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Critique de CzarnyPies


Quand j'ai commencé mes études du premier cycle à l'université de Toronto en 1982, mes professeurs considéraient Malraux, Camus, Sartre et Bernanos comme ayant été les importants écrivains francais les plus importants des cinquante années précédentes. La lecture ce livre de souvenirs de Mounier a suscite des bons souvenirs d'une bonne époque de ma vie. En plus, j'ai trouvé que Mounier a brillamment expliqué pourquoi on tenait ces auteurs en très grand estime.
Tous les quatre étaient des auteurs engagés qui avaient participé activement à la résistance française contre l'occupation nazie. Bernanos auquel on colle l'étiquette royaliste s'opposait aux Allemands parce qu'il pensait que c'était son devoir en tant que Catholique. Comme tel, il était dans le même camp que Mounier. Les trois autres en tant que mécréants étaient des adversaires intellectuels de Mounier qui avaient du trouvé d'autres raisons pour justifier leur opposition au fascisme.
Pour Malraux, c'était au début une continuation de son engagement dans la cause communiste qui avaient commencé pendant les années 1920 quand il était un combattant communiste en Chine pendant leur guerre contre le Kouo-Min-Tang de Tchang Kaï-chek. Malraux était toujours communiste au début de la deuxième grande mondiale mais avant la fin, il s'est rallié au Gaullisme quand il a constate que ' le régime policier totalitaire n'apparaît plus sur l'État communiste comme un accident de circonstance, mais comme une métamorphose essentielle et irréversible." (p. 55)
Mort en 1950, Mounier ne savait pas que Malraux allait rester fidèle au Gaullisme pour le reste de ses jours. Il prévoyait plutôt d'autres changements d'allégeances politiques chez Malraux qui ne croyait en rien à part son statut de surhomme Nietzschéen ("Tout Nietzsche vibre en lui". (p. 31)) qui voulait participer à tous les combats. Aux yeux de Mounier, Malraux ne savait pas croire en quoi que ça soit, il savait seulement "choisir son ennemi." (p. 56) Comme écrivain, Malraux avait le grand défaut qu'il était capable de "peindre les hommes seulement à la veille de leur mort ?" (p. 32)
Albert Camus, selon Mounier, était un écrivain qui s'était fait prendre dans le piège de son propre absurdisme. " Car l'homme absurde n'est pas un homme libéré, c'est un homme cerné. Il n'y a pas d'au-delà. Il n'y a pas de lendemain." (p. 66) Camus croyait que la naissance, la vie et la mot étaient tous dénués de sens. Donc, la seule issue qui se présentait à l'homme, c'était 'la situation active de révolte où il s'engage devant elle." (p. 70)
À cause de son rejet absolu de l'espoir, Camus était très limité dans ses thèmes littéraires: "Le sujet immédiat de l'Étranger, du Malentendu, de Caligula, ce n'est pas l'amour, ce n'est pas l'aventure, c'est le crime ." (p. 90) En d'autres termes, parce qu'il ne croyait en rien, Camus devait s'interroger sur la question: c'est quoi le mal dans le meurtre.
Mounier marque moins de points contre Sartre que dans le cas de Malraux et de Camus. Il constate seulement que les positions de Sartre sont diamétralement opposées à celle de l'Église catholique: ""Le chrétien l'avènement du Royaume de Dieu. Sartre n'en attend rien." (p. 116)
Le chrétien vit toujours dans l'espoir et la joie parce qu'il peut voir le visage du Dieu dans le visage de son prochain. Pour, l'existentialiste Sartre, l'enfer c'est les autres. En plus chaque individu participation dans l'oppression de ses semblables:
Tout au contraire. le pour soi, regardant le pour soi, le transforme par son regard même en en-soi." En termes plus simples, pour Sartre, je ne puis me tourner vers l'être d'autrui sans le figer, lui voler son monde et bloquer sa liberté, en faire un objet à ma merci. (p. 121)
Mounier admire énormément Georges Bernanos qui croit dans la présence active de Dieu dans notre monde. Dieu est toujours près nous quand nous luttons contre Satan. Nous combattons à force égale avec le Diable parce que comme enfants de Dieu nous sommes aussi des êtres surnaturels: "Oui, si l'on entend une fois de plus que la sainteté n'est pas l'exceptionnel, qu'il y a des millions de saints dans le monde, connus de Dieu seul," ... " Comme le surnaturel divin, le surnaturel démoniaque n'est qu'exceptionnellement l'exceptionnel. ... Notre Église n'est pas une gendarmerie spirituelle. Notre Église est l'Église des saints " (pp. 142-146)

La seule reproche que Mounier fait est Bernanos est qu'a force de décrire des combats héroiques de ses personnages avec le Diable, que les petites prières de tous les jours jouent un role aussi dans la guerre contre le mal: "Bernanos a méconnu, oublié ou simplement négligé les médiations et observances de tous jours qui restent toujours nécessaires ." (p 157)
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