AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Beloved (271)

- T'es bien le truc le plus effrayant que j'aie jamais vu. Qu'est-ce que tu fais ici là-haut ?
Aplatie dans l'herbe, comme le serpent qu'elle croyait être, Sethe ouvrit la bouche, et au lieu de crocs et de langue fourchue, ce fut la vérité qui jaillit.
- Je me sauve, lui dit Sethe.
C'était le premier mot qu'elle prononçait de la journée, et il sortit tout épais, à cause de sa langue à vif.
- Cest sur ces jambes-là que tu cours ? Mon Dieu, mon Dieu ! (Elle s'accroupit et regarda, ébahie, les pieds de Sethe.) T'as quelque chose sur toi dans le genre qui se mange, la fille ?
- Non.
Sethe tenta de se mettre en position assise, mais n'y parvint pas.
- J' voudrais mourir tellement que j'ai faim. (La fille déplaça les yeux lentement, examinant la verdure alen- tour.) J' pensais qu'il y aurait des myrtilles.
Commenter  J’apprécie          00
«Un homme, c'est rien qu'un homme, disait Baby Suggs. Mais un fils ? Bon, ça alors, c'est quelqu'un !" Cela se défendait pour un tas de raisons, car au long de la vie de Baby, autant que de celle de Sethe, hommes et femmes étaient déplacés comme des pions sur un échiquier. Tous ceux que Baby Suggs avait connus, sans parler d'aimer, ceux qui ne s'étaient pas sauvés ou retrouvés pendus, avaient été loués, prêtés, vendus, capturés, renfermés, hypothéqués, gagnés, volés ou saisis pour dettes. Si bien que les huit enfants de Baby avaient six pères. Ce qu'elle appelait la malignité de la vie était le choc qu'elle avait éprouvé en apprenant que personne ne s'arrêtait de jouer aux dames simplement parce qu'au nombre des pions il y avait ses enfants.
Commenter  J’apprécie          00
"Sixo plante du seigle pour donner une meilleure chance au carré du haut. Sixo prend et nourrit la terre, vous donne plus de récoltes. Sixo prend et nourrit Sixo, vous donne plus de travail."
Malin, mais le maître d’école le battit néanmoins, histoire de lui montrer que les définitions appartiennent à ceux qui définissent – et non à ceux qui sont définis.
Commenter  J’apprécie          40
Paul D s’assoit dans le fauteuil à bascule et examine le patchwork aux couleurs de fête foraine. Ses mains sont molles entre ses genoux. Il y a trop de choses à éprouver envers cette femme. Il a mal à la tête. Soudain lui revient la façon dont Sixo s’efforçait de décrire ses sentiments pour la femme des Cinquante Bornes. "Elle est une amie de mon esprit. Elle me rassemble, mon gars. Les morceaux qui me font, elle les rassemble et elle me les rend tout dans le bon ordre. Ça fait du bien, tu sais, d’avoir une femme qui est l’amie de ton esprit.
Commenter  J’apprécie          00
Y a pas une maison dans ce pays qu’est pas bourrée jusqu’aux combles des chagrins d’un nègre mort. On a de la chance que ce fantôme soit un bébé.
Commenter  J’apprécie          00
Tous ceux que Baby Suggs avait connus, sans parler d’aimer, ceux qui ne s’étaient pas sauvés ou retrouvés pendus, avaient été loués, prêtés, vendus, capturés, renfermés, hypothéqués, gagnés, volés ou saisis pour dettes. Si bien que les huit enfants de Baby avaient six pères. Ce qu’elle appelait la malignité de la vie était le choc qu’elle avait éprouvé en apprenant que personne ne s’arrêtait de jouer aux dames simplement parce qu’au nombre des pions il y avait ses enfants.
Commenter  J’apprécie          10
Il était levé à présent et chantait tout en réparant les choses qu’il avait cassées la veille. Des fragments de vieilles chansons qu’il avait apprises à la ferme-prison ou à la guerre, après. Rien de semblable à ce qu’il chantait au Bon Abri, où la nostalgie façonnait chaque note.
Les chansons qu’il avait apprises en Géorgie étaient des clous à tête plate où marteler encore et encore.
Commenter  J’apprécie          00
Interdits de transports publics, poursuivis par les dettes et les « draps fantômes qui parlent » du Ku Klux Klan, ils suivaient les routes secondaires, scrutaient l’horizon, aux aguets du moindre signe, et comptaient de façon vitale les uns sur les autres. Silencieux, sauf pour des échanges de courtoisie quand ils se rencontraient, ils ne s’étendaient ni ne s’interrogeaient sur les chagrins qui les poussaient d’un endroit à l’autre. Inutile de parler des Blancs. Tout le monde savait.
Commenter  J’apprécie          00
Ce fut devant ce 124-là que Sethe descendit d’un chariot, son nouveau-né attaché sur la poitrine, et qu’elle sentit pour la première fois se refermer sur elle les bras grands ouverts de sa belle-mère, laquelle avait réussi à arriver jusqu’à Cincinnati. Laquelle avait décidé que la vie d’esclave lui ayant « brisé les jambes, le dos, la tête, les yeux, les mains, les reins, la matrice et la langue », elle ne pouvait plus vivre que de son cœur — qu’elle mit à l’ouvrage sur-le-champ. N’acceptant aucun titre d’honneur avant son nom, mais permettant qu’il soit suivi d’une petite caresse, elle devint une prédicatrice sans église, une visiteuse de chaires qui ouvrait son grand cœur à ceux qui en avaient besoin.
Commenter  J’apprécie          00
Elle sortit du lit, claudiqua lentement jusqu’à la porte de la pièce aux provisions et communiqua à Sethe et à Denver la leçon que lui avait apprise ses soixante années d’esclavage et ses dix années de femme libre : il n’y avait pas d’autre malchance en ce monde que les Blancs.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (6800) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Beloved de Toni Morrison

    De quoi s'inspire ce roman ?

    D'un fait divers
    De rien
    De la vie de l'auteur

    7 questions
    76 lecteurs ont répondu
    Thème : Beloved de Toni MorrisonCréer un quiz sur ce livre

    {* *}