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Citations sur La force des femmes (78)

Chaque fois qu'un homme viole, quelle que soit la situation, quel que soit le pays, ses actes trahissent la même croyance : ses besoins et désirs sont de la plus haute importance, les femmes sont des êtres inférieurs dont on peut user et abuser. Les hommes violent parce qu'ils ne considèrent pas la vie des femmes comme aussi précieuse que la leur.
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Les conflits qui ont fait rage au Rwanda et en Yougoslavie dans la dernière décennie du XXe siècle ont permis d'at tirer l'attention sur l'usage du viol à des fins de nettoyage ethnique, ce qui a mené à des évolutions importantes dans les lois internationales...
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Le viol comme arme de guerre est différent. Il devient tactique militaire. Il est planifié. Les femmes sont délibérément prises pour cibles comme moyen de terroriser la population. Son adoption dans les conflits en Asie, en Afrique et en Europe au cours du XXe siècle peut s'expliquer par le fait qu'il est peu coûteux, facile à organiser et, malheureusement, terriblement efficace.
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Les femmes qui grandissent au Congo sont considérées dès la naissance comme des citoyens de seconde zone, ce qui est, à des degrés divers, le cas dans la plupart des sociétés. Dans les zones rurales c'est encore pire: non seulement elles mettent les enfants au monde et s'occupent d'eux, mais elles effectuent aussi la plus grande part des travaux agricoles pour les plantations de base comme le manioc pour la farine, ou alors elles extraient le charbon nécessaire à la cuisine.
Par tradition, le transport de charges lourdes relève également du domaine féminin. J'avais grandi en voyant des femmes très maigres chanceler sous le poids d'énormes sacs en toile remplis de grains ou de bois de chauffage portés sur le dos. La charge, souvent plus lourde et large qu'elles, est encordée et reliée au front de la porteuse. Elle avance penchée en avant pour supporter ce poids, ce qui développe les muscles du cou de façon phénoménale mais entraîne également une kyrielle de problèmes musculo squelettiques qui vont parfois jusqu'à causer des dommages à l'appareil reproductif.
La société ne s'émeut nullement de leur sort. Les divorcées et les veuves ont peu de chances de se remarier. Les femmes n'ont presque aucune indépendance économique et sont souvent victimes d'abus physiques par leur mari, des abus dont on voyait le résultat à l'hôpital de Lemera. Quelques-unes vivent également dans la crainte que leur mari ne prenne une autre épouse et ne les oblige à vivre en polygamie, dont j'ai pu mesurer les effets désastreux à force d'années à écouter les Congolaises.
À Lemera, j'ai constaté les conséquences du peu de cas qu'on fait des femmes lors de l'accouchement, ce moment où elles sont à la fois le plus vulnérables et le plus puissantes. Certaines familles arrivaient avec des femmes enceintes à peine conscientes couchées sur des brancards fabriqués à partir de branches et de bouts de ficelle. Par fois, les patientes étaient simplement déposées devant l'hôpital sur des couvertures maculées de sang coagulé. En général, leur trajet dans la souffrance avait duré des heures, parfois des jours.
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Suite au fléchissement de l'industrie locale, les villageois ont dû acheter leurs machettes, leurs outils et leurs roues à l'importation, alors que quelques années auparavant seulement, tout était produit sur place.
Le système colonial a également été source de transforma tion des rapports entre les genres à Kaziba. Les Européens sont venus avec leur système monétaire, qui a peu à peu sup planté l'économie de troc où le produit de l'agriculture et le bétail étaient les principaux moyens d'échange. Or, c'étaient alors les femmes qui étaient responsables du stockage et de la gestion de la production annuelle pour la famille en rai son de puissantes traditions matriarcales. Avec l'introduction du franc congolais en 1887, le pouvoir économique a été transféré aux hommes. À partir de là, gérer l'argent est devenu un attribut masculin. Les hommes qui travaillaient comme porteurs, mineurs ou ouvriers agricoles se sont mis à gagner un salaire qu'ils ont réparti à leur guise. Les femmes ont perdu la main sur les ressources de la famille.
L'autre changement majeur s'est fait par le biais d'un groupe de protestants évangéliques norvégiens arrivé en 1921, qui a demandé à bâtir une mission. Leur décision de s'établir à Kaziba allait marquer profondément la vie du village, surtout mes parents-et, par ricochet, moi.
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Mes ancêtres ont assisté à de profonds bouleversements économiques, politiques et sociaux. Il a été établi par décret que toutes les ressources des sols appartenaient à la nouvelle administration coloniale. Les mines du pays devenaient de fait la propriété de l'État indépendant du Congo de Léopold II, puisqu'il était interdit à la population indigène d'en posséder.
L'industrie métallurgique locale a été rapidement mise à mal. De nombreux artisans se sont reconvertis dans le commerce de métaux précieux, en particulier l'or, que l'on trouve en abondance dans la région. Aujourd'hui encore, on voit autour de Kaziba des gens plongés jusqu'aux genoux dans les ruisseaux et rivières pour filtrer l'or avec des tamis.
Tout chef traditionnel qui résistait au régime colonial, que ce soit le gouvernement ou une concession privée, se voyait puni. Le nôtre a été envoyé en prison dans le village de Kalehe, à plus de cent cinquante kilomètres de là, où il est mort. D'autres ont été assassinés. Ces événements ont été très déstabilisants pour des sociétés construites sur le respect et la vénération des figures tribales connues sous le nom de mwamis.
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"Survivante" est devenu le terme consacré pour toute personne ayant subi des violences sexuelles. Il sous-entend une posture plus active, plus courageuse, plus dynamique. Pourtant, certaines écrivaines féministes le trouvent problématique car il place au même niveau un viol et un événement traumatique bouleversant comme une tentative d'assassinat ou un accident d'avion. Il peut également renforcer l'idée qu'une femme doit surmonter cette expérience, surmonter ses blessures - ce dont elle peut se sentir incapable.
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On a laissé métastaser sans retenue les troubles qui secouent ce pays depuis vingt-cinq ans il s'agit là du conflit le plus meurtrier depuis la Seconde Guerre mondiale, il compte plus de cinq millions de personnes mortes ou disparues. J'insiste sur la tragédie que vit le Congo avec l'espoir d'encourager les politiciens occidentaux à s'y intéresser et à œuvrer pour la paix et la justice que mes com patriotes appellent désespérément de leurs vœux.
Ce sont les circonstances qui ont fait de moi un spécialiste des blessures par viol. Ce sont les histoires racontées par mes patientes qui m'ont poussé à rejoindre une lutte bien plus vaste contre les injustices et la cruauté subies par les femmes. Et c'est aujourd'hui la reconnaissance de mon engagement de base qui m'amène à écrire ces pages.
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Car nous sommes tous d'une certaine manière des éducateurs auprès de nos enfants, de nos amis, de notre famille, de nos collègues ou coéquipiers. Il est important de parler du sexisme. De dénoncer, et condamner les comportements prédateurs. D'empêcher que le blâme ne se reporte sur les victimes. D'expliquer l'impact de la stigmatisation et du trauma. De nous assurer que dans notre famille ou sur notre lieu de travail, les femmes et les hommes ont les mêmes chances, tout comme les filles et les garçons.
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Ce qui est vrai pour le Congo est vrai pour la cause des droits des femmes : si vous êtes en position de pouvoir et d'influence, vous pouvez aider. Si vous ne travaillez pas à une solution, vous faites partie du problème.
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