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Citations sur La coiffe de naissance (16)

Il y a les filles dont on est amoureux et que l’on ne touche jamais et à qui l’on parle à peine, on ne fait qu’effleurer leurs pull-overs en rang pour la prière, nos passions étant trop profondes et trop graves pour jouer à se poursuivre et à s’embrasser. Même leurs noms sont faits pour être aimés, syllabes enchantées évoquant parfaitement leur présence parfaite. Dans nos pensées qui coulent comme l’eau des robinets, nous les tournons et retournons, et dans le dedans de nos bouchons, nous les murmurons. […] Nous les aimons et n’imaginons pas que quelque chose d’autre fût requis. Un jour nous espérons les sauver.
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La coiffe de naissance est un filament de spores, une piste de miettes de pain qui nous guide et nous ramène en arrière, nous fait redescendre la colline des singes vers le creux de la vallée et le marécage en contrebas.
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Là, sur l’oreiller adjacent, décomplexée et démasquée par le sommeil, la figure à laquelle nous espérons nous ajuster, partenaire choisie comme pour une danse qui ne durera pas. Ce mélange de réflexe social, de circonstances et de besoin, que nous pouvons prendre pour de l’amour. Une pyrite du cœur.
Nous nous acharnons à jouer le mieux possible au papa et à la maman, et dans cette joyeuse imitation de vraies pièces et de vraies personnes, une partie de nous attend l’arrivée de nos parents venus nous ramener à la maison, qui mettront fin au jeu mais à présent, il est tard et ils ne sont toujours pas là.
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Jour un mamie elle est morte et juste d’y penser c’est presque maintenant.
Jour un papa et maman morts et c’est maintenant on pleure et on pleure.
Et jour un est une chose pire que nous pas peut penser et pleure et pleure et pleure et c’est maintenant et c’est maintenant.
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La coiffe de naissance est une membrane en forme de campanule qui fleurit dans le sac amniotique et marque la tête du bébé à la délivrance. Sa présence est occasionnelle. Son but est obscur.
Une chasuble signalant l’appartenance à une élite silencieuse et impénétrable, secte d’embryons trappistes rêvant d’absolu sous leurs pâles et translucides capuchons.
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La coiffe de naissance, petit à petit déployée, est un lambeau fragile, un planisphère perdu qu’il va falloir reconstituer à partir de fines traces, lignes aussi minces et hésitantes que des veines. Cette délicate membrane dresse la carte d’un continent monstrueux et oublié, chaque vive éclaboussure de sang maternel y est un archipel. C’est une carte postale froissée, égarée par la poste, en provenance d’une nation disparue, son message rédigé dans une antique écriture difficile à déchiffrer. La coiffe de naissance documente une Atlantide personnelle, un temps du rêve d’avant l’apparition de la parole, un état chamanique naïf riche de totems abandonnés ; une danse oubliée autour du feu ; les flamboyantes signatures de démons médiévaux à demi apparentes à travers les sinuosités des graffitis à la craie sur le mur d’une cour de récréation. L’obscurité sans réconfort.
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De furtifs coups d'oeil inquiets par-dessus nos épaules pour vérifier si nous avons assez de place pour reculer devant les horreurs de la société en même temps que nous les dénonçons.
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Juste pour un coup d’œil, les choses changent si on oublie de les voir comme il faut un visage pas bien étonné et l’œil est une horrible gelée maligne du fond des mers où on ne sait pas.
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Dix-sept ans […]
Tout est possible. Un glorieux potentiel tout au fond de nos poitrines. Rien n’est décidé pour l’instant. Nous pourrions encore être n’importe qui.
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Vingt ans à peine, avec des chaussures de catalogue et des visages empruntés, nous faisons nos premiers pas dans le palais du rire, dont le sol se dérobe. Nous sommes maladroits au début mais, rapidement, nous adoptons la démarche requise, un cake-walk paraplégique presque gracieux en comparaison des rythmes de la société.
Nous achetons de vieilles voitures, de nouveaux habits, nous prenons bien garde à ne pas nous attarder sur les rares sentiments de malaise.
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