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3,21

sur 352 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"La belle au bois dormant" ou La petite fille riche.
Mais ici, point de prince charmant bravant une forêt hostile pour aller embrasser et réveiller sa belle.
Non, ce n'est pas un conte de fée, loin de là.
Par contre, on a bien la mauvaise fée Carabosse qui, penchée sur le berceau, annone quelques incantations et mantras hostiles et mortifères. Sa propre mère, suicidée aux médicaments et à l'alcool, une presque mère, égocentrique et névrosée à l'excès.
Voici donc une belle jeune femme, dont le prénom nous sera inconnu (mais qu'importe), riche, rentière grâce à l'héritage de ses parents, décédés tous les deux.
Une dépression gravissime lui plonge la tête sous l'eau, elle se noie de chagrin et de cauchemars, se gavant de psychotropes à longueur de journée, dans le seul but de dormir, dormir et dormir.
À chacun ses petits trucs pour échapper à la réalité, à chacun ses plaies, ses errances et son profond mal-être.
Et puis, il y a ce pauvre Trevor, un ex totalement mufle, égoïste qu'elle ne voit que pour des relations sexuelles dénuées de plaisir, d'amour ou même de tendresse. Elle se salit et c'est bien normal puisqu'elle se déteste.
Un peu d'humour, mais si peu en fait, avec le personnage de sa psychiatre, totalement déjantée, une folle, qui lui délivre tous les médicaments que la narrarrice lui demande.
On y rencontre également son amie Reva, pauvre petite chose, superficielle et dépressive. Et oui, elle aussi.
J'ai pu voir que les critiques ne sont pas bonnes.
Pourtant, j'ai adoré.
C'est très bien écrit, profond, et sincère.
Alors oui, il ne se passe RIEN. Et alors ? le vide abyssal qu'elle ressent tient le livre finalement, ce vide qu'elle comble en dormant.
Le vide occupe tout le livre, il le modèle, le remplit, l'habite. Étonnamment.
La partie difficile a été pour moi cette période où les médocs avalés à outrance ne lui font plus rien, elle les prend comme des cachous. Mais elle ne dort pas.
Je définirais ce livre de thriller psychiatrique, car j'ai voulu connaître la fin, je l'ai littéralement dévoré.
Sur le chemin de ce livre, une petite fille m'est apparue, fragile et maltraitée, qui dormait elle aussi, choisissant le néant du sommeil pour oublier une mère toxique, un bourreau, une sorcière.
Le sommeil comme refuge.
C'est sans doute pour cela que j'ai tant aimé ce livre.
En souvenir de cette enfant qui, sans médicaments, dormait parfois vingt heures sur vingt-quatre.
Cette enfant qui fuyait le réel absurde et angoissant.
Je l'embrasse de tout mon coeur, ma soeur, mon double, mon alter et go.
Un livre que je n'oublierai jamais
Comme un écho à mon histoire.
Merci.




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Yes yes yes !
Voilà du lourd, ou comment remplir du vide avec rien ! L'héroïne est juste imbuvable, génial, sexy, tarée, libre, folle etc etc
Sa copine est relou, so cliché !
La doctoresse c'est pas possible elle est de la famille de l'Homme-dé, elle vaut le détour à elle seule !
La fin est sublime
Et pour ne rien gâcher 1 nana qui met un clin d'oeil à Don Delillo mérite tout mon respect
Faut y aller là c'est hyperbon cette came
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L'héroïne de ce roman décide de passer un an à dormir, une "année de détente et de repos", alors qu'à 26 ans, elle vient d'obtenir son diplôme en art. Aidée par une armée de médicaments inconsciemment fournis par sa psychiatre, elle décide de se réfugier dans le sommeil, loin du tumulte de la vie. L'histoire se passe à New York, dans les beaux quartiers, la plupart du temps dans sa chambre. Elle doit se réveiller au printemps 2001.
Le roman, écrit à la première personne, nous plonge dans la tête de cette jeune femme très belle, vivant de l'héritage de ses parents et de ses allocations chômage.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Certes, il ne se passe pas grand chose, mais j'ai aimé suivre les déambulations oniriques et dépressives de cette jeune femme fragile. Elle revient sur son passé avec beaucoup d'humour et de lucidité, malgré son état comateux.
On assiste aussi au visite de sa (pas si bonne) copine, Reva, fashion-victim superficielle, obsédée par son poids et qui est jalouse de sa minceur et de sa richesse.
Elle évoque aussi ces rendez-vous complètement loufoques avec sa psy et son "histoire d'amour" avec Trevor.
C'est incroyablement ancré dans le réel, très new-yorkais. Les personnages ont vraiment pris vie sous mes yeux et sont très bien incarnés. L'autrice écrit très bien, avec intelligence et esprit. Bizarrement, je n'ai pas pu lâcher ce livre, dont j'attendais beaucoup. Je n'ai pas été déçue une seule seconde.
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Excellent livre "feelgood" sur la dépression. Cette jeune auteure réussit là un tour de force en nous racontant avec un humour désopilant la descente aux enfers des médocs d'une jeune new-yorkaise qui avait pourtant tout pour elle...En apparence seulement, car cette sublime fille riche n'a pas une histoire facile et manque cruellement d'amour. Ses visites chez Dr Tuttle vous feront hurler de rire et ses petites saillies sur le monde de l'art contemporain de Manhattan vont raviront. On s'attache très rapidement à cette narratrice qui se révèle drôle et sensible sous ses allures de peste privilégiée.
Mais attention, cette introspection cache peut-être une critique de l'Amérique et de ses travers...
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
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Qu'est-ce qui a bien pu me séduire pour que je prenne ce livre ? Pas la couverture même si je me suis interrogée sur son pourquoi après avoir lu la quatrième de couverture. C'est le résumé qui m'a décidé à tenter cette lecture. Que pouvait bien raconter un auteur dont le personnage ne fait que dormir ?

Eh bien, ce n'est pas du tout ennuyeux ! Et la longue liste d'antidépresseurs et autres médicaments, qui revient très souvent n'est pas rédhibitoire. On se prend à s'interroger sur ce que va vraiment devenir le personnage principal quand sa principale activité, vingt-deux heures sur vingt-quatre environ, c'est dormir. Mais avec les doses et la non-vie qu'elle mène, j'ai trouvé qu'elle avait des choses intéressantes à dire. Il est vrai qu'elle vise l'anéantissement pour espérer le renouvellement absolu. Vaste programme.

Ottessa Moshfegh sous couvert de la description d'une longue nuit, en profite pour lancer des piques bien identifiées et nous faire réfléchir, sans en avoir l'air, sur ce qu'on attend de la vie. C'est parfois cruel, parfois osé, parfois iconoclaste ; c'est surtout piquant et talentueux. Je veux relever l'excellent travail de Clément Baude pour la traduction, car il me semble qu'il a magnifiquement compris l'univers et l'écriture de l'auteur.

Ce livre est fait pour le lecteur aimant être surpris. À lire avec la distance nécessaire.
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propos de cette couverture, je me suis demandée si elle était vraiment si ratée. Elle ne m'a pas laissée pas indifférente et a réussi à se démarquer de toute la production de la rentrée littéraire – 524 titres tout de même. En tout cas, c'est cette couverture qui m'a donné envie de lire le résumé – pas sûre que j'aurais franchi le pas avec une sobre couverture blanche du genre des éditions de Minuit. Alors, finalement, cette couverture n'est peut-être pas ratée du tout, à défaut d'être superbe.

En démarrant ma lecture, j'ai beaucoup pensé à mon amie Chloé et à ses problèmes de sommeil. En plus, l'héroïne est aussi une jolie blonde de bonne famille, légèrement borderline. du coup, j'étais en terrain connu.

Au début du roman, je me suis demandée si je n'allais pas m'ennuyer. L'héroïne raconte ses problèmes de sommeil, les médicaments qu'elle prend, les endroits où elle va et surtout où elle n'a plus envie d'aller. Elle n'est pas particulièrement attachante. Pas non plus particulièrement sympa – contrairement à mon amie Chloé, qui elle est quand même chouette. J'ai donc, à juste titre, pensé que trois cents pages, ça allait peut-être être un peu long. J'aurais donc pu arrêter de lire. Mais impossible. J'étais déjà totalement fascinée par l'histoire de cette fille qui décide de ne plus sortir de chez elle pendant un an. C'est un peu comme la première fois que j'ai vu de la téléréalité. C'était le Loft. C'était à la fois fascinant et creux. Un peu addictif. Et avec l'épisode de confinement que l'on vient de vivre, je pense que l'on peut tous se mettre dans la peu de ce personnage sans nom. On sait ce que cela représente de tourner en rond dans son appartement. de ne plus trop faire attention à l'heure, au jour…

Je suis certaine que certains lecteurs vont détester le nombrilisme de l'héroïne et le fait qu'il ne se passe vraiment pas grand chose dans ce roman – et pour cause. Néanmoins, moi, j'ai beaucoup aimé. Et j'ai eu toutes les peines du monde à le lâcher pour retourner à une vie normale.

Les scènes avec la psy totalement cinglée et les effets secondaires des médicaments que prend l'héroïne m'ont fait vraiment rire. Et même si ce roman est un peu creux, un peu vide, il est surtout drôle et fascinant. Et surprenant. Et tellement différent de ce que l'on peut lire habituellement. Un petit OVNI littéraire.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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[4,2 mais on ne peut pas mettre des notes aussi précises]

Et bien, si on m'avait un jour dit que la grande insomniaque que je suis apprécierais autant de lire un bouquin sur une fille qui dort, je ne l'aurais jamais cru ! Si les méthodes par lesquelles elle acquiert ce sommeil n'étaient pas aussi douteuses j'en serais presque jalouse.

En effet, j'étais un peu inquiète à l'idée d'avoir dépensé mon argent dans un livre qui ne me plairait pas car vous n'allez pas me faire croire que quand vous voyez un livre de plus de 350 pages qui parle d'une fille qui dort, vous vous dîtes « Wow, un livre où il ne va rien se passer, ça à l'air trop bien, je vais l'acheter de ce pas !». du coup, j'étais très peu sûre de mon choix mais il avait été tellement recommandé que je me suis laissée tenter.

Et j'ai bien fait parce que j'ai beaucoup appréciée lire ce livre ! Déjà, il ne parle pas que de sommeil. Notre héroïne nous raconte aussi des passages de sa vie (de son passé donc puisque là elle passe ses jours à dormir), travail, amis, etc, et nous donne son opinion sur divers sujets (faut dire qu'en passant plus de 90 % de son temps à dormir, elle n'a personne d'autre à qui parler sinon elle même et les lecteurs).

Et la psy ! Quel phénomène, elle est. Si elle ne pas fait éclater de rire, elle m'a néanmoins bien amusée tout comme les effets secondaires des médicaments.

En bref, un livre qui change de ce que l'on a l'habitude de lire et qui m'a fait passer un bon moment. Il ne plairait certes pas à tout le monde mais parfois il faut se laisser tenter, vous pourriez avoir une belle surprise.
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J'ai lu « My year of rest and relaxation » (ou Mon année de repos et de detente) d'Ottessa Moshfegh et j'ai beaucoup aimé.

On est à New York, en 2000, et la narratrice, dont on ne connaîtra jamais le prénom, vient d'être diplômée de Columbia (Ivy League, université de prestige, tout ça tout ça). Elle est belle et riche, que demander de plus ? Elle a un projet de vie : s'accorder une année de repos et de détente. Voyage autour du monde ? Non, elle a une bien meilleure idée : elle va vivre recluse dans son appartement, qu'elle a récupéré suite a la mort de ses parents, et se shooter de médicaments pour dormir pendant un an. Médicaments de plus en plus puissants que lui sert sur un plateau sa psy, qui, pour tout problème a LE médicament qui convient. Bon. Tout ne va pas si bien alors.

J'ai adoré cette lecture, derrière le rire jaune de façade et le décalage de ce récit et de l'héroïne et de ses projets c'est quand même complètement sombre et décontenançant. Il ne se passe pas grand chose, pour ne pas dire quasi rien, ce qui clairement fait que le livre ne pourra pas plaire à tout le monde. J'ai retrouvé des thèmes chers à Bret Easton Ellis (que j'adore), une jeunesse dorée désabusée, la superficialité d'une existence, des relations humaines, la solitude. Tout pour me plaire.
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Bonjour à toi qui passe par là. Petit post de rattrapage car hier soir, c'était mon anniversaire 2.0. Hier, j'ai lu " Mon année de repos et de détente " d'Ottessa Moshfegh. Ce livre nous emmène à la rencontre d'une jeune américaine branchouille travaillant dans une galerie d'art et en perte total de sens. Elle décide de s'accorder une année entière de repos et de détente. Son projet est simple, s'enfermer dans son appartement avec une bonne prescription de Valium, Xanax, Temesta et autres cachets aux noms imprononçables. À part ses quelques rencontres dans le cabinet du docteur Tuttle, délirante prescriptrice de cachets et les quelques visites de Reva, une amie paumée, la protagoniste se laisse emporter dans les tourbillons du sommeil. Évidemment, la prise des médicaments devient addictive, c'est une chute vertigineuse en elle-même. J'ai trouvé la plume de l'auteur efficace. C'était quand même un pari culotté que d'écrire un roman entier sur une dépressive en pyjama mangeuse de Xanax mais dans les pérégrinations mentales et l'énumération de la prise des médicaments, il y a derrière ce livre une véritable réflexion sur le sens de la vie, l'introspection, la solitude et le paraître en société. Otessa nous signe une critique acerbe universelle car on a tous eu un jour ce désir de fuir notre propre vie, d'entrer en hibernation, de déconnecter le mental. On se demande où le personnage principal veut en venir, est-ce un suicide déguisé, une renaissance ou une performance artistique sur l'art du vide ? Je vous invite à le découvrir. @monprecieuxlivre
Lien : http://monprecieuxlivre.wixs..
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Au début, on devrait détester cette jeune femme, privilégiée et alanguie. Son projet est absurde, et elle n'est pas franchement sympa avec sa meilleure amie. Et pourtant, au fil des pages, c'est un roman d'apprentissage sous somnifères qui se crée. Une fin absolument génial. Seul bémol : la sous-intrigue dans le milieu de l'art est un peu grauite.
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