La vie, c'est un homme et une femme qui se rencontrent parce qu'ils sont faits l'un pour l'autre, ils sont l'un à l'autre ce que la pluie est à l'océan : l'un retombe toujours dans l'autre, ils se créent l'un l'autre, l'un est la condition de l'autre. De ce tout naît l'harmonie, et c'est cela la vie.
Il y a un âge dans la vie, et moi, par un sage décret du destin et du temps, je vis maintenant les jours et les années de cet âge où l'on perd tout, vanité, égoïsme, pseudo-ambition, fausse peur, et où l'on ne veut rien d'autre que la réalité, quel qu'en soit le prix. C'est pour cela qu'il m'est arrivé de penser : dommage.
Et quand votre Excellence cherchera son ultime parole sur son lit de mort, qu’elle dise à la comtesse ce qui sera à la fois l’adieu de votre Excellence et le message que j’ai tu : « Rien que pour Toi et pour toujours. »
Oui, est-il vraiment perdu, le passé, auquel on accroche le mot léger, faussement ému et nullement juste, de perte ? Est-elle perdue, la jeunesse qui a détalé comme un lièvre, l'âge mûr sur lequel tombe un beau jour le soir, en un mot, le temps qui a passé sur nous, mais qui était tout de même le nôtre et que nous possédions comme un objet ? Non, le passé est réel, il est inutile de pleurer sur le temps qui passe; seul le futur suscite en moi le doute et une certaine émotion, une émotion qui ressemble peut-être au regret : le futur, si particulier et si ridicule qu'il soit à mon âge!
Il existe une sorte de vertu qui n'est autre que la confiance absolue en notre être, notre destin et nos inclinations.
Chacun vit seul, se trompe et meurt seul; les conseils et la sagesse que nous n'acquérons pas nous-mêmes au prix du sang ne servent pas à grand-chose.