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3,8

sur 160 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lecture en pilotage automatique car R. Morgan est une valeur sûre .

En pilotage automatique ... vol sans escale mais de nombreuses perturbations ..

L'éditeur et le traducteur décidément s'acharnent de façon fréquente sur les romans de R Morgan .
Traduction occasionnellement " borderline " .. ( ça tient du rébus quelquefois ) .

Heureusement que le style de l'auteur est très avenant et donc 5 étoiles pour l'auteur et pas pour l'éditeur ...
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Un roman très rythmé ... très malin ... mais nettement plus porté à l'introspection que précédemment .

Ce n'est pas inintéressant car ces humains génétiquement modifiés interrogent en miroirs et correspondances l'idée même d'humanité ( et d'humanisme !! ) ...

Cette sensibilité irrigue le roman en profondeur ..

Par ailleurs il y a de très belles pages de qualité sur l'amour et l'affection ...

Toujours un art un consommé des dialogues et des descriptions ... des idées fabuleuses et spectaculaires pour le décorum ..

Des chausses trappes pour le lecteur .. intrigue à tiroirs et pièges .. rebondissements ..

C'est excellent si on a le goût du polar ou du thriller de quoi être comblé ...
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Sinon : toujours aussi cyberpunk avec des personnages ultra crédibles et toujours aussi profondément cohérents avec les aspects futuristes ..
Le contexte intègre également une réflexion sur la religion et les postures idéologiques qui est soignée mais quelquefois surtout métaphoriques ( ou simplement allusives ) ...

Il faut moins prendre ces aspects comme un simple décor de fiction QUE comme une réflexion subtile très contemporaine ( blocs religieux - idéologiques - politiques - économiques ... )..
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Petite précision préalable : oui, c'est du Richard Morgan, oui, c'est du biopunk (variante du cyberpunk plutôt orientée génétique, drogues et biotechnologies), mais non, ce roman n'est pas connecté au cycle de Takeshi Kovacs.

L'univers

Terre, début du 22ème siècle. La paix règne, le Proche-Orient et le Moyen-Orient sont pacifiés, la guerre annoncée avec la Chine n'a pas eu lieu, et l'homme (enfin, l'homme… voir plus loin) colonise Mars, sous l'égide d'une surpuissante organisation supranationale, LINCOLN (sauf les chinois, qui font leurs égoïstes dans leur propre coin sur la planète rouge).

Ah, la paix règne ? C'est cool, tout le monde est content alors, tout va pour le mieux donc ?

La réponse est non. Mais la question n'est pas la bonne. Demandez-vous plutôt comment la paix règne, comment l'homme a colonisé Mars…

La réponse est simple : variantes génétiques. En clair, une biotechnologie avancée à permis de créer des variantes améliorées / spécialisées de l'humain normal, dont les Hibernoïdes pour le long voyage vers Mars (humains capables d'entrer en hibernation, comme un ours : c'est pratique, ça permet de consommer moins de nourriture et d'oxygène, et ça nécessite moins de place sur un vaisseau) et surtout les variantes 13 (nous allons en reparler). Au passage, on a aussi créé les Bonobos, humaines « de plaisir » calibrées pour l'appétit sexuel et la soumission.

Signalons que les variantes génétiques ne sont pas le seul aspect biopunk du roman : de l'usage fréquent de nootropiques aux munitions vraiment très particulières du pistolet Haag, qui a une telle place dans l'intrigue, on est vraiment en plein dans ce sous-genre du cyberpunk. Signalons aussi pour boucler ce chapitre une grosse place de la nanotechnologie, et une technologie assez avancée (et complètement dans les limites de la hard-SF, au passage) en général : animation suspendue, nanomatériaux, ascenseurs orbitaux, etc.

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos loups d'ailleurs : les « treize », donc, comme on les appelle, sont en gros des corps optimisés pour le combat et des cerveaux d'humains d'avant la civilisation (modifications génétiques permettant le sur-développement de certaines zones cérébrales, rééquilibrage de la chimie du cerveau, endoctrinement dès l'enfance, etc) : en clair, impitoyables, dénués de tout scrupule moral car focalisés sur leur mission, leaders-nés, tueurs-nés. Bref, tout ce que 20 000 ans de vie en communauté et sous la supervision de chefs absolus ont extirpé de l'humain normal. Les treize ont réglé tous les conflits par la force, grâce à des opérations spéciales ayant la précision d'un scalpel ayant extirpé la maladie guerrière de la surface de la Terre. Car aucun humain normal ne peut rivaliser avec un Treize.

Le souci est arrivé ensuite. Les Treize ont du mal à obéir aux ordres. Et les femmes sont folles d'eux (en gros, il suffit qu'ils entrent dans une pièce et c'est l'affolement hormonal instinctif, irrépressible, devant ce super-mâle alpha comme la Terre n'en a plus connu depuis vingt millénaires). Et en plus, ils exerceraient, s'ils s'en donnaient la peine, une attraction irrésistible sur n'importe quel électeur, homme ou femme. Bref, les Treize sont devenus plus que gênants, ils sont devenus dangereux. D'autant plus qu'ils peuvent se reproduire (je le précise car ce n'est pas le cas des lignées améliorées dans tous les univers biopunk).

Tout fout le camp ma bonne dame

Ce n'est pas tout. L'Amérique s'est désintégrée, balkanisée en 3 états différents : la République confédérée (pensez Bible Belt avec un complexe de supériorité), la Bordure (la côte ouest), et l'Union (le reste). Ne vous-y trompez pas, l'explication de cette seconde sécession est bien plus profonde, de la part de l'auteur, qu'une simple nostalgie bourrine pour la première.

Et les variantes posent un nouveau problème : la biotechnologie a évolué, désormais on peut ajouter aux humains un extrasome, un chromosome artificiel dans lequel on peut enficher ou retirer à volonté de nouvelles séquences de gènes codant pour de nouvelles fonctions, ainsi que leurs séquences de régulation. En clair, le codage « en dur », permanent, transmissible à la descendance des anciennes variantes comme la Treize, c'est terminé.

Bref… une nouvelle agence, l'UNGLA, est créée, afin de faire respecter les licences génétiques qui viennent d'être mises en place. Pour un Treize, c'est vivre dans une « réserve » (comme celles des Indiens d'Amérique) comme celle de l'est de la Turquie, par exemple, ou bien c'est l'aller-simple vers Mars. Sauf pour le protagoniste principal du roman, Marsalis, un Treize qui chasse les autres Treize, ceux qui refusent de se plier à la législation en vigueur.

Personnages, Intrigue, Rythme

Vous vous demandez probablement si Carl Marsalis ressemble à Takeshi Kovacs. Pour paraphraser un de mes philosophes préférés, « C'est pas faux ! ». Mais à un Kovacs dénué d'une partie de son humanité, alors. Les autres personnages, protagonistes ou antagonistes, ont une âme, particulièrement Sevgi.

L'intrigue tient, comme souvent chez Morgan, du polar autant que du techno-thriller. Signalons une scène d'introduction particulièrement réussie, mais une fin prévisible. C'est aussi une intrigue à tiroirs, dans la droite ligne du troisième tome du cycle de Takeshi Kovacs : l'auteur dissémine des tas d'éléments dans les trois premiers quarts du récit, et ni les personnages, ni le lecteur ne se rendent compte de rien. Ce n'est que dans le dernier quart que les pièces du puzzle se mettent en place, et on ne peut qu'admirer la vision d'ensemble très cohérente de l'auteur, qui a bien maîtrisé le rythme des révélations.

Mais attention, il y a un impact sur le rythme tout court : c'est lent à démarrer, ça ne monte en puissance que très progressivement, jusqu'à un saut brutal qui dynamise de façon impressionnante le récit (c'est d'ailleurs un long passage très émouvant et très réussi). Au début du livre, passé le prologue (très réussi, lui, je le répète), on se demande même si on est dans un Richard Morgan ou un Peter F. Hamilton : à chaque nouveau chapitre, on nous présente de nouveaux personnages, à tel point qu'on se demande à quel moment on va revoir ceux qu'on connaît déjà et à quel moment l'intrigue va démarrer. Pourtant, une fois le livre bien avancé, sinon fini, on s'aperçoit qu'aucune scène et aucun personnage n'est inutile. Attention, donc à ce faux-(non-)rythme, ce n'est qu'une impression trompeuse, il faut s'accrocher, avancer dans sa lecture, car la suite sera franchement gratifiante.

Style, Thèmes

On retrouve le style typique de Morgan : rentre-dedans, parfois violent, parfois profond, avec toujours ces excellents dialogues. Et toujours ces scènes de sexe très crues. Dans ce roman en particulier, il fait preuve d'une grande sensibilité dans le traitement d'un des personnages, ainsi que dans la description, qui fait froid dans le dos, de l'enfance des Treize.

Les thématiques sont, pour moi, plus riches que dans le cycle Kovacs : racisme, intolérance, place des hommes et des femmes dans la société, religion, virilité, militarisme, identité, les thèmes sont nombreux, profonds, intéressants.

En résumé

Un roman reprenant les meilleurs points positifs du cycle de Takeshi Kovacs (dont il ne fait pas partie), mais plus subtil, plus riche dans ses thématiques. Une structure rappelant celle de Furies déchaînées, précédent roman de l'auteur. Un rythme particulier, lent au début puis furieux dans le dernier quart, mais justifié par le rythme des révélations et la mise en place de l'univers, des personnages et de l'intrigue (n'abandonnez-pas avant la fin, ce serait dommage). de riches thématiques sociétales, de beaux passages caractérisés par une écriture très sensible (oui, oui, c'est bien un Morgan !). Mais je rassure les amateurs de Morgan, on tue et on couche dans tous les sens aussi !

Bref, un roman biopunk à l'univers fouillé, à l'intrigue passionnante (dès qu'elle démarre), aux personnages intéressants, et plus profond qu'il n'y paraît, toujours caractérisé, comme d'habitude avec l'auteur, par des très bons dialogues.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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La Terre au début du XXIIe siècle. Le génie génétique a produit des « variantes » humaines adaptées à de nouveaux besoins (la colonisation des planètes) et à d'autres plus anciens (le sexe, la guerre). L'une d'elles est la variante 13 inspirée des mâles alpha de notre époque préhistorique, avant que l'humanité se « féminise » et crée les premières civilisations. Pourvues d'autant d'empathie qu'une kalachnikov, les variantes 13 sont utilisées pour la guerre et autres « sales boulots ». Désormais interdites sur Terre, les variantes 13 sont exilées sur Mars pour les travaux de colonisations. Procréer leur est interdit.

La Fierté d'Horkan est un vaisseau de retour de Mars. L'IA de pilotage s'est mise en sommeil et le vaisseau en perdition s'écrase dans le pacifique. L'équipage et les passagers (tous restés en hibernation) ne sont pas beaux à voir (euphémisme XXL). On soupçonne une variante 13 embarquée en clandestin d'être responsable. Dans les semaines qui suivent, des meurtres mystérieux parsèment l'ancien territoires des USA.

La compagnie de colonisation qui mène l'enquête décide de s'associer à Carl Marsalis, une variante 13 exceptionnellement autorisée à rester sur Terre et dont la mission est de traquer les variantes 13 renégates.

Ce pitch ressemble fortement à celui de Blade Runner. Cependant, l'histoire et le traitement sont très différents. L'intrigue compliquée à souhait et habitée de personnages ambigus est digne de James Ellroy.

La grande qualité de ce livre, outre son histoire, est que les personnages ont l'air vrai et profond, tout comme le contexte, les situations et les dialogues. Un tel degré de réalisme n'est pas courant dans ce genre où les personnages sont le plus souvent superficiels et simplement au service de l'intrigue. Ici, l'essence même de Carl et son expérience de l'existence pousse le lecteur à la réflexion et suscite son empathie. C'est selon moi la preuve que Richard Morgan est un grand écrivain qui sait distraire et faire réfléchir ses lecteurs.
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En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman Thriller/SF bourré de testostérone et d'action mais aussi de réflexions et de critiques sur la société. Une excellent intrigue vraiment bien ficelé, des personnages vraiment denses et attachants et le tout porté par une écriture vraiment efficace. Si vous aimez les livres qui bougent, dans un monde futuriste avec une enquête dense et haletante et des moments de réflexion alors lisez ce livre.


Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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XXIIème siècle. Carl Marsalis est une variante 13. Un être génétiquement modifié n'ayant pas le statut d'humain. Initialement créés pour le combat, les « 13 » sont devenus très encombrants quand l'humanité a semble t-il enfin éradiqué la guerre. Illégaux sur Terre, les « 13 » ont été priés de rejoindre Mars, une colonie avide de main d'oeuvre. Mais la vie est horriblement dure sur Mars et certains ont préféré la clandestinité sur Terre. C'est là que Marsalis (l'Homme Noir) entre en action, il les traque aux 4 coins de la planète. Ce qui en fait un être autant haï des humains que de ses propres congénères.

L'une de ces traques va suivre un chemin jonché de cadavres et révéler une machination machiavélique…

La suite sur le blog:
Lien : http://www.chemins-khatovar...
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Un siècle après l'ère actuelle, l'humanité s'est débarrassée de la guerre. Subsistent encore les Variantes, des êtres humains génétiquement modifiés, haïs de tous. L'ancien détective Segvi Ertekin fait sortir de prison Carl Marsalis, un Variante 13, un hyper mâle cultivé exclusivement pour la guerre qui s'engage dans la chasse frénétique de ses anciens frères d'armes.
J'ai fait la connaissance de Richard Morgan lors de la parution de son premier roman Carbone modifié. qui a été salué par la critique de polar du futur. Il faudra un jour que je vous parle de ce titre. Et je n'avais rien lu depuis de Richard Morgan qui a publie par la suite une série d'ouvrage SF.
Et puis, l'an dernier, au début de l'été,   Bragelonne lance une opération de livre en grand format à 10euro. Et je tombe sur  Black Man avec sa couverture jaune et noir. Et  ses couleur et le flingue dessus, ne sont pas sans me rappeler les couleurs et les codes du polar.
Alors je me suis lancée. Et j'ai découvert un titre qui m'a emballée.
J'en ai parlé avec mes potes du Comité SFFF. Et là ils m'ont parlé de biopunk (variante du cyberpunk plutôt orientée génétique, drogues et biotechnologies).
Holà, ils sont super pointus pire que moi et mes polars.
Moi le coté biotechnologie, nanotechnologie, la biogénétique et autres ne me gène pas. Nous somme au 22é siècles, rien de dérangeant. Surtout que l'auteur nous propose une fiction qui tient plus du polar version techno-thriller.
L'histoire va crescendo, tout se met en place tranquillement, enfin tranquillement c'est vite dit. Car la première scène est assez choc et vous happe tout de suite. Les intrigues s'entremêlent, l'auteur construit sa toile. Il  la tisse , nous prend dans ses filets. Il nous fait entrer dans son univers. Et puis tout s'enchaîne soudain très vite.
Et puis on retrouve dans ce roman tous les thèmes sociétaux qui chahutent le roman noir. Les extrémismes religieux, les problèmes de génome humain modifié, et au delà toutes les formes de discrimination du sexisme au racisme.
Bref une vrai bel découverte, un peu tardive, certes mais une excellente lecture qui a ensoleillé mon été.

Prix Arthur C. Clarke 2008.
Lien : https://collectifpolar.com/
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J'adore le style de Morgan, ce n'est plus un secret. Tranchant, vulgaire, dur, il a une vision du monde assez pessimiste, et ses livres font partie de ceux que l'on ne peut lâcher avant la fin. Black Man ne fait vraiment pas exception. Se passant dans un monde très bio punk où les hommes peuvent être modifiés génétiquement, nous suivons Carl Marsalis, un « treize » (Thirteen dans la VO que je lis), un homme modifié pour devenir un super soldat, travaillant avec les gouvernements mondiaux pour punir les Thirteen qui enfreignent la loi. Il est appelé pour régler une affaire complexe, un autre Thirteen ayant assassiné plusieurs personnes.

Un petit régal que ce livre qui mélange SF et thriller noir, que je vous conseille vivement !
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Très addictif, on peut donc se prévoir un/deux jours de canap. suivis d'un de fatigue et le désir d'en dénicher d'autres. Bémol pour l'édition, non relue, avec des typo en pagaille.
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