C'en était trop. Elle descendit la valise à la cave.
Bébé Benjamin, grand et costaud, perdit son sourire et son appétit.
On lui avait apporté des peluches, des mobiles, des jouets, des grenouillères, un cheval à bascule, une balançoire géante, parfaite pour un bébé de trois kilos, 437 grammes. Tout cela était considéré comme des cadeaux de naissance acceptables et bienvenus. Alors personne n'a compris quand grand-mère est entrée avec son cadeau à elle : une valise rose. Et pourtant, c'est bien de cet étrange doudou que le petit Benjamin ne se défera plus jamais.
Les moqueries au collège sur la couleur et la forme de son "cartable" ne le Comme sa grand mère, il ne cherchait pas à ressembler à tout le monde, à être invisible.