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EAN : 9782804734251
176 pages
Mardaga (21/11/2023)
5/5   3 notes
Résumé :
Un véritable plaidoyer pour la vie !
Porte-parole de la lutte menée par les femmes congolaises, le Docteur Mukwege est reconnu internationalement pour son combat : il a reçu de nombreux prix, dont le prix des droits de l’homme des Nations unies, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit et le prix Nobel de la paix en 2018. Fort de sa connaissance des problématiques locales et mu par la volonté de restaurer une situation sereine dans son pays, le Docteur Muk... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre raconte le travail de deux grands hommes mais surtout le courage et la force des femmes congolaises. Très beaux témoignages, difficiles mais nécessaires.
le Docteur Denis Mukwege est l'un des plus grands défenseurs des femmes victimes de viols en période de conflit. Ce gynécologue consacre son travail à réparer par la chirurgie les femmes violées et mutilées. Il dénonce le viol, utilisé comme une arme de guerre. Il a obtenu le prix Nobel de la paix en 2018.
Le Docteur Guy-Bernard Cadière, surnommé Guyber est un chirurgien belge qui a commencé une carrière de musicien auprès de chanteurs connus et a choisi finalement la médecine. Il a beaucoup voyagé. Il a contracté une leucémie pour laquelle il a subi une greffe. Déçu du manque d'évolution des techniques chirurgicales et suite à sa greffe, en 1992, il décide de s'investir dans l'essor de la laparoscopie : utilisation d'instruments de chirurgie et de caméra, via des tubes, montés sur de longues tiges d'acier, actionnés à distance par le chirurgien.
Le Docteur Mukwege a fondé l'hôpital de Panzi en 1999. À l'époque de son ouverture, il pensait aider les femmes congolaises à mettre leurs enfants au monde. Mais très vite, il réalisa que son métier serait surtout de réparer les femmes, notamment dans le Sud-Kivu où Congolais et Rwandais se faisaient la guerre et où le corps des femmes devenait « leur champ de bataille ». A l'époque, la population était terrorisée par les milices rwandaises hutues qui effectuaient des razzias dans les villages, enlevaient les filles, violaient les femmes. Bien souvent les agresseurs abusaient d'elles publiquement devant la communauté, les maris et les enfants, leur infligeant tortures et mutilations, ce qui faisait dire au médecin qu'il ne s'agissait pas de « viols habituels, ou des violences sexuelles habituelles » mais bien d'une « stratégie de guerre pour détruire complètement une société» en les privant de la capacité à avoir des enfants.
Et tout cela maintenant continue dans le Kivu. C'est pour s'emparer des richesses du sous-sol, particulièrement le coltan , un minerai indispensable à la fabrication des téléphones portables. Ce qui fait dire à des visiteurs occidentaux : « Chaque fois que nous recevons un coup de fil, un enfant est violé dans le Kivu ! »
Le docteur Mukwege réalise que réparer les femmes physiquement ne suffit pas et oeuvre à la réinsertion des femmes dans la société. Outre la chirurgie, cela implique le soutien psychologique, la formation professionnelle, la prise en charge de leurs enfants mais aussi sensibiliser les populations des villages pour leur apprendre à entourer les victimes au lieu de les stigmatiser afin de ne pas céder au chantage de ceux qui viennent piller leur sous-sol.
Le Docteur Cadière devient, malgré les réticences des aînés, l'un des pionniers de la laparoscopie. Il fait la connaissance du Docteur Mukwege en 2011. Ils décident de collaborer, Guyber pouvant apporter au Docteur Mukwege une pratique médicale qui manquait. Mais Guybert a vite compris qu'il devrait jouer un rôle d'expert à Panzi, dans l'hôpital de Mukwege.
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Je tiens à remercier Babelio et les éditions Mardaga pour ce livre reçu grâce à Masse Critique.
Le viol comme arme de guerre, mutilations génitales au prix d'une guerre de pouvoir, de pillage, de minéraux précieux, de convoitise pour « anéantir le moral des peuples pour qui fertilité et famille sont les seules vraies richesses. Détruire des femmes, c'est détruire tout le village, et pour toujours. »
 
Je ressens un trouble dès l'introduction, c'est bouleversant et intime. Deux décennies de ravage au Congo, deux médecins témoignent de ce délirant combat, leur engagement à reconstruire l'espoir, donner une deuxième chance pour toutes ces femmes, victimes sacrificielles au nom de la guerre !
Le viol est la gangrène qui anéantie famille, société et victimes en RDC. le Dr Denis Mukwege en a fait son chemin de croix, il se bat au milieu de cet enfer, il a créé l'hôpital de Panzi qui reconstruit les victimes physiquement et psychologiquement, permet une réinsertion socio-économique.
C'est un ouvrage que tu prends le temps de lire, d'analyser car tu sais qu'il est capable de te foudroyer.
Je découvre le cursus du Dr Mukwege, ses ambitions, ses convictions, ses combats au sein même de son pays. Il fonde un lieu qui deviendra un sanctuaire pour tant de victimes, l'hôpital de Panzi. Il partage les témoignages terrifiants, inexplicables par leurs atrocités sans nom. Mais ce massacre recèle une explication que le reste du monde n'a pas forcément envie d'entendre !
Dans la société traditionnelle des villages de Kivu, « en perdant sa fertilité, la femme perd tout », les tortionnaires ont trouvé le moyen idéal de pression, de contrôle de la population.
 
Le Dr Cadière est l'opposé de son acolyte, c'est son investissement comme pionnier dans le développement des techniques de laparoscopie qui a permis en 2011 leur rencontre et le début de leur collaboration.
Ce livre est prenant, j'ai du mal à le lâcher, leurs connaissances, leur humilité, leurs investissements montrent à quel point ces deux hommes sont grands et courent vers le même objectif de l'humain.
Les descriptions des mutilations exposent l'ampleur du désastre subit par les victimes. C'est inhumain et pourtant j'assiste à une résilience hors du commun, à une survivance possible.
Le but de Panzi est de former de nouveau médecin afin de soigner plus de victime et plus rapidement. Penser à la relève car on sait que les massacres vont perdurer dans le temps.
 
J'assiste à l'évolution de ce projet extraordinaire et titanesque orné de nombreux sacrifices, de difficultés rencontrées, de menaces de mort alors qu'autrefois Bukavu était « une ville paisible et fleurie ». le but du Dr Mukwege par ses actions est de faire évoluer les mentalités, que les victimes ne sont en rien responsable de ce qu'il leur est infligé. Tenter de changer la forte pression du joug patriarcal, engendrer un changement chez les hommes, qu'ils arrivent à considérer la femme autre que comme un esclave, la considérer comme une personne ayant des droits et une autonomie.
Une vision réaliste nous explose en pleine figure avec ce livre. Elle est également en train d'arriver en Occident, sournoisement et avec notre accord : « Voulons-nous de ce monde ? Contrôlé par la finance au mépris de la vie humaine ? »
Sans le savoir ou par omission, nous participons tous à ce massacre passé sous silence !
 
C'est une plume incisive, percutante qui rend hommage à toutes ces fillettes, filles, femmes en racontant leur histoire, en exposant au grand jour leur destin brisé que le Dr Mukwege et Cadière tentent de leurs quatre mains de restaurer avec dignité.
Terminer sur le discours poignant du Dr Mukwege lors de sa remise du prix Nobel de la Paix est un moment extrêmement fort d'espoir et de conviction.

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Bouleversant, révoltant, instructif et inspirant, il n'y a pas assez de termes pour décrire ce livre et ce qu'il nous fait ressentir.

C'est un ouvrage qui nous permet de découvrir des hommes qui ont la vocation de venir en aide à l'humanité face à une barbarie dépassant toutes les limites de l'horreur.

Le livre nous montre tous les actes qu'un être humain peut accomplir (du meilleur au pire). le contraste entre un homme qui a dédié sa vie à réparer les femmes et ceux qui veulent les anéantir ainsi que leur espoir.

On ne peut pas rester indifférent en lisant les récits de ces femmes torturées et des familles détruites au nom du pouvoir et de l'argent.

On pourrait perdre espoir en l'humain après avoir lu les pages de ce livre mais il nous le redonne également grâce au travail acharné du Docteur Mukwege et du Docteur Cadière.

Je recommande vivement la lecture de ce livre.
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Et, à l'occasion de ses vingt ans, il se double d'un prix exceptionnel : une mention spéciale étranger pour le Dr Denis Mukwege, l'homme qui répare les femmes, gynécologue congolais et spécialiste de la chirurgie reconstructive, prix Nobel de la paix 2018.
Une remise de prix à l'Hôtel de Ville de Nancy, le 9 septembre. Animation : Alain Mabanckou et Christophe Ono-Dit-Biot.
Stefan le Courant, "Vivre sous la menace : les sans-papiers et l'État" (Seuil) Denis Mukwege, "La force des femmes" (Gallimard)
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