Notre système planétaire est condamné à la mort ou à la métamorphose. Cette métamorphose ne peut advenir qu'au terme de multiples processus réformateurs-transformateurs qui se conjoindraient comme les rivières confluent pour former un fleuve puissant. Alors notre époque de changements serait le prélude d'un vrai changement d'époque.
Nous ne voulons pas fonder un parti nouveau, ni nous rallier à un parti ancien, mais nous souhaitons que s'opère une régénérescence à partir des quatre sources qui alimentent la gauche: la source libertaire, qui se concentre sur la liberté des individus; la source socialiste, qui se concentre sur l'amélioration de la société; la source communiste, qui se concentre sur la fraternité communautaire. Ajoutons-y la source écologique, qui nous restitue notre lien et notre interdépendance avec la nature et plus profondément notre Terre-mère, et qui reconnaît en notre Soleil la source de toutes les énergies vivantes.
Nous souhaitons que les partis politiques actuels, dont les ressourcements sont taris et se sont de surcroît fossilisés, acceptent de se décomposer pour une recomposition qui puiserait conjointement aux quatre sources.
Nous ne proposons pas de pacte aux partis existants. Nous souhaitons contribuer à la formation d'un puissant mouvement citoyen, d'une insurrection des consciences qui puisse engendrer une politique à la hauteur de ces exigences.
La forme suprême de la reconnaissance d'autrui est l'amour.
Nous devons prendre conscience que la mondialisation constitue à la fois le meilleur et le pire de ce qui a pu advenir à l'humanité.
il y a dans notre société carence d'empathie, de sympathie et de compassion, laquelle se traduit par l'indifférence, l'absence de courtoisie entre personnes habitant souvent un même quartier, un même immeuble, alors que dire bonjour à l'inconnu de rencontre signifie qu'on le reconnaît en tant qu'humain digne de sympathie...
D'aucun pensent que l'intégration croissante de la mondialisation rendrait impossible toute politique nationale autonome qui résisterait aux contraintes et aux maux que sécrète cette même mondialisation tout en se révélant capable de bénéficier de ses aspects positifs. Nous voulons montrer que, face à ce défi nouveau, une nouvelle politique est possible, qui ouvrirait du même coup la voie à une régénération de notre société.
… la crise d'une pensée politique aveugle qui, soumise à un crétinisme économiste qui dégrade tous les problèmes politiques en questions de marchés, est incapable de formuler aucun grand dessein.
… cependant qu'aux totalitarismes de XXe siècle ont succédé la tyrannie d'un capitalisme financier qui ne connait plus de bornes, soumet États et peuples à ses spéculations, et le retour de phénomènes de fermeture xénophobe, raciale, ethnique et territoriale.
Il existe incontestablement des processus de dégénérescence, de dessèchement de la démocratie. La dérive oligarchique est l'une d'elle, mais il en est d'autres. La perte de sève citoyenne est aussi à l'origine de ces dérives, comme l'absence de démocratie cognitive, c'est-à-dire l'incapacité des citoyens à acquérir des connaissances techniques et scientifiques qui leur permettraient de comprendre et de traiter de problèmes de plus en plus complexes.
Les besoins matériels, économiques et techniques sont très grands, et il faut assurément y répondre. Mais il en est d'autres - à commencer par celui d'être reconnu comme un humain à part entière - que ressentent profondément ceux que la rentabilité et la compétitivité traitent en objets considérés seulement en termes de calcul, ceux qui sont ignorés, oubliés, offensés, humiliés, méprisés, "poubellisés".