évolué partout dans le monde. Exit donc tout ce que l'on sait de notre histoire. Nous découvrons ma fois un monde qui se rapprocherait d'une utopie à quelque chose près. Les deux guerres mondiales n'ont jamais eu lieu. Les invertébrés cérébraux tel que Hitler / Himmler / Mussolini / Staline et consort n'ont jamais pu déformer l'humanité. Autre chose remarquable, les bombes atomiques et les centrales nucléaires sont elles aussi absentent du paysage. Tout cela serait remarquable si l'esclavage avait été aboli. La France, elle, est dirigée par Napoléon VI, ce qui m'a fait sourire. On apprendra plus tard que les juifs ont été décimés au début du siècle.
Nous suivons Hodgins McCormick Backmaker tout au long de sa jeunesse. Son grand-père était un militaire de l'union. Cette défaite a humilié sa famille. Destiné à devenir fermier ou travailleur manuel, il ne rêve qu'une chose : devenir instruit. Ses parents ne le comprennent pas. Il s'en fuit alors en direction de New-York en quête d'un avenir. Son salut viendra d'un voleur. Candide et naïf, il se fit détrousser. Dans son malheur, il rencontrera un homme qui lui changera à jamais son avenir.

Le début nous annonce qu'il se trouve 1877 bien après la guerre de Sécession. Pourtant, l'action se déroule dans les années 1930 à 1940. On comprend bien assez vite qu'il est en train de narrer ses mémoires. Ceux et celles qui auraient aimé lire une histoire autour de la grande guerre des États-Unis, risquent d'être décçu.
Hé bien moi, il n'en fut rien. Immergé directement dès le début, j'ai été bercé tout au long du récit. Hodgins est un jeune homme ambitieux et intelligent. J'ai découvert des personnages impressionnant. Parfois malhonnêtes, d'autre fois amicales. J'ai bien aimé les discussions philosophiques entre le personnage principal et Monsieur Enfandin. Ce dernier répondait par des métaphores et des tournures de phrases.
Ward Moore nous peint une Amérique noire et sombre. Les états du nord sont pauvres et ceux du sud typés racistes. Les routes sont peu fréquentables. Les villes les plus riches sont ceux de Richmond, Washington et Mexico. Quant à New-York, ce n'est qu'un immense taudis. J'ai été littéralement emporté vers un autre siècle et immergé dans ses descriptions. Autre chose, le génie Nicolas Tesla n'a pas vu le jour et l'utilisation courante de l'électricité n'existe pas. J'ai été ébahi lorsque j'ai lu, dans ce livre de 1955, que l'auteur ait décrit un tunnel construit sous la Manche entre la France et l'Angleterre.
Le livre aurait pu être découpé en deux parties. Peu après la moitié du roman, Hodgins quitte New-York pour rejoindre une communauté de scientifique. À partir de là, je trouve que le récit perd un peu de sa saveur. le personnage principal va découvrir les romances particulières.

C'est roman riche par sa narration, son histoire, son monde, ses intrigues politiques, ses complots et tout ceci sur seulement 248 pages. Et ces trente dernières pages sont juste exquise.
Après « Terre Brûlée » de John Christopher, je tombe sur une autre pépite oubliée. C'est pour cela que j'aime fouiner dans les librairies d'occasion. J'aime trouver ces livres exceptionnels qui ne sont plus édités. Je ne dis pas que ceux de nos jours sont moins bien, mais qu'il est bon de mettre en avant ces récits d'un autre temps.
Commenter  J’apprécie          247
Ce roman uchronique se passe dans un univers parallèle dans lequel les Etats du Sud, les confédérés, ont gagné la Guerre de Sécession devenue la Guerre d'Indépendance des Sudistes. L'auteur y retrace le parcours initiatique ou de formation d'une jeune homme dans les années 1930-1940 de cet univers, sa vie sentimentale compliquée avec bien des déboires, sa quête professionnelle qui se résume à lire le plus de livres possibles en particulier des livres d'histoire jusqu'à aboutir à une curieuse contre-société savante en marge de la société. Et c'est seulement au deux-tiers du roman qu'apparaît la machine à remonter le temps et l'opportunité de se rendre sur le champ de bataille de Gettysburg du 1er au 3 juillet 1863...Un roman un peu loufoque mais agréable à lire et amusant !
Commenter  J’apprécie          160
C'est sans doute le roman qui pour moi défini le mieux le terme d'"Uchronie".
Ward Moore crée avec minutie et beaucoup d'imagination un monde où le Sud aurait gagné la guerre civile américaine. le Nord, alors indépendant est un régime quasi-féodal, très pauvre. Au fil de l'histoire, on va découvrir comment le monde en est arrivé là. Il nous raconte comment Hodgins, ouvrier agricole analphabète, curieux et plein d'abnégation va devenir un historien, et comment il va se retrouver parmi un groupe de chercheurs. Il y a des changements de cap dans l'intrigue, le personnage d'Hodgins évolue au fil des rencontres, le ton évolue au fil du livre, de la mise en place de l'uchronie, de la critique sociale, à l'histoire d'amour, en passant par la SF pure, on navigue entre les genres.

L'équilibre est établi avec finesse pour nous amener à un superbe final.

Ce livre m'a été conseillé par Masa que je remercie
Commenter  J’apprécie          133
Nous sommes en Amérique, en 1938. Une Amérique un peu différente de celle que nous connaissons. Les Sudistes ont gagné la Guerre de Sécession, et fait de leurs États un havre de paix, de culture et de prospérité.
Le Nord ... eh bien le Nord, c'est autre chose. Un pays déshérité, peuplé de gens âpres, rudes, qui ont bien du mal à survivre sans vendre leur liberté. le servage a été rétabli, en effet, et les gens trop pauvres ou malhabiles finissent ainsi.
Hodgins Backmaker, lui, est particulièrement pauvre, malhabile et rêveur. Mais particulièrement fier, aussi, un trait de caractère qu'il tient de sa mère, et qui le pousse à abandonner la forge familiale - une bouche de moins à nourrir ! - pour tenter sa chance à New York. Là-bas, espère-t-il, il trouvera le moyen de s'instruire, le moyen de se plonger dans les livres qu'il affectionne, et de sortir de sa condition. Une chemise propre, ses trois livres favoris emballés dedans, et quelques piécettes en poche, voilà le début d'une nouvelle vie.
Mais la grande ville est cruelle envers les naïfs, et Hodgins se retrouve bien vite dépouillé de ses maigres biens. C'est le début d'une longue aventure qui le fera voyager dans l'espace...et dans le temps.
.
Un roman sans prétention, bien tourné, qui présente des personnages assez attachants et/ou curieux. Certes, l'intrigue est convenue, et depuis la rédaction de ce livre dans les années 50 la Science-Fiction a bien changé, les uchronies sont plus élaborées. Mais c'est précisément ce côté un peu vieillot qui m'a plu, et je ne regrette pas d'avoir choisi, un peu au hasard, cette lecture.
Commenter  J’apprécie          102
1938, mais un 1938 où le sud a gagné la guerre de sécession aux États-unis, en 1963. le sud est riche, innovateur, instruit et l'esclavage continue. le nord est pauvre, peu instruit et certains se louent, un genre d'esclavage, pour échapper à la misère.
On suit Hodkins Backmaker qui est né au nord, pauvre et malhabile de ses mains, mais friand de lecture. Sa soif d'instruction le pousse à New York, où il pense avoir de meilleures chances. La chance, justement lui permet de rencontrer un patron de librairie qui lui offre le gite et le couvert, ainsi que l'accès aux livres de sa librairie, en échange de travaux. Friand d'histoire et voulant améliorer ses connaissances, il cherche ensuite à se faire recruter par une université où il pourra continuer ses recherches, surtout sur la guerre de Sécession, sa passion.

Eh oui ! une uchronie sur un événement majeur de l'histoire des États-unis. Mais je m'attendais à beaucoup mieux. le personnage principal passe la majorité du livre, les 4/5, à ergoter ou à discuter de ses relations difficiles avec ses copines. Sans compter qu'il est difficile de croire que le sud, après sa victoire, ait supplanté le nord au niveau économique alors que c'est le nord qui avait les industries, l'instruction et les ports. La fin est décevante; tout ça pour cela. J'ai eu un certain plaisir à le lire malgré tout, mais pour une uchronie si bien cotée, je m'attendais à une histoire plus étoffée.
Commenter  J’apprécie          70
Romancier peu connu, Ward Moore ne fut guère prolifique mais signa cependant deux classiques de la SF : ENCORE UN PEU DE VERDURE et ce AUTANT EN EMPORTE LE TEMPS écrit en 1955. Dans cette belle uchronie, très cohérente en dépit de l'un ou l'autre détails étranges, l'écrivain imagine la victoire du Sud lors de la Guerre de Sécession. Ce qui nous change un peu d'une victoire nazie durant la Seconde Guerre Mondiale. le monde proposé semble cependant avoir évolué dans le bon sens : pas de guerre mondiale (pas encore devrait-on dire car un conflit couve), une France dirigée par Napoléon VI,… Mais tout n'est pas rose : les Juifs ont été massacré quasiment jusqu'au dernier, l'esclavage existe toujours, le Nord vit dans la pauvreté et ses habitants non aucune chance de s'élever face à la toute puissante du Sud. L'électricité n'existe pas, les avions et autres véhicules « plus lourds que l'air » une chimère, les voitures réservées à l'élite,…
Hodgins McCormick Backmaker va nous conter sa jeunesse et son rêve de s'instruire alors que sa famille cultive le souvenir humiliant de la défaite des Unionistes. le jeune homme aura la chance de rencontrer un libraire bienveillant (et membre d'une organisation séditieuse) qui, en échange d'une aide, lui permettra de lire à satiété. Il parviendra par la suite à un intégrer une sorte de fondation dédiée à l'art et la culture et tombera amoureuse d'une femme mettant au point une machine à voyager dans le temps. Hodgins, devenu historien, aura alors l'occasion de vérifier de plus près ses théories concernant la Guerre de Sécession. Il ira jusqu'à Gettysburg, à la veille d'une fameuse bataille, et lui, le petit homme insignifiant, changera l'Histoire…
AUTANT EN EMPORTE LE TEMPS (bravo au traducteur ayant trouvé ce superbe titre !) relève du roman initiatique et nous suivons un protagoniste principal au long de son existence. On pourrait parler de roman réaliste sans le contexte particuliers et uchronique qui lui sert de toile de fonds : cet emballage science-fictionnel n'est donc pas le coeur de l'ouvrage (ce qui pourrait en décevoir certain) mais il lui donne néanmoins tout son sel. Parsemé de réflexions quasiment philosophiques, de débats moraux, de passages sur le Bien et le Mal, le livre s'achemine lentement vers son final, certes attendu, mais néanmoins vertigineux et superbement (d)écrit.
Sans nul doute un incontournable de l'uchronie, à placer parmi les 10 meilleurs romans de ce style.
La réédition du roman comprend en outre une étude d'une quarantaine de pages signée Francis Valery qui s'intéresse successivement à Ward Moore, au bouquin qui nous occupe et à l'uchronie avec d'intéressantes pistes de lecture.

Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          61
Autant j'ai aimé "encore un peu de verdure", autant celui-ci m'a laissé de marbre. Mais ceci pour une simple raison: je suis totalement inculte sur la guerre de sécession. Une bonne uchronie ne peut de savourer que quand le lecteur sait de quoi on parle, ce qui n'était hélas pas le cas pour moi. Un très bon livre je n'en doute pas pour nombre d'américains.
Commenter  J’apprécie          50


Lecteurs (102) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4883 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}