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Citations sur Dans la ville d'or et d'argent (26)

- Ce monstre aurait-il voulu que je laisse tuer des innocents ? Ne sait-il pas que l'islam interdit de s'attaquer aux non-combattants ? Tous ces religieux qui interprètent le saint Coran à leur façon pour lui faire dire ce qui les arrange sont nos pires ennemis ! Plus dangereux que les étrangers qui nous combattent car ils caricaturent à tel point notre religion qu'un jour on finira par considérer les musulmans comme des fanatiques qu'il faut écraser! "
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"Je les ai vus coudre des musulmans dans des peaux de porc et malgré leurs hurlements et leurs supplications les obliger à en avaler la graisse, raconte un vieux paysan. Quant aux hindous ils les cousaient également, mais dans des peaux de vache, et introduisaient de force dans leur gorge des morceaux de l'animal sacré. Je n'oublierai jamais les cris déchirants de ces hommes habituellement si stoïques devant les souffrances et la mort. Souillés, ils se savaient damnés à jamais. Les Anglais riaient et les insultaient puis, quand ils étaient fatigués de leurs cris, ils fermaient les sacs et les laissaient mourir étouffés. Enfin ils les faisaient inhumer contrairement aux principes de leur religion, incinérant les musulmans et enterrant les hindous."
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Les fausses rumeurs ont toujours été l'une des plus puissantes armes de guerre, souvent plus efficaces que les canons.
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La plaisanterie d'un de ses compagnons tire soudain le colonel de ses reflexions moroses :
"Avez-vous entendu la rumeur selon laquelle le superintendant de la Cour, l'eunuque Mammoo, serait l'amant de la régente, et sans doute le père du petit roi ?
- Un eunuque, comment serait-ce possible ?
- Il arrive, dit-on, que la castration ne soit pas complète, ou que le bourreau ait pitié. On a déjà vu de prétendus eunuques procréer. En tout cas cela expliquerait le singulier attachement de la bégum pour son serviteur et son incroyable élévation au poste de chef de la maison royale.
- Mais alors Birjis Qadar ne serait qu'un bâtard, sans aucun droit au trône ? S'exclame le colonel. Comprenez-vous, messieurs, ce que cela signifie ? "
Et, devant l'air perplexe de ses officiers :
"C'est une occasion inespérée de semer la division dans le camp ennemi. Déjà la cavalerie avait mal accepté l'intronisation d'un si jeune enfant. Si on accrédite le bruit qu'il n'est pas le fils de Wajid Ali Shah, lui et sa mère perdent toute légitimité. Les taluqdars, les rajahs et les cipayes vont s'entredéchirer sur le nom d'un nouveau candidat et, pendant ce temps-là, ils ne penseront pas à monter des opérations contre nous.
- Mais si c'était une calomnie ?
- Aucune importance ! Il faut en faire courir le bruit, déconsidérer la régente, faire douter de ce Birjis, fils de roi ou fils d'esclave ! Les fausses rumeurs ont toujours été l'une des plus puissantes armes de guerre, souvent plus efficaces que les canons. Envoyez immédiatement nos espions en ville et qu'ils s'emploient à insinuer le doute dans les esprits."
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Abandonnant le zénana, ses intrigues et ses jalousies, Hazrat Mahal s'est installée dans le palais de Chaulakhi, résidence traditionnelle des reines mères. Ce somptueux palais est surtout renommé pour le parfum délicieux que dégagent ses murs. On raconte que le rajah qui le construisit, prenant en pitié un marchande de parfums en difficulté, lui acheta tout son stock et ordonna qu'il soit mélangé au mortier préparé pour la construction.
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Hazrat Mahal sourit en elle-même, satisfaite. Elle aimes à se répéter le mot de Zeynab, la petite fille du prophète qui refusait de se voiler : " Si Dieu m'a donné la beauté, arguait-elle, ce n'est pas pour que je la cache. " Et, malicieusement, elles se plaît à ajouter que si la beauté des femmes perturbe tant les hommes, ils n'ont qu'à ne pas les regarder !
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- Voyons, Sir Henry, comment discuter avec des individus aussi butés ? Cette histoire de cartouches est de la pure propagande !
- Pas sûr ! D'après mes informations des fabricants locaux auraient effectivement remplacé la graisse de mouton par des graisses de porc et de boeuf, beaucoup moins chères. Aucune intention de déscraliser, juste une histoire de gros sous ! Mais les cipayes sont d'autant plus méfiants que beaucoup d'officiers font du zèle et essaient de convertir leurs hommes.
- Et pourquoi pas ? La conversion des Indiens à la Vérité non seulement les sortirait de la misère et du vice mais leur enseignerait les bénéfices d'une société bien réglée !
- Disons plutôt, comme Charles Grant, un ancien directeur de la Compagnie des Indes, que "convertir les Indiens élèvera leur moralité mais aussi servira le projet initial de notre venue aux Indes, l'extension de notre commerce" . Au moins avait-il le mérite de la franchise ! Quant à la moralité, j'ai bien peur que pour les Indiens nous ne soyons guère des modèles, avec nos habitudes de jurer et de boire, d'emprunter de l'argent que nous ne rendons pas et surtout de ne pas respecter nos traités, comme cela a été le cas ici même, lorsque nous avons annexé Awadh.
"Je crains, messieurs, qu'ne continuant ainsi nous ne risquions de perdre les Indes."
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Pendant plus de deux heures l'homme évoquera le mécontentement des soldats et des populations de tout le nord du pays devant la conduite d'étrangers qui se comportent en maîtres, déztrônent les souverains et maltraitent une population qu'ils méprisent.
"Même nous, cipayes, fer de lance de leur armée, qui avons conquis pour eux d'immenses territoires sans lesquels ils ne seraient toujours qu'une petite compagnie de marchands, ils nous traitent comme leurs esclaves ! Quelles que soient nos actions héroïques, quelles que soient nos victoires, jamais nous ne pouvons accéder au statut d'officier alors qu'un jeunot tout juste arrivé d'Angleterre est immédiatement promu au commandement. Parce qu'il est blanc, et que nous ne sommes pour eux que des indigènes, des nègres !
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Sous l'influence du rigorisme puritain et des idées de justice sociale à l'honneur en Anglettre, il a été en effet décidé de déposséder le taluqdar, "ce jouisseur, cet exploiteur", au profit du paysan qui travaille la terre. L'un des moyens employés es d'exiger le paiement des impôts avant la vente de la récolte de mai. Comme la plupart du temps les taluqdars n'ont pas les fonds nécessaires, leurs terres sont confisquées, puis attribuées aux cultivateurs. Ainsi non seulement fait-on "oeuvre morale" mais encore décapite-t-on l'opposition - les féodaux ruinés n'ayant plus aucun moyen de tenir tête au nouveau régime - et l'on se gagne la reconnaissance éternette de millions de pauvres hères qui, en cas de problèmes, soutiendront leurs bienfaiteurs.
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D'un geste sec, la Rajmata signifie à Sir James que l'entrevue est terminée.
Tandis que la garde turque entoure le Résident pour le raccompagner, la mince silhouette noire, assises près de la Rajmata, et qui n'est autre que'Hazrat Mahal, se penche vers elle.
Il est blanc de rage, Houzour, il va se venger.
Voyons, ma fille, ils nous volent notre pays, que peuvent-ils faire de plus ? Je n'ai été que trop patiente ; lorsque ce malotru m'a insultée, je me suis retenue d'ordonner à mes amazones de le fouetter ! Quand je pense qu'il y a cent ans la Rajmata d'Awadh, la bégum Sadr i Jahan, se promenait en palanquin porté par une douzaine de prisonniers britanniques ... Hélas ! Les temps ont bien changé...
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