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Citations sur Introduction à la pensée complexe (59)

L'ancienne pathologie de la pensée donnait une vie indépendante aux mythes et aux dieux qu'elle créait. La pathologie moderne de l'esprit est dans l'hyper-simplification qui rend aveugle à la complexité du réel. La pathologie de l'idée est dans l'idéalisme, où l'idée occulte la réalité qu'elle a mission de traduire et se prend pour seule réelle. La maladie de la théorie est dans le doctrinarisme et le dogmatisme, qui renferment la théorie sur elle-même et la pétrifient. La pathologie de la raison est la rationalisation qui enferme le réel dans un système d'idées cohérent mais partiel et unilatéral, et qui ne sait ni qu'une partie du réel est irrationalisable, ni que la rationalité a pour mission de dialoguer avec l'irrationalisable.
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(...) la disjonction sujet/objet, en faisant du sujet un "bruit", une "erreur", opérait en même temps la disjonction entre le déterminisme propre au monde des objets, et l'indétermination qui devenait le propre du sujet.
Selon qu'on valorise l'objet, on valorise du coup le déterminisme. Mais si on valorise le sujet, alors l'indétermination devient richesse, grouillement de possibilité, liberté ! Et ainsi prend figure le paradigme clé d'Occident : l'objet est le connaissable, le déterminable, l'isolable, et par conséquent le manipulable. Il détient la vérité objective et dans ce cas il est tout pour la science, mais manipulable par la technique il n'est rien. Le sujet est l'inconnu, inconnu parce qu'indéterminé, parce ce que miroir, parce qu'étranger, parce que totalité. Ainsi dans la science d'Occident, le sujet est tout-rien ; rien n'existe sans lui, mais tout l'exclut ; il est comme le support de toute vérité, mais en même temps il n'est que "bruit" et erreur devant l'objet.
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L'imagination, l'illumination, la création, sans lesquelles le progrès des sciences n'aurait pas été possible, n'entraient dans la science qu'en catimini : elles n'étaient pas logiquement repérables, et toujours épistémologiquement condamnables. On en parlait dans les biographies des grands savants, jamais dans les manuels et les traités, dont pourtant la sombre compilation, comme les couches souterraines de charbon, étaient constituées par la fossilisation et la compression de ce qui, au premier chef, avait été fantaisies, hypothèses, prolifération d'idées, inventions, découvertes
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(...) la politique du tout-pétrole tenait compte uniquement du facteur prix sans considérer l'épuisement des ressources, la tendance à l'indépendance des pays détenteurs de cette ressource, les inconvénients politiques. Les experts avaient écarté de leur analyse, l'histoire, la géographie, la sociologie, la politique, la religion, la mythologie. Elles se sont vengées.
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Une organisation telle que l'entreprise se situe dans un marché. Elle produit des objets ou des services, des choses qui lui deviennent extérieures et entrent dans l'univers de la consommation. Se limiter à une vision hétéro-productrice de l'entreprise serait insuffisant. Car en produisant des choses et des services, l'entreprise, en même temps, s'auto-produit. Cela veut dire qu'elle produit tous les éléments nécessaires à sa propre survie et à sa propre organisation. En organisant la production d'objets et de services, elle s'auto-organise, s'auto-entretient, ni nécessaire s'auto-répare et si les chose vont bien, s'auto-développe en développant sa production.
Ainsi en produisant des produits indépendants du producteur, se développe un processus où le producteur se produit lui-même. D'une part, son auto-production est nécessaire à la production d'objets, d'autre part la production des objets est nécessaire à sa propre auto-production.
La complexité apparaît dans cet énoncé : on produit des choses et on s'auto-produit en même temps ; le producteur lui-même est son propre produit.
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Il y a (...) une ambiguïté de lutte, de résistance, de collaboration, d'antagonisme et de complémentarité nécessaire à la complexité organisationnelle. Se pose alors le problème d'un excès de complexité qui, finalement, est déstructurant. On peut dire grossièrement que plus une organisation est complexe, plus elle tolère du désordre. Cela lui donne une vitalité parce que les individus sont aptes à prendre des initiatives pour régler tel ou tel problème sans avoir à passer par la hiérarchie centrale. C'est une façon plus intelligente de répondre à certains défis du monde extérieur. Mais un excès de complexité est finalement déstructurant. A la limite, une organisation qui n'aurait que des libertés, et très peu d'ordre, se désintégrerait à moins qu'il n'y ait en complément de cette liberté une solidarité profonde entre ses membres. La solidarité vécue est la seule chose qui permette l'accroissement de complexité. Finalement, les réseaux informels, les résistances collaboratrices, les autonomies, les désordres dont des ingrédients nécessaires à la vitalité des entreprises.
Cela peut ouvrir un monde de réflexions... Ainsi l'atomisation de notre société requiert de nouvelles solidarités spontanément vécues et pas seulement imposées par la loi, comme la Sécurité Sociale.
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Il est certain que les idées générales sont des idées creuses, mais il n'est non moins certain que le refus des idées générales est en lui-même une idée générale encore plus creuse, parce que c'est une idée hypergénérale qui porte sur les idées générales.
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La science a progressé parce qu'elle était en fait complexe. Elle est complexe parce que sur le plan de sa sociologie même il y a une lutte, un antagonisme complémentaire entre son principe de rivalité, de conflictualité entre idées ou théories et son principe d'unanimité, d'acceptation de la règle de vérification et argumentation.
La science se fonde à la fois sur le consensus et sur le conflit. En même temps, elle marche sur quatre pattes indépendantes et interdépendantes : la rationalité, l'empirisme, l'imagination, la vérification. Il y a conflictualité permanente entre rationalisme et empirisme ; l'empirique détruit les constructions rationnelles qui se reconstituent à partir des nouvelles découvertes empiriques. Il y a complémentarité conflictuelle entre la vérification et l'imagination. Enfin, la complexité scientifique, c'est la présence du non-scientifique dans le scientifique qui n'annule pas le scientifique mais au contraire lui permet de s'exprimer. Je crois qu'effectivement toute la science moderne, en dépit des théories simplifiantes, est une entreprise très complexe.
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L'ordre biologique est un ordre nouveau, puisque c'est un ordre de régulation, d'homéostasie, de programmation, etc. Aussi je dis aujourd'hui que la complexité c'est corrélativement la progression de l'ordre, du désordre et de l'organisation. Je dis aussi que la complexité, c'est le changement des qualités du désordre. Dans la très haute complexité, le désordre devient liberté et l'ordre est beaucoup plus régulation que contrainte.
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Seule la pensée complexe nous permettrait de civiliser notre connaissance.
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