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Critique de PG35


Ces souvenirs sont des rencontres. Rencontres avec des femmes et des hommes, des villes, des pays, des cultures, des idées. Morin écrit agréablement. Les lignes qu'il consacre à la résistance sont passionnantes. Sa période communiste - banale après la guerre - est finalement assez brève : la lucidité reprend rapidement le dessus, à la différence de certains autres intellectuels dont l'aveuglement prolongé fut inexcusable.
Guère de nostalgie dans ces 700 pages, à l'exception de la période "de la rue Saint Benoît" marquée par un compagnonnage étroit avec Duras, Mascolo et Antelme, dont on devine qu'elle fut l'une des plus heureuses de sa vie. Morin nous fait connaître les innombrables amis, collègues, compagnes et conquêtes, lieux qui jalonnent son parcours. Il ne pratique pas l'autosatisfaction et ne nous cache rien des désillusions auxquelles le conduisirent nombre de ses engagements.
Il se montre inlassablement bienveillant, curieusement discret sur ses mésententes ou les controverses auxquelles il a participé. Il expédie Sartre en quelques paragraphes cruels (dont la savoureuse formule "Grand écrivain, philosophe moyen, politique nul"). Cependant on eût aimé, par exemple, connaître plus précisément son avis sur Malraux, Sollers ou Aron. Il est excessivement prudent à l'égard de Mitterrand. Mais pourquoi n'évoque-t-il De Gaulle qu'au travers de la résistance, de l'indépendance de l'Algérie et du "Québec libre" ? A contrario, pourquoi cette sympathie incompréhensible à l'égard de l'insignifiant Hollande ?
Se dessine le portrait d'un intellectuel touche-à-tout, "jouisseur de la vie", aimant les femmes, danser et boire avec ses amis, voyager, écrire, rencontrer... C'est d'un intérêt parfois inégal et d'une franchise touchante.
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