Soloist in a cage, tome 3

Ce troisième tome clôt l'aventure de "Soloist in a cage". Une aventure riche en émotions.

J'aurai aimé en apprendre plus sur l'univers carcéral de ce manga mais Shiro Moriya en a voulu autrement en se focalisant surtout sur ses personnages. Personnages attachants, torturés, où les notions de bien et de mal s'entrecroisent souvent. D'ailleurs, l'intervention plus poussée de certains personnages secondaires dans ce troisième et dernier tome a été une bonne surprise.

Si on peut reprocher une certaine facilité de scénario, il n'empêche que j'ai trouvé ça bien. Les thématiques abordées sont sombres et posent de vraies questions sociétales : les enfants de criminels doivent-ils payer pour les crimes de leurs parents ? Tous les criminels doivent-ils être mis dans le même panier ? Doit-on contenir la violence par la violence ? Dans quel cas est-elle légitime ? Peut-elle l'être d'ailleurs ?
Tout un tas de questions qui sont explorées sans pour autant que Shiro Moriya ne prétende y répondre.

La fin ouverte m'a beaucoup plu et j'avoue avoir eu une petite larmichette. Je quitte à regret ces personnages mais avec tout de même une certaine satisfaction globale concernant cette série, en terme d'histoire comme en terme de graphismes.

Certaines séries ont le don le nous surprendre. En partant d'un constat extrêmement sombre, Soloist in a cage nous a conduit vers une épopée humaine lumineuse, à la conclusion certes trop rapide mais émouvante.

C'est le cadre très sombre et presque désespéré du récit qui m'a attiré, son décor en huis clos dans cette prison à ciel ouvert et la transposition dans une fiction des enfants victimes de la guerre et des crimes de leurs parents. L'auteur conserve tout cela dans cet ultime opus et nous conduit plus loin encore mais il le fait de manière peut-être trop abrupte, trop rapide, qui donne l'impression que plusieurs éléments tombent du ciel et qu'on doit les accepter ainsi, c'est dommage. Cette précipitation nuit un peu à la richesse et à la force du récit.

J'ai beaucoup aimé suivre l'épopée tragique de Chloé, partie à la recherche de ce frère perdu. Une Chloé, qui, embourbée trop tôt dans des histoires et responsabilités d'adultes se retrouver à porter et partager leurs crimes alors que rien ne l'y prédestinait. Sa confrontation avec la pureté de ce groupe d'enfants ne souhaitant qu'une chose, fuir ce lieu de tous les vices et toutes les souffrances, est donc d'autant plus puissante. Elle souhaite les rejoindre mais se sent exclue en même temps et ce tiraillement sera au coeur de ce dernier opus.

J'ai beaucoup aimé l'esprit d'aventure de celui-ci avec sa touche à la Jules Verne quand nos jeunes héros décident de fuir de lieu à l'aide d'une de leurs inventions et n'écoutant que leur courage. C'est beau et émouvant, avec un vrai souffle. Cette atmosphère d'aventure enfantine parcoure toute l'oeuvre mais se concentre ici dans ces ultimes pages et c'est bien aussi d'avoir un tel moment et de tels bons sentiments. Ça fait du bien dans un cadre aussi pensant.

Car ce dernier tome a quelque chose d'assez cinématographique avec une accélération du rythme certaine où le plan des enfants se concrétise, la résistance armée aussi, ainsi que l'intervention d'un jeune pasteur mégalo qui vient pimenter tout ça pour le rendre encore plus explosif. Combats, fuites et frayeurs sont au rendez-vous, tandis qu'une vraie crise de foi touche Chloé et son frère. C'est rapide mais haletant, palpitant, rude et émouvant. L'auteur excelle à nouveau dans le récit graphique de cette transition de l'enfermement vers la liberté. La transe meurtrière de Chloé trouve son achèvement ici, de même que son besoin de rédemption. C'est superbement mis en scène avec ce trait très dansant et ces zooms réussis sur les visages et émotions des personnages. C'est donc 100% réussi.

Mes seuls regrets : cette précipitation permanente pour clore l'intrigue avec ce 3e tome, ainsi que ces nombreuses grosses ficelles justement pour résoudre vite et donc facilement l'intrigue. Cela simplifie trop l'oeuvre et c'est dommage, cela pourrait faire oublier sa richesse thématique derrière cette intrigue trop raccourcie.

Soloist in a cage fut cependant une riche et belle expérience qui nous a plongés dans un univers dystopique rude et sombre où la lumière peine à pénétrer mais finit par parvenir à nous avec émotion grâce à de jeunes héros touchants. Alors oui, le final souffre d'une trop grande précipitation mais qu'il ne fasse pas oublier ce bel effort de traiter des conséquences des actes des parents sur leurs enfants, de la figure de l'enfant soldat, ou encore du besoin de rédemption. C'est ce qui a compté ici et ce que l'auteur a réussi à nous transmettre avec une beauté toute sombre dans ses dessins entêtants. J'espère que nous aurons l'occasion de le retrouver dans d'autres oeuvres de cette qualité.
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Je n'étais pas préparé mentalement à dire au revoir aux personnages créés par Shiro Moriya. Cette histoire, bien que très courte, va rester dans ma mémoire pendant un bon bout de temps. Je ne peux pas parler des événements de ce tome sans spoiler alors je vais me contenter de dire (et redire) à quel point le dessin est beau, je suis véritablement tombé amoureuxse des chara-design

Honnêtement, je suis resté sur ma fin. C'est une finalité qui est réussie mais par des biais bien assez évidents et mystérieux. L'intrigue était intéressante, mais l'auteur aurait pu en tirer plus de choses, tout est allé trop vite, tout était trop évident, tout était trop...simple, finalement. Bref, je reste assez curieux sur ce que l'auteur pourrait faire ensuite, mais je suis un peu déçu. {14}

Que d'émotions dans ce tome final où Chloé va exécuter une dernière fois sa danse macabre, qui donne lieu à des scènes prodigieuses qui nous scotchent sur notre séant.
Elle a tout fait pour son frère. Est-ce qu'il comprendra qui elle est ? Est-ce qu'ils vont réussir à échapper à la Cité-prison ?
Ce lieu impitoyable et cruel. Les enfants ont un plan, une unique chance, mais ils devront à la fois défié ce prétendu Dieu et les autorités qui gardent l'effroyable Cité-prison.
Ce dernier tome nous fait retenir notre souffle à plusieurs reprises, nous tremblons pour eux, nous avons envie de les voir réussir tout en craignant que le pire arrive.
La tension est très bien gérée, notre attention est fort bien retenue, le tout joue avec nous. Il y a des aléas, des difficultés, du rebondissement, des surprises, tout du long, venant de partout. Gardez les yeux bien ouvert.
La fin se tient, mais en étant légèrement précipitée et n'apportant pas de manière formelle une réponse, tout en concluant cette histoire comme le dit le mangaka à la fois courte et longue qui nous aura bien tenu en haleine et coller quelques frissons.
Cette sorte de faux Dieu nous apparaît plus et comme un personnage fourbe, égoïste et cruel mais aussi intelligent. Les différentes forces en présence ont chacune leurs propres intérêts et les confrontations se font à différents niveaux. Comment faire confiance et comment ne pas être juste utilisé comme un pion ?
Léo est très doué pour faire des plans, élaborer des stratégies, mais pas pour passer à l'action, la pratique. Il aura un échange intéressant avec Keith, où nous voyons que certains enseignements sont restés. La situation est critique et le choix est épineux. Au milieu de toute cette horreur se déroule des combats fatals pouvant coûter la vie ou en tout cas la risquant. Il y a cette belle solidarité entre les enfants et l'espoir d'un avenir meilleur, sans savoir lequel, si l'arche décolle et qu'ils restent vivant.
Une belle série de chez Ki-oon à découvrir.
Nous pouvons ajouter que la danse de Chloé est un très bel argument pour se laisser tenter, ainsi que certaines doubles planches qui sont magnifiques.
Avec en toile un joli message aussi qu'il est injuste de faire payer les enfants pour les erreurs de leurs parents. Ils n'en sont pas responsables.
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