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Citations sur La belle romaine (17)

Je savais qu'elle avait sur les prêtres et sur la religion des idées bien déterminées. C'étaient, disait-elle, de bien belles choses; mais, en attendant, les riches restaient riches et les pauvres restaient pauvres.
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Cette fois-là, l'aspect aimable n'était pas difficile à trouver ; c'était celui-là même qui remplit d'espoir et de satisfaction le cœur de toutes les femmes, lorsqu'elles apprennent qu'elles sont enceintes. Il est vrai que mon enfant naîtrait dans des conditions aussi défavorables que possible ; ce n'en serait pas moins mon enfant, ce serait moi qui l'enfanterais, qui l'élèverais et qui en jouirais. " Un enfant est un enfant, pensai-je ; il n'y a pas de pauvreté, ni de circonstances terribles, ni d'avenir sombre qui puissent empêcher une femme, si dépourvue et si abandonnée qu'elle soit, de se réjouir à l'idée de le mettre au monde.
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Quand il fut nu, je m'agenouillai entre ses jambes, pris son sexe entre mes paumes, comme une fleur brune, et, pendant un instant, le pressai sur mes joues et mes cheveux, fort, en fermant les yeux.
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La jeunesse et la beauté rendent la vie supportable et même gaie. Mais, quand elles ne sont plus là ? Je frémis d'effroi, m'éveillai un instant de ce cauchemar et me félicitai d'être, en réalité, la belle et jeune Adrienne et non sa mère, qui n'était ni jeune ni belle et ne le serait jamais plus.
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Je ressentais en même temps un violent désir sensuel; il me tardait d'être caressée par ces mains, embrassée par cette bouche, et je me rendais compte qu'il venait de se produire en moi, je ne savais à quel instant, ce mélange ineffable et véhément d'anciennes aspirations et de plaisir actuel qui est le propre de l'amour et en révèle infailliblement la naissance.
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J'avais compris que ma force n'était pas de désirer être ce que je n'étais pas, mais d'accepter ce que j'étais. Ma force, c'était ma pauvreté, mon métier, ma maman, ma vilaine maison, mes vêtements modestes, mon humble origine, mes malheurs et, plus intimement, le sentiment qui me faisait accepter toutes ces choses, profondément enfoncé dans mon âme comme une pierre précieuse dans la terre.
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L'amour-propre est un curieux animal, qui peut dormir sous les coups les plus cruels, mais s'éveille, blessé à mort, pour une simple égratignure .
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...chacun met son paradis dans l'enfer des autres.
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La mousse que la pluie des mois précédents avait laissée aux soubassements des maisons m'inspirait un grand sentiment de tranquillité et de confiance. Je pensais que si ce beau velours, couleur d'émeraude, pouvait pousser dans une si mince bande d'humus, ma vie - qui n'avait pas de racines plus profondes et se contentait pour végéter, de très peu d'aliments, véritable moisissure, elle aussi, au pied d'un bâtiment - avait quelque probabilité de continuer et de fleurir. Albert MORAVIA, La Belle Romaine, traduction, Juliette Bertrand, 1947.
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Pendant ces heures de solitude, un moment venait toujours où j'étais prise s'un moment d'égarement : il me semblait tout à coup voir avec une clairvoyance glaciale toute ma vie et moi-même, de tous les côtés et tout à la fois. Le choses que je faisais se dédoublaient, dépouillaient leur signification comme une pulpe, se ramenaient à de simples apparences absurdes et incompréhensibles. Je me disais : "J'amène souvent ici un homme qui m'a attendue dans la nuit sans me connaître... Nous luttons enlacées sur ce lit comme deux ennemis... puis il me donne une feuille de papier imprimée et colorieé... Le lendemain, j'échange ce papier contre des aliments, des vêtements et d'autres choses semblables." Mais, ces énoncés n'étaient qu'un premier pas dans la voie d'un égarement plus profond. Il servaient à me débarrasser l'esprit du jugement qui ne cessait d'y couver relativement à mon métier; ils me montraient ce métier même comme un ensemble de gestes privés de sens, tout à fait équivalents à d'autres gestes de métiers différents. Aussitôt après, un bruit lointain arrivant de la ville ou le craquement d'un meuble de ma chambre me donnaient de ma présence un sentiment absurde et quasi délirant. Je me disais : " Je suis ici et je pourrais être autre part... Je pourrais être il y a mille ans ou dans deux mille ans... Je pourrais être une négresse ou une vieille femme, ou bien blonde, ou bien petite..." Je pensais que j'étais sortie d'une obscurité sans limites, que je rentrerais bientôt dans une obscurité également illimitée, et que mon bref passage ne serait marqué que par des gestes absurdes et fortuits. Alors je comprenais que mon angoisse n'était pas due aux choses que je faisais, mais, plus probablement, au seul fait de vivre, qui n'était ni bon ni mauvais, mais douloureux et dé
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