Je pense à ces ponts de cheveux des légendes incas, où défilaient les morts.
Pierres étroitement jointoyées par ces hommes qui ne connaissaient ni le fer ni l'acier et dont les seuls outils étaient quelques morceaux de bois mouillé introduits dans les trous des pierres, pour les faire éclater, un peu de poussière de roche et le jus de certaines herbes, avec quoi ils finissaient par couper ces monolithes et leur donner le poli.
Je monte dans les airs pour oublier la vie, pour être seul au ciel, pour m'éloigner des hommes, et chaque fois l'avion me réconcilie avec eux.
Je ne sais plus, Manon, où tu reposes, parmi tant de tertres qui gonflent à peine le sol coquiller, comme un corps d'enfant soulève les draps; tombeaux français du Mississippi, où filtre une eau déjà amère, qui a le goût des larmes.
Dans la pampa, les vaches sont des dames et le boeuf ne travaille pas (notre boeuf prolétaire y est inconnu) ; au bétail argentin la meilleure nourriture, de plus en plus fraîche, abondante et parfumée, à mesure que l'heure du boucher approche.