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3,21

sur 366 notes
Après avoir entendu parler de cette autrice via divers canaux, ma curiosité avait été piquée au vif.
Tombant sur la version poche du livre en librairie, je me lançais dans la lecture, pensant dévorer le contenu de ce roman.

Je termine celui-ci plusieurs semaines après l'avoir débuté ...
Non pas qu'il me soit tombé des mains, mais il me fut impossible de le lire d'une traite.
Ce fut une lecture éreintante, tout comme le parcours de son héroïne dans sa quête du sommeil et d'un repos salvateur. C'est un regard extrêmement désabusé sur l'univers de ses personnages que dépeint ici Ottessa Moshfegh, et il me fallut beaucoup d'optimisme pour me dire qu'à un moment du texte, la narratrice émergerait de ce cercle comateux pour s'ouvrir au monde.
Le regard étrange qu'elle porte sur son amie Reva, et la relation prétendument factice qu'elle noue avec elle jette une lumière dure sur la solitude et la vanité de ce personnage.

Il m'est difficile de me faire un avis sur ce livre, mais il me restera en mémoire.
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Ne soyons pas dupes ! Rien n'a de sens comme dirait l'autre. Tellement pas de sens que j'ai littéralement aimé ce récit qui nous pousse à chantonner l'air de C'est la ouate de Caroline Loeb.

Personnellement, moi aussi, ai envie de paresser dans un pyjama, mais pas de soie et de somnoler à ne plus rien foutre. D'ailleurs, cela fait six jours que j'ai terminé ce livre et je rédige seulement ma critique. L'anesthésie du Soi cela me connait. Vous aussi cela vous parle ?

La vie n'a pas de sens, alors autant s'anesthésier au sens propre du terme. Qui va s'en soucier ? Tout le monde s'en fout ! Chacun écoute ses problèmes. Une flopée de médicaments afin de tout effacer vaut mieux qu'un sac Gucci dépareillé. Tout y passe, l'art, la médecine, le sens de la vie, les biens matériels, les autres et surtout soi. S'oublier soi-même. de toute manière à notre fin, nous serons oubliés. Une histoire qui nous montre que nos vies sont routinières et fadasses. Ayons un peu plus d'audace entre deux siestes bien entendu. Entre le néant de vos vies et la vacuité de la mienne et celle du personnage principal. Ne mentons pas, c'est fatiguant.

Au fond, l'autrice nous montre que nous sommes focalisés sur des choses vaines et superficielles. Elle n'est probablement pas la seule à avoir fait cela, mais j'ai beaucoup aimé la longue liste de médicaments et surtout le personnage de la psy qui n'écoute absolument rien de sa patientèle, mais qui reçoit surement de la thune après x prescriptions médicales. Typiquement américain dites-vous ? Typiquement européen désormais.

Bon ce n'est pas tout ça, mais mon Lexomil m'épuise et je le bois comme du petit lait. Ce n'est pas de moi ça, mais d'Olivia Ruiz.

Cette année de repos et de détente m'aura bien détendu. Je suis relax.
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Je termine ce roman avec grande perplexité... Pour faire court, il nous fait partager le quotidien d'une jeune new yorkaise qui, a priori, a tout pour elle (prenant bien soin de nous rappeler régulièrement à quel point elle est belle et riche) mais décide de tout plaquer pour se terrer chez elle en ingurgitant des somnifères par pelletées. Au lieu de "Mon année..." le livre aurait dû s'intituler "Mon année d'autodestruction", ce qui change la donne. Dans l'état d'inconscience semi permanent dans lequel la jeune femme erre, oubliant jusqu'à ses moindres faits et gestes lors de ses rares moments de lucidité, on se demande bien comment elle a survécu à cette surenchère de petites pilules et de détestation d'elle et du monde qui l'entoure - pauvre Reva, la seule amie qui semble se soucier d'elle et qu'elle méprise au plus haut point, une irresponsable psy qui l'alimente en opiacées, un ex grotesque et autocentré sur son seul plaisir. Des raisons qui la poussent à cette attitude on les lit entre les lignes, en tout cas pas sûr qu'on retienne beaucoup de ce voyage soi-disant existentialiste autour de sa chambre. Rendez-vous manqué !
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Ni repos, ni détente. En trois mots : absurde, triste et pathétique. Pourtant, je ne saurais les employer de manière péjorative pour parler d'une démarche aussi originale et audacieuse. Ce livre m'a bousculé, littéralement. Année sabbatique, ou - association d'idées : molécule, apathie, lit, argent. Sans parler de créativité, comment Ottessa Moshfegh est-elle parvenue à pondre une histoire de trois cents pages sur une fille qui ingurgite tout un tas de médicaments, et somnole du début à la fin ? Ça n'a plus rien d'artistique, mais d'existentiel. Une réflexion d'une profondeur à faire pâlir un roseau pensant. Alors voilà, j'ai quand même un peu hésité avant d'ouvrir ce roman, lequel traînait sur mon étagère depuis plusieurs mois déjà. Cette couverture à mi-chemin entre un superbe Chad Wys et un long-métrage bubble-gum mais néanmoins tragique signé Sofia Coppola, m'avait déjà largement séduite. Alors où était le problème ? Eh bien... Dans les critiques, dans la note moyenne attribuée, aussi. Je plaide coupable, je me suis laissée avoir. Comme quoi... J'en déduis une chose : ce roman ne saurait s'adresser au plus grand nombre, mais à ceux qui ont tant désiré d'une vie menée sous anesthésie générale... à leurs dépens.
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Belle jeune fille de 26 ans, héritière d'un patrimoine familial conséquent, fraîchement diplômée de Columbia et employée d'une galerie d'art... que pouvait-elle demander de plus?

Dès le début, nous sommes fixés : elle veut dormir. Mais dormir pendant 1 an; une hibernation avec quelques périodes d'éveil. Des éveils qui serviront notamment à assurer un suivi psychologique chez son psy, à se ravitailler en somnifères et regarder des films VHS.

Entre la mort de ses parents, ses échecs amoureux, sa relation amicale mais pas trop avec Reva, les tribulations de l'héroïne nous font rire, réfléchir à notre existence. Elle veut dormir pour mieux ressusciter et repartir à zéro... n'est-ce pas le rêve pour certains de pouvoir effacer l'ardoise et renaître de ses cendres?

Plume agréable mais avec 300 pages d'un "presque" huis-clos... on tourne rapidement en rond : périodes d'éveil, films VHS, prise de médocs. Ce n'est pas un page turner mais impossible de ne pas aller jusqu'à la toute fin afin de découvrir ce qui se passera après cette année de détente et de repos.

Personnages un peu trop caricaturés, mais dans les bouquins américains, c'est souvent le cas. Artistes hautains et déplaisants, petit ami récurrent ne voulant pas s'engager, meilleure copine un peu jalouse mais surtout une psy complètement névrosée.

Un bon roman, certes mais pour moi ce n'est pas le roman existentialiste promis.
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A Manhattan en 2001, une jeune, riche et belle femme décide de s'assommer à coup de médicaments pour ne plus rien faire d'autre que dormir. Elle veut s'accorder "une année de repos et de détente" et obtient pléthore de médicaments grâce à la complicité d'une psychologue peu scrupuleuse. Elle raconte sa recherche du sommeil, les effets des médicaments sur elle et progressivement livre aussi son récit familiale. Il apparaît très vite qu'elle cherche à fuir le réel, à oublier la mort de ses parents, ses relations amoureuses foireuses et ses désillusions sur son milieu professionnel. Embauchée dans une galerie d'art, elle a un regard très critique sur les artistes pseudo-subversifs qu'elle a côtoyés. Malgré son physique de mannequin et son milieu d'origine bourgeois, elle est profondément seule. Sa seule amie, Reva est une femme complexée, superficielle et dépressive. Elle est exaspérée autant qu'elle est rassurée par sa présence. Malgré un pitch assez peu attirant j'ai été séduite par cette histoire singulière. C'est un livre dans lequel il ne se passe pas forcément énormément de choses mais qui est très hypnotique. La vacuité des occupations de l'héroïne pendant cette année de sommeil fait écho à la vacuité même de son existence toute entière. Elle cherche un moyen de se purifier de ce qu'il y a de négatif en elle, de renaître en quelque sorte. Profondément désillusionnée et lucide sur son milieu, elle est touchante par la radicalité de sa démarche. Elle est habitée par un vide absolu dans lequel elle décide de plonger totalement. La fin du livre, qu'on pressent au fil des pages, est bouleversante. Une très belle découverte.
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Si vous êtes prêt à lire un récit d'enfermement, si vous aimez l'humour décapant et caustique, si vous voulez écouter une histoire sombre et sans pitié, alors "Mon année de repos et de détente" est fait pour vous. Et regardez la couverture, ce portrait de Jacques Louis David en référence à la formation en histoire de l'art de la narratrice du nouveau roman d'Ottessa Moshfegh. N'est-ce pas féroce ? Jeune, belle, riche, fraîchement diplômée de l'université de Columbia, elle décide de tout plaquer pour entamer une longue hibernation en s'assommant de somnifères et en espérant se réveiller dans la peau d'une nouvelle personne. Pas littéralement évidemment mais elle espère se réveiller avec de nouvelles perspectives. Ainsi, avec l'aide d'une psychiatre loufoque et négligente dont l'unique travail de docteur consiste à sortir son bloc d'ordonnances, notre narratrice plonge de plus en plus profondément dans le monde des médicaments et de leurs effets psychologiques. Au sein de ces pages, vous trouverez une multitude de personnages totalement antipathiques : une amie envieuse et soulante, une mère qui n'avait guère envie de l'être et qui a sombré dans l'alcool et les médicaments, un artiste qui a fait sa renommée en éjaculant sur des toiles vierges, un petit ami qui entretient une relation tordue avec la narratrice et abuse d'elle. En dehors de cela, elle a un magnétoscope et un tas de films Whoopi Goldberg. Les pages défilent, dans une brume ouatée et un peu monotone, voire soporifique en raison de nombreuses répétitions : prises fréquentes de médicaments, nombreuses références aux films des années 80, sensation récurrente de confusion au sujet de ce qui aurait pu se produire, ou de frustration due au manque d'efficacité d'un cocktail médicamenteux. Certains moments du récit sont un peu mous, mais jamais mon intérêt n'a diminué. Il s'agit d'une étude de personnage réalisée de façon experte. Je regardais cette personne assise au bord du vide, seule dans son ennui, déterminée dans sa quête de sommeil, légère comme l'air et semblant flottée au-dessus de la réalité, personne ne semblant la remarquer. le récit de cette pauvre petite fille de riche à la voix acerbe pourrait être terriblement déprimant. Mais il n'en est rien en raison de l'absence de psychologie, de tourments ou de pathos que fuit la narratrice. La psychiatre est folle et n'a rien à dire sur le mal-être de cette fille. C'est un récit existentialiste qui pose la question de l'absurdité de l'existence y compris chez quelqu'un qui aurait toutes les raisons de profiter de la vie. C'est tellement désespérant que cela en devient drôle. La prose d'Ottessa Moshfegh est pleine d'ironie, sa narratrice hautement sarcastique brosse un tableau juste et grinçant de notre époque. Malgré son retrait du monde, elle décrit la vie de New York, ses rues et ses habitants bien vivants avec comme horizon le 11 septembre. C'est peu dire que son réveil sera brutal.
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le titre m'a attiré , j'étais curieuse de découvrir en quoi allait consister cette année de repos.
Dès le début l'objectif est fixé : le personnage principal , une jeune femme que la vie a gâtée, physiquement, intellectuellement et socialement s'isole, se dé-sociétarise volontairement.
Rien ne lui plaît, rien ne l'intéresse , même la présence de son amie Reva dont les visites au contraire l'importunent. Elle se traîne donc dans sa vie qu'elle va peu à peu abandonner et dans son appartement qui devient son huis clos.
Le roman est le récit de ses réflexions, il raconte son passé , on y découvre ainsi sa vie ,sa famille, ses tentatives d'amour , ses failles; et son présent : son vécu avec sa médication impressionnante, ses sorties réelles ou fantasmées .
Typique des romans américains, les personnages sont tous des angoissés et des névrosés qui tentent de vivre dans la jungle quotidienne de la grande ville dont l'auteur nous brosse des portraits caustiques : psychiatre folle, amie jalouse et névrosée, amant pitoyable …L'occasion de critiquer la société américaine mais aussi l'art moderne (la narratrice ayant travaillé dans une galerie d'art).
C'est ainsi le récit de la volonté de s'exclure de la marche du monde, la volonté de dormir une année, d'échapper au temps. C'est la force de ce récit : écrire un pavé de 300 pages sur le sommeil est en soi un exercice impressionnant , parce que bizarrement on veut connaître la fin.
Merci au cercle des lecteurs du Furet du Nord qui m'a offert la possibilité de découvrir ce livre en avant-première.
http://passeuredelivres.over-blog.com/2019/06/mon-annee-de-repos-et-de-detente-ottessa-moshfegh-fayard-litterature-etrangere.html

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Que pensez de ce roman? Une jeune WASP qui préfère hiberner que d'affronter la réalité... J'adore dormir, ne vous méprenez pas! Cette jeune femme peut se permettre ce projet financièrement et parce qu'elle est entourée d'idiots du village (qui ne lui donne pas vraiment envie de vivre!). Honnêtement l'histoire manque de dynamisme, la personnage principale n'est pas attachante et puis le style d'écriture n'est pas percutant. Bref, passez votre chemin ;)
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La narratrice, qui n'est jamais nommée, a 26 ans en juin 2000 quand elle commence sa longue hibernation.
Elle dort toute la journée avec uniquement quelques heures de « veille » par jour.
Elle est orpheline et financièrement très à l'aise , elle travaille tout de même dans une galerie d'art, mais ne se sent plus à sa place dans cette société, parmi les autres. Elle cherche, par la prise de tranquillisants et d'anti dépresseurs à rendre sa vie plus supportable. Elle rencontre ensuite le docteur Tuttle, psychiatre très complaisante, qui la fournit en somnifères de plus en plus puissants. Elle se rend compte que ses longues périodes de sommeil lui permettent de se soustraire à la réalité et décide donc d'hiberner, après une courte et décevante expérience professionnelle dans une galerie d'art. Par bribes elle raconte son enfance et sa déception amoureuse.
Nous sommes ici face à un roman existentiel, sombre et glaçant, sur la descente aux enfers et la dépression sévère d'une jeune femme qui ne se reconnaît plus dans la société où elle vit et qui désire avant tout dormir pour oublier.
Ici le sommeil est vu comme refuge et régénérescence auquel tend la narratrice afin de renaître à une vie plus profonde, fondamentale et débarrassée de toute superficialité.
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