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LES SYRTES (1883-1884)
    REMEMBRANCES


          IV

Hautes sierras aux gorges nues,
Lacs d’émeraude, lacs glacés,
Isards sur les crêtes dressés,
Aigles qui planez par les nues ;

Sapins sombres aux larges troncs,
Fondrières de l’Entécade
Où chante la fraîche cascade
Derrière les rhododendrons ;

Et vous, talus plantés d’yeuses,
Irai-je encor par les sentiers
Mêlant les rouges églantiers
À la pâleur des scabieuses ?

Dans les massifs emplis de geais
Mènerai-je encore à la brune
La jeune belle à la peau brune,
Au pied mignon, à l’œil de jais ?

p.15-16
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LES SYRTES (1883-1884)
   REMEMBRANCES


          V

En jupe de peluche noire,
Avec des chapeaux tout fleuris,
Mes folles amours de Paris
Chantent autour de ma mémoire.

Elles ont des cheveux d’or pur,
Et, sous les blanches cascatelles
Des guipures et des dentelles,
Des seins de lys veinés d’azur.

Avec une audace espagnole,
Ma gourmande caresse n’a-
T-elle aux genoux de Rosina
Moqué les verrous de Barthole ?

N’ai-je pas promené ma main,
Avec des luxures d’artiste,
Sous des chemises de batiste
Embaumant l’ambre et le jasmin ?


Contre les chenets roux de rouille
Le chat ne frotte plus son dos.
En les ramages des rideaux
On n’entend plus d’essaim qui grouille.

Dans l’âtre plein de noirs tisons,
Éteintes sont les flammes roses ;
Et seuls hurlent les vents moroses,
Les vents des vilaines saisons.

p.17-18-19
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Les Syrtes, 1884

CHIMÆRA


J’allumai la clarté mortuaire des lustres
Au fond de la crypte où se révulse ton œil,
Et mon rêve cueillit les fleuraisons palustres
Pour ennoblir ta chair de pâleur et de deuil.

Je proférai les sons d’étranges palatales,
Selon les rites des trépassés nécromants,
Et sur ta lèvre teinte au sang des digitales
Fermentèrent soudain des philtres endormants.

Ainsi je t’ai créé de la suprême essence,
Fantôme immarcessible au front d’astres nimbé,
Pour me purifier de la concupiscence,
Pour consoler mon cœur dans l’opprobre tombé.

p.67-68
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Les Cantilènes, 1886

NEVER MORE


Le gaz pleure dans la brume,
Le gaz pleure, tel un œil.
— Ah ! prenons, prenons le deuil
De tout cela que nous eûmes.

L’averse bat le bitume,
Telle la lame l’écueil.
— Et l’on lève le cercueil
De tout cela que nous fûmes.

Ô n’allons pas, pauvre sœur,
Comme un enfant qui s’entête,
Dans l’horreur de la tempête

Rêver encor de douceur,
De douceur et de guirlandes,
— L’hiver fauche sur les landes.

p.129-130
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LES SYRTES
(1883-1884)

I


Là-bas, où, sous les ciels attiques,
Les crépuscules radieux
Teignent d’améthyste les Dieux
Sculptés aux frises des portiques ;

Où, dans le feuillage argenté
Des peupliers aux torses maigres,
Crépitent les cigales aigres
Ivres des coupes de l’Eté ;

Là-bas, où d’or fin sont les sables
Et d’azur rythmique les mers,
Où pendent les citrons amers
Dans les bosquets impérissables,

La Vierge aux seins inapaisés
Plus belle que la Tyndaride,
Fit couler sur ma lèvre aride
Le dictame de ses baisers.

p.9-10
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Vidéo de Jean Moréas
Jean Moreas – Ne dites pas.
Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ; Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse. Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ; C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.
Riez comme au printemps s'agitent les rameaux, Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève, Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ; Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve.
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